L'amour du feu

LXI. Garde à vue

Je sors de l'appartement qui m'a été donné pour crédibiliser ma couverture. Écouteurs dans les oreilles, sac de cours sur une épaule, je dévale les escaliers en me rappelant quand, quelques années plus tôt, je le faisais pour aller au lycée. J'arrive sur le campus universitaire. Une fille qui a plus ou moins mon âge se dirige vers moi. Ses longs cheveux noirs sont attachés en une queue de cheval haute.

- Bonjour! Tu es nouvelle ici? Je m'appelle Carla Durst.

- Pourquoi tu veux le savoir? Demandais je en commençant à jouer le rôle que je devais avoir.

- Comme ça... Tu viens d'où?

- Tu ne vois pas que je ne veux pas te parler? Interrogeais je.

La pauvre Carla se retourne et part. Je sais qu'elle pleure. Je ne suis pas vraiment fière de moi mais je suis censée infiltrer le réseau de drogue et elle n'a pas vraiment l'air d'en faire parti. Je continue d'avancer. Une fois la salle de mon cours atteinte, je me mets le plus au fond possible, enfonce mes écouteurs dans mes oreilles sans mettre de musique, pose mon sac sur ma table et fixe mon téléphone portable. Le professeur commence à parler. Un groupe d'élèves entre dans la salle. Ils arrivent et se dirigent vers les places du fond. Ils sont quatre, deux gars, deux filles. L'un d'entre eux se place à côté de moi tandis que les autres s'alignent les uns après les autres. Il me parle et je fais semblant de ne pas l'écouter. Il enlève mon écouteur violemment.

- Et, tu m'écoute quand je te parle. M'ordonne-t-il.

Je le regarde avec dédain avant de souffler et de replacer mon écouteur. Je le vois se tourner vers ses amis.

- Elle me plait bien.

Il se tourne vers moi et attend que j'enlève mon écouteur pour commencer à me parler.

- Ce soir, tu viens à la fête? C'est chez moi. Propose-t-il.

- Et pourquoi je viendrai?

- Je sais pas. Il peut y avoir plein de raison, pour l'alcool, pour la drogue, pour fumer, pour les mecs, pour les meufs...

À la fin du cours, ses amis se lèvent après qu'il n'en ai donné l'ordre d'un signe de main. Ils se dirigent vers la porte et celui qui m'avait parlé, et qui avait l'air d'être le chef se stoppe en regardant dans ma direction.

- Tu viens ou quoi?

Je me lève et grimpe les marches jusqu'à lui. Il entoure mes épaules de ses bras et nous sortons de la salle. 

PDV: Kelly Severide

Quand je me réveille, j'ai un mal de tête horrible. Je me lève et vais vers la cuisine pour me prendre un café. La caféine agit peu à peu. Je réalise soudain que je suis seul dans l'appartement. Je me mets à pleurer avant de me préparer. Je vais à ma voiture mais ne vais pas vers la caserne. Je parts vers un bar qui vient de s'ouvrir. Ils me servent un verre plus un autre et continuent. Quand ils ne veulent plus me servir, je change de lieu et vais vers une brasserie qui me sert verre sur verre pendant une bonne partie de la journée. Le soir, je prends ma voiture pour rentrer même si je ne marche plus droit. Je me réveille chez moi entouré de bouteilles vides en entendant des coups à la porte.

- Salut Erin. Pourquoi est-ce que tu es là? Demandais je en ouvrant la porte.

- Kelly, est-ce que tu peux venir avec moi au district.

- Pourquoi?

- Kelly, soit tu viens avec moi, soit j'appelle des collègues pour venir te chercher.