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« - Si vous continuez à rester assise, en fixant le mur et refusant d'en parler, on avancera pas Mademoiselle Láñez, je déglutis, me retenant de soupirer devant elle.

- Mademoiselle Garcia, je la corrige, je préfère.

- Bien, elle regarde sa montre, le rendez-vous est terminé, elle se lève et je fais de même, j'espère que la prochaine fois je pourrais noter quelque chose dans mon carnet. »

Je ne réponds pas à ses mots et lui dis simplement au revoir. Je quitte l'établissement au plus vite, rejoignant ma voiture sur le parking. À l'intérieur de celle-ci les larmes menacent de couler le long de mes joues mais je me retiens. J'ai envie de crier, hurler, frapper dans quelque chose mais je me retiens. Il y a tellement de mondes autour de moi. Alors je déglutis, ravalant mes larmes, j'inspire et j'expire.

Rentrons à la maison maintenant.

« - Salut Pêche, elle miaule à mes pieds, je m'accroupie et l'a caresse ce qui l'a fait ronronner. »

Je me relève après quelques minutes et elle me suit, je lui donne de la nourriture et change son eau. Je pars ensuite dans ma chambre où je dépose ma veste dans le dressing et retire mes chaussures.

Je vais dans la salle de bain et commence à remplir la baignoire d'eau. Pendant ce temps je vais chercher un pyjama et des sous-vetements propres dans mon dressing. Je reviens et le pose sur le petit meuble où se trouve déjà mes serviettes. Je me déshabille et entre dans la baignoire dès qu'elle est pleine. Ça fait du bien de prendre un bon bain chaud. Je ferme les yeux et profite de ce moment, qui est sensé me détendre.

J'entends la porte d'entrée s'ouvrir et se fermer très fort, je soupire, ne pouvant pas me relaxer comme je le souhaite. Des pas lourds se rapprochent et entre dans la salle de bain mais je garde les yeux fermés. Je sais qu'il est debout devant la baignoire et que l'on va encore se disputer. Alors je l'ignore. Je sens qu'il s'accroupît près de moi et enroule mon avant bras de sa main.

« - Tu m'expliques ? Je souffle à l'entente de ses mots, et ouvre les yeux, mais tout en évitant son regard, Rosalie, il prononce mon prénom d'une manière qui ne me plait pas du tout, je sais tout. Elle m'a appelé. Sept séances. Sept putain de séances et tu n'as même pas dis un seul mot ! Qu'est ce qui te prends ? Tu ne vas pas bien et tu le sais. Tu m'a promis que tu irais la voir pour aller mieux.

- J'ai pas envie de lui raconter mes problèmes.

- Enfin Rosalie c'est une psy ! Il se lève brusquement tout en lâchant mon bras, il se retient de crier, alors il souffle et continue, tu dois lui parler et elle t'aidera à aller mieux.

- Je ne veux pas. Je ne peux pas.

- Pourquoi ?

- Elle veut que je parle de nos années à Las Encinas.

- Et je suppose qu'elle veut que tu fasses ça pour qu'elle puisse t'aider par la suite.

- Je ne peux pas. Je n'y arrive pas, c'est trop difficile, je lui avoue, avec les larmes aux yeux et je renifle ensuite, me retenant de pleurer.

- Rosa.., il prononce en s'agenouillant à nouveau à côté de la baignoire, il prends ma main dans la sienne, cette fois-ci, je n'en peux plus de te voir aussi mal. Il faut que tu ailles la voir et que tu lui parles. C'est la seule solution, les larmes coulent le long de mes joues et il les essuie avec son pouce.

JUSTICIA // ÉLITE Where stories live. Discover now