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Me voilà dans la forêt en train de courir. Ma voiture est toujours en panne d'essence, je n'ai pas eu le temps d'en mettre. Je suis donc dans pénombre de la nuit à courir. Tout d'abord parce que Samuel m'a envoyé un message en me disant de venir en urgence chez Guzmán. Ensuite parce qu'il fait noir et que j'ai très peur de me faire attraper par quelqu'un. Ou quelque chose. Ce n'est que dix minutes plus tard que j'arrive à la demeure des Nunier, tout essoufflée. Lorsque je relève la tête j'aperçois à la fenêtre de la chambre de Guzmán une petite lumière. Je suppose donc qu'ils sont là. J'entre alors dans la maison après avoir franchi le portail, qui était heureusement ouvert. Je monte les escaliers en essayant de faire le moins de bruit possible et je longe ensuite le couloir menant à la chambre du garçon. La porte de la pièce est ouverte, je m'avance alors et la scène devant mes yeux me choque. Je vois Guzmán assis en tailleur devant la télévision, en train de regarder une cassette vidéo où sa sœur, Marina, danse. Derrière lui se trouve Polo, attacher à une chaise, un ruban adhésif sur la bouche. Puis il y a Samuel, qui regarde la scène sans rien faire. Je pense d'ailleurs qu'il m'a envoyé un message parce qu'il ne sait pas quoi faire face à la situation.

Guzmán se retourne soudainement vers Polo. Ce qui me fait sursauter et fait alors augmenter mon rythme cardiaque. Je ne sais pas du tout à quoi m'entendre de sa part. Il s'approche finalement de Polo.

« - Dis moi où tu as caché le trophée, il ordonne tout en regardant Polo, Polo, si tu me dis où est le trophée ce sera fini. Cet enfer que l'on endure toi et moi sera terminé. »

Un téléphone sonne soudainement et Guzmán ordonne à Samuel de l'éteindre, ce que le jeune garçon fait.

« - Pourquoi elle est là ? Demande Guzmán à Samuel en me désignant.

- J'avais peur que la situation dégénère alors..

- Putain ! tu aurais pas du.

- Il a eu raison de m'appeler, j'interviens, Guzmán tu te rends compte de ce que tu fais ? Il m'ignore et s'approche encore plus de Polo.

- Polo, dis-moi où est le trophée ! Il prononce et retire ensuite le ruban adhésif du jeune garçon, Polo, je t'en supplie, dis le moi ! »

Il colle son front à celui de Polo et le regarde droit dans les yeux. Voyant qu'il ne réponds pas il se recule et le frappe violemment, jusqu'à ce que Samuel le fasse reculer et le stoppe alors. Des larmes remplissent mes yeux, j'ai tellement peur.

« - Vas-y tue moi, prononce Polo la gorge nouée. Je.. il baisse la tête puis la relève deux secondes après, je voulais pas tuer Marina. C'était un accident Guzmán j'ai pas voulu que ça arrive. Par contre toi tu fais ça parce que tu en as envie. Toi tu serais capable de me faire la peau, Guzmán s'approche de lui et le frappe de nouveau violemment. »

Samuel tente de le faire reculer mais n'y parviens pas. Guzmán arrête de frapper mais sous la colère il se place derrière Polo et passe son bras autour de son cou pour l'étrangler. Je m'avance alors et tandis que Samuel retire le bras de Guzmán, je fais reculer le jeune Nunier. Je le pousse contre le mur et prends son visage entre mes mains. Je lui demande de se calmer, ce qui est difficile. Il me prends finalement dans ses bras. Je le calme alors en caressant ses cheveux. Le voir ainsi fait couler mes larmes.

Quelques minutes plus tard Guzmán est assis collé au mur, je me trouve à ses côtés. Ma main est posé sur son bras. Samuel est en train de détacher Polo, puis lui redonne sa veste et lui dit de tenter chez lui.

« - Si tu nous balance, ça sera ta parole contre la notre, le menace Samuel avant que Polo franchisse la porte. »

Il part sans rien dire. La cassette vidéo montrant Marina qui danse défile devant mes yeux. Devant nos yeux. Guzmán et moi pleurons. Mais pas exactement pour les mêmes raisons. Lui pleure parce qu'il a perdu sa sœur, parce que son meilleur ami a tué sa sœur. Moi je pleure parce que mon amie d'enfance a été tué par l'un de mes meilleurs amis. Je pleure parce que j'étais au courant de tout et que j'ai menti à tout le monde. Je pleure parce que mes parents ont divorcés et que ma famille est gâchée. Je pleure parce que Ander est malade. Je pleure parce que tout me tombe dessus et que je ne sais pas quoi faire. Parce que j'ai peur de ne pas m'en sortir.

Ce soir là je suis rentrée chez moi toute bouleversée. Je ne suis pas repartie à la maison en courant. Non. Cette fois j'ai juste marché. J'ai marché dans le noir pendant une bonne heure, avec mes yeux rouges, mes larmes coulant sur mes joues toutes rouges, mes cheveux ébouriffés et mes mains gelés. Quand je suis rentrée ma mère s'est approché de moi. Non pas pour me demander comment j'allais mais pour m'annoncer que Diego venait habiter chez nous. Elle ne s'est pas soucier de mon état. Je ne lui ai pas répondue, même si je trouvais que tout ça allait trop vite entre elle et lui. Je l'ai contournée et je suis montée dans ma chambre. J'ai fais ma routine du soir très lentement, comme si je n'avais plus d'énergie. Après ça je suis partie m'allonger dans mon lit pour dormir. À la place de cela j'ai regardé le plafond toute la nuit, étant beaucoup trop occupée par mes pensées.

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