CLXIX. T'uck!

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Quelques jours plus tard, j'emprunte une chemise à Kelly et lui vole sa veste de cuir alors qu'il habille notre fille. Il arrive alors que j'attache mes cheveux en une queue de cheval. Il conduit jusqu'à la maison de notre chef. Il nous accueille suivi de sa femme et de son fils qui monte se coucher dès qu'il nous a salué.

- Vous êtes magnifiques. Complimente Donna avec un grand sourire.

- On peut dire que c'est grâce à moi puisque Camille a, comme toujours, pris mes vêtements et j'ai choisi ceux de cette crapule. Sourit Kelly pendant que Leslie rit avec notre chef, agrippée à la table basse.

Dans ses rires, elle lâche la table et tombe sans s'arrêter de rire. Elle nous regarde l'un après l'autre avant de marcher à quatre pattes vers Kelly. Il lui couvre le visage pour le découvrir et la fait éclater de rire.

- Leslie, tu viens, j'ai quelque chose pour toi. L'appelle Donna.

D'un regard, elle cherche notre approbation avant de se diriger vers elle. En la prenant dans ses bras, elle lui donne un nounours à l'effigie du département de pompiers de Chicago.

- Oh, Donna, c'est adorable, merci. Souris je alors que Leslie revient vers nous comme elle le peut.

Elle tend le bras qui ne tient pas le nounours vers Kelly. Il le prend dans ses bras et lui grimace alors qu'elle parle en tenant l'ourson à bout de bras.

Quelques jours plus tard, Benny décide de venir chez nous. Cette fois-ci, il n'arrive pas les mains vides. Il met devant sa petite-fille un body aux mêmes détails que les tee-shirts des stagiaires. Kelly s'empresse de l'enfiler à notre fille qui arbore un grand sourire une fois habillée.

- Kelly, on va être en retard.

Nous laissons Leslie à son grand-père pour aller prendre notre garde.

- Les gars, on est de retour! Annoncé je en entrant dans la salle commune.

- Papa Severide est de nouveau en forme? Demande Matt en buvant son café.

- Je suis comme neuf! Sourit il en me soulevant. Qu'est-ce que tu es lourde.

- Et toi tu es con.

Il m'embrasse avant de me reposer à terre sous les cris de nos collègues. Nous enchaînons quelques interventions jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus. Pendant que Kelly remplit des rapports, je m'allonge sur son lit.

- Qu'est-ce que j'ai mal à la tête... Me plains je.

- Tu n'es pas obligée d'assurer cette garde. Tu peux rester te reposer.

- Non, non, ça va aller.

Au même moment, je suis appelée sur une intervention. Je cours partout en oubliant mon mal de tête. Mais dès que je m'arrête et m'assoie dans le camion, il reprend, encore plus intense. Dès arrivés à la caserne, je saute à terre et me dirige vers la table des secours où se trouvent des invités.

- Cam'on! Hurle Leslie, installée sur les genoux de son père.

- Qu'est-ce que tu as dit L? Demande Benny.

- Cam'on! Répète-t-elle encore plusieurs fois.

Je la prend dans mes bras en la félicitant. Puis je tourne mon regard vers Kelly.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Elle a dit camion, pas secours. Tu as gagné.

- Tu vas bouder parce que le premier de ta fille n'est pas secours? J'espère que tu te fous de moi?

Un immense sourire envahit son visage et il se lève pour passer un bras à ma taille et caresser le visage de notre fille de son autre main. Je ferme les yeux pendant que mon mal de tête revient subitement. En gardant Leslie contre moi, toujours hurlant l'unique mot qu'elle connaît dans mon oreille, et Kelly sur mes talons, j'entre dans la salle commune pour m'effondrer autour de la table ronde. En asseyant Leslie sur mes genoux, je prends ma tête entre mes mains et masse mon front. Elle se lève en s'appuyant sur la table et fait en sorte que tous s'intéressent à elle.

- Mais tu es toute belle comme ça! Tu vas venir avec nous sur le camion-échelle, c'est ça? Demande Carla.

Je me redresse et souris avec mes collègues.

- Vous pouvez vous occupez d'elle deux minutes? Demande Kelly en se levant.

Hermann la prend dans ses bras et Kelly me prend par la main. Il me traîne à son bureau, baisse les stores, éteins la lumière. Il s'assied sur son lit, contre le lit en m'invite à le rejoindre. Je m'allonge sur lui et mon mal de tête se calme immédiatement, tout en continuant de me faire souffrir. Il se met à parler tout doucement pendant que je ne l'écoute qu'à moitié.

- Je t'aime. Murmuré je en prenant son visage entre mes doigts pour le baisser vers moi et l'embrasser.

Il relève la tête en gardant un doux sourire et les yeux rivés vers moi. J'embrasse son menton puis je descends le long de son cou jusqu'à atteindre le niveau de ma bouche, sur sa poitrine. Alors qu'une de ses mains caressait mon dos, l'autre vient dessiner les contours de mon visage. Puis il arrête ses mouvements quand Benny entre, Leslie endormie dans les bras. Je la pose contre ma poitrine et il repart pendant que Kelly recommence à parler. En me laissant bercer par la musique de sa voix, je ferme les yeux. Une fois mon mal de tête passé, je me relève puis ma vision se trouble.

- Camille, tu vas bien? Tu es toute pâle.

Incapable de lui répondre, je retombe sur le lit de Kelly. Après quelques minutes de malaise, je m'appuie contre le mur et m'assoie contre lui. Alors qu'il garde ses yeux sur notre fille, les miens se fixent sur son visage. Ma tête tombe sur son épaule et Leslie se réveille en se frottant les yeux. Avec la main de Kelly dans son dos, elle s'assoit et nos regards se croisent.

- Ma-ma-ma-ma-ma! Cam'on! Hurle-t-elle.

Je me mets à rire et elle recommence avec un grand sourire.

- Tu réalises qu'elle recommence pour te faire rire et que tu ris pour la faire sourire.

- Quand tu auras fini de jouer au grand philosophe, nous accorderais-tu un sourire?

- C'est si gentiment demandé... J'ai le droit à un bisou au moins?

J'aide Leslie à se dresser sur ses pieds puis à embrasser son père, du moins essayer.

- Tu vois à quel point elle est gentille, elle?

J'éclate de rire et elle retombe en riant avec moi.

- Tu es toute prête pour devenir pompière mais tu es encore trop petite pour venir avec nous. Soufflé je à ma fille dans un baiser quand l'intercom nous appelle.

- C'est sûr? Parce que peut-être que quelqu'un se serait rappelé que je ne suis plus stagiaire! Se plaint Carla.

- Jamais! Ris je en sautant dans le camion.

•••

4 heures de cours. Et puis je suis en vacances. Et j'en ai besoin. Vraiment beaucoup.

L'amour du feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant