Chapitre 11

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Cela ne faisait que quelques jours que cela durait, mais Lance commençait réellement à s'impatienter. Pidge, Sam et Coran travaillaient jour et nuit pour percer le mystère du trou de ver, avançant à si petits pas qu'on aurait pu croire qu'ils n'avançaient pas du tout. Allura et Romelle passaient également beaucoup de leur temps là-bas et si Lance ne refusait jamais de passer un peu de temps avec ses amis, il n'y restait jamais bien longtemps. Ses amis travaillaient et il ne voulait pas les déranger. Shiro, lui, avait été promu capitaine de l'Atlas et devait gérer son bon fonctionnement. Même lorsqu'il était à quai et immobile, il y avait toujours des problèmes mineurs à résoudre constamment et Shiro commandait tout cela, gérant les équipes d'ingénieurs. Hunk, lui, travaillait sur les moteurs galra qu'ils avaient récupérés, tentant tant bien que mal de les réparer tous pour pouvoir ensuite les incorporer à l'Atlas. Pour l'instant, aucun n'était fonctionnel, mais Hunk avait calculé que six moteurs devraient pouvoir propulser l'Atlas suffisamment vite pour rentabiliser l'absence de teludav. Mais il était très incertain, la masse de l'énorme vaisseau étant approximative et la puissance des moteurs, estimée. Ce qui signifiait qu'il faudrait sans doute organiser une nouvelle expédition dans le cimetière des croiseurs pour récupérer de nouvelles pièces. Lance sentait déjà la dispute avec l'Amirale Sanda arriver et il n'avait franchement pas hâte. Surtout que le temps que les six moteurs dont ils disposaient actuellement soit en état de marche et que Pidge et son équipe parviennent à leur trouver des coordonnées, les Galras de la flotte de Sendak allaient avoir le temps de se réorganiser. Ce qui signifiait que la mission allait être d'autant plus dangereuse. Ce qui signifiait que Sanda allait être d'autant plus réticente à l'idée d'autoriser cette mission une nouvelle fois. Ce qui signifiait que Lance avait encore moins envie de voir ce moment arriver.

À vrai dire, s'il avait son avis à donner, il suffisait d'aller chercher des moteurs maintenant, avant que les Galras ne se réorganisent. Mais si les calculs de Hunk s'avéraient bon et que six moteurs suffisaient à propulser l'Atlas, alors ils auraient effectué cette mission pour rien et ils auraient gaspillé du précieux carburant. Et cette fois, Sanda aurait eu raison.

Mais tout cela signifiait que l'équipe se trouvait dans une impasse. Ils ne pouvaient pas agir avant d'avoir les bonnes coordonnées et un vaisseau capable d'entrer en hyper-propulsion. Et cela prenait du temps. Beaucoup de temps. Et Lance n'avait rien à faire en attendant. Il n'était pas mécanicien ou ingénieur, ne savait pas décoder les signatures compliquées des trous de ver. D'un côté, il était content de la situation, car elle lui permettait de passer du temps avec sa famille. De l'autre, il la détestait. Il avait l'impression de stagner, comme piéger dans des sables mouvants et incapable de s'en extirper. Il se sentait inutile. Voltron était censé aider des gens, sauver des planètes et le voilà, sur Terre, à devoir attendre que le temps passe. Et surtout, cela lui donnait le temps de penser. Et si auparavant, il appréciait plutôt les moments où il pouvait s'asseoir quelque part et réfléchir un peu, aujourd'hui, il voulait éviter tout prix de penser. Parce que penser le ramenait presque toujours, irrémédiablement, vers les paroles de Veronica et il n'avait pas envie de penser aux paroles de Veronica et à leur signification. Il n'avait pas envie maintenant et doutait qu'il puisse le vouloir un jour. Parce que cela signifiait accepter bien plus de choses qu'il n'était prêt à en encaisser maintenant. Il était ridicule.

Après sa discussion avec sa sœur, il était parti rejoindre le reste de sa famille au-dehors. Rouge l'accompagnait et avait toujours un grand succès auprès de Nadia et Sylvio. Noir les avait rejoints. Lance savait qu'elle était inquiète à propos de Keith, ils l'étaient tous, mais la Lionne se montra gentille et douce, acceptant de nouveau les deux enfants sur son dos et Lance aurait menti en disant qu'il n'était pas un peu jaloux. Parce que voler sur le dos d'un lion, ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait faire souvent. Peut-être que Noir accepterait de le porter lui-aussi ? Il faudrait qu'il lui demande. Plus tard.

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