• Chapitre 84

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• Mackenzie

Aucun de nous ne parlaient et pourtant... Le bruit de la course de nos montures empêchait au silence de s'installer.

A dos d'un Culbutar, j'avais une main autour de la taille de Daniel, qui avait prit les rênes de la monture. La guidant sur le chemin que nous suivons, qui nous éloignait de la capitale. Le soleil était déjà haut lorsque nous avions décidé de partir de l'hôpital. Discrètement, sans dire un mot à personne. Sans même voir quelqu'un. Ni le Commandant Ikaël et aucun autre Faucon d'Argent. Ce que je n'approuvais pas totalement.

D'une grimace, je portais mes yeux, à la boussole que je portais dans ma paume. Elle brillait toujours. Nous suivions toujours la direction que la flèche pointait. Plus nous rapprochions, au lieu où elle nous guidait, plus cette dernière changeait de direction, cessant de pointer l'est. Elle changeait très souvent, alternant entre Nord, ouest ou est. Nous venions du sud. Le lieu où nous nous rendions, ne se trouvait nullement à l'est comme Daniel le pensait. C'était plus une carte, certes spéciale, qu'une boussole. Je grimaçais, mes yeux se dirigeant vers mon frère. Il avait les yeux rivés devant lui, les sourcils froncés. Concentrée, je lisais dans ses iris toute la détermination à atteindre son but. Meiko. Le bout de cette piste. J'avalais ma salive, détournant mes yeux de son visage, me concentrant de nouveau sur l'objet que j'avais en main. Je n'approuvais pas le fait de foncer ainsi dans la gueule du loup, dans une destination que nous ignorons. Sans savoir même, ce que nous allions y trouver. Ou tout du moins, nous pouvions en avoir une idée. Un frisson me traversa à me rappeler des corps sans vie ou massacrés des Faucons d'Argent ou de la famille de Meiko. Elle était certes, entre les mains de ces gens qui avaient provoqué ça... Cependant, cela n'aiderait en rien si nous nous jetions ainsi dans leur piège. Surtout, quand la tête de l'une d'entre nous, était mise à prix.

Je soupirais, tapant sur l'épaule de Daniel. Il tournait la tête, soufflant du nez, l'air soudainement énervé. Il tira sur les rênes pour stopper sa monture, qui dérapa sur le sol, dans un crissement à faire grincer les dents. Le Culbutar se cabra un court instant, poussant une exclamation. Le châtain le calma bien vite, d'une petite caresse douce sur son flanc. Avant que ses iris ne vrillent en une tout autre direction.

« Tout va bien, Kayla ?! » Lançais-je d'une voix forte, la première.

Plus en arrière, la blonde était grimpée sur son propre Culbutar. Lorsque nous étions partis en douce, ignorant si le lieu qu'indiquait la boussole était loin ou non – Kayla avait proposé le fait de voler des montures. Daniel et moi, d'abord contre cette idée, les arguments de la jeune fille, nous avaient fait finalement céder. Sachant bien qu'on remarquerait notre absence bien vite, à dos de monture, nous avions déjà un peu plus de temps devant nous. De plus, nous étions en route depuis un bon moment déjà... Nous avions l'avantage que la blonde savait exactement où se trouvait l'écurie royale, là où se reposaient les montures de l'armée d'Oroban. Celles destinés des Faucons d'Argent. Sur le coup, cela m'a surprise qu'elle sache ça, ignorant dans quel contexte, elle l'avait pu le savoir. Toutefois, je n'avais pas évoqué ce questionnement à voix haute. Chaque minute était précieuse dans cette petite fugue que nous faisions. Avec Daniel en plus, qui avait sa propre monture et savait donc y faire avec ces dernières, nous n'avions pas mis longtemps à nous préparer et partir... Cependant...

Si moi j'étais monté avec Daniel, Kayla avait choisit de se prendre en main, toute seule de son côté... Grossière erreur. Nous ne savions pas que la blonde était de loin l'amie des animaux. Voir même nullement. Avec du recul cela m'étonnais pas du tout. Elle n'avait pas la tête à ça. Et encore moins actuellement.

La blonde tapait ses talons sur le flanc de son Culbutar, son visage crispé de colère et d'impatience. L'animal se trainait plus qu'il ne courait, bouche ouverte, déjà à bout de souffle, la respiration glauque. J'observais notre monture, qui elle, se tenait bien droite, nullement essoufflée de notre course précédente. Il grignotait même tranquillement une touffe d'herbe à proximité. Je plissais des yeux en direction de celle de Kayla, qui s'agaçait de plus en plus dessus.

Oublié • Fiction les Légendaires [Correction 24/83 ♪]Onde histórias criam vida. Descubra agora