CXII. Calm down

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Nos sourires sont tous vers le haut et la porte s'ouvre brusquement.

- Il faut qu'on parle. Lance-t-il à sa femme avant de se tourner vers moi. Quand je dis tout le monde, ça ne veut pas dire tout le monde sauf toi, Roulet. Ce n'est pas parce que tu es le petite reine de la caserne que tu as un traitement de faveur. Tu vas me nettoyer la salle de bain et tu peux dire à Otis et Stella qu'ils peuvent s'arrêter.

- Je ne vais pas faire la boniche parce que monsieur n'est pas content. Tu ne peux pas arrêter de te passer les nerfs sur nous?

- Camille, Camille, du calme. Toi aussi. Intervient Gabby.

- Ça ferait tâche une plainte pour insubordination dans une si belle carrière, non? Menace le lieutenant.

- Putain, Matt, calme toi! Elle est enceinte!

- Ce n'est pas une excuse à tout! Et que tu sois amoureux d'elle non plus!

- Elle ne peut pas laver toute la salle de bains à elle toute seule et surtout pas avec ces produits!

- Ça va, je suis enceinte, pas mourante!

- Désolé de m'inquiéter, toi ça n'a pas l'air de changer grand chose à ton mode de vie. Il n'y a que moi qui ait l'air de me rappeler que tu as déjà fait une fausse couche.

Je lui envoie un regard noir avant de sortir de la pièce. Il me poursuit et m'attrape par le bras.

- Lâche moi! Hurlé je. J'en ai marre que tu passes ton temps à me surprotéger ou à me rappeler les pires souvenirs de ma vie! Je sais me débrouiller toute seule!

- Tu es sûre? Parce que moi j'ai l'impression que c'est tout le contraire! Tout ce que tu essaies de faire toute seule est un échec, regarde un peu ta relation avec Sophia, tu n'es pas foutue de garder un couple sur pieds plus de deux semaines!

- Si tu n'étais pas toujours dans mes pattes, peut-être que ça serait plus facile!

- Alors c'est vraiment ça, tu veux que je dégages de ta vie?

- Oui, ça me ferait un peu d'air pour une fois! Maintenant, lâche moi.

Je cours presque à l'extérieur où je suis obligée de m'adosser au mur pour réussir à respirer. Après de longues minutes, je récupère un souffle plus ou moins normal. En fermant les yeux, je prends mon téléphone qui sonne.

- Toujours le bon timing, toi.

- Qui est-ce que c'est cette fois?

- Ça a commencé avec Matt, Kelly a essayé de me défendre mais, comme d'habitude, on s'est engueulé. Non mais, ce n'est pas parce que je suis une femme que tout le monde doit se mêler de ma vie sentimentale ou qu'on me surprotège! Tu trouves vraiment que je suis la "petite reine de la caserne"?

- Mais c'est vrai tout ça, de quel droit est-ce qu'il te défend? Il aurait mieux fait de te descendre, de te frapper.

- Zoé, s'il te plaît, tu sais que ce n'est pas comme ça que je le pensais.

- Va lui demander, à lui, comment il l'a pris. Si on t'appelle la reine de la caserne, c'est parce que tout le monde t'adore mais que, parfois, tu ne penses pas aux conséquences. Tu fais tout ce qui te chante sans jamais rien demander à personne, tu t'en fous que ça les blesse ou qu'ils aient des problèmes après.

- Parce que tu ne fais pas pareil?

- Fais ce que je dis, pas ce que je fais.

- Mais je ne savais pas que je les blessais.

- On peut lire les sentiments de Kelly comme dans un livre ouvert, ne me dis pas que tu n'as jamais vu que tu le blessais.

Je me tais pour réfléchir.

- Tu es toujours là?

- Je pense qu'il me cache quand je le blesse. Lui et son putain d'ego.

- Ce n'est pas à cause de son ego, c'est parce qu'il ne veut pas te blesser.

- Il ne veut pas me blesser en me montrant que je l'ai blessé?

- Tu vois le pouvoir de son amour.

- Le seul petit problème c'est qu'il m'aime bien plus que je ne l'aime.

- C'est drôle, tu es la seule à le croire.

- Il faut que j'y aille. Dis je en raccrochant, sans réelle raison.

Je retourne vers la caserne après plusieurs minutes de réflexion. Je m'installe à table, toujours en pleine réflexion. Kelly vient pour prendre un café et nos regards se croisent pour ne plus se quitter pendant que Carla est en cuisine et que le reste de nos collègues est... Probablement quelque part dans la caserne.

- Est-ce que parfois je te blesse sans que tu ne me le dises? Demandé je au lieutenant qui baisse ses yeux bleus. Tu n'as pas à me mentir, pour une fois, j'aimerais savoir la vérité.

Il lève les yeux au ciel.

- Non, vraiment, j'ai besoin d'une réponse.

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise?

- Je veux juste que tu répondes à ma question et que tu mettes ton ego de côté pour une fois.

- Bien sûr que tu me blesses, tu as le don d'employer les mots qui font le plus mal.

Il s'en va sans me laisser le temps de répliquer.

- C'est vrai ce qu'il a dit?

- Vu comment il a réagi et ton non-contrôle quand tu t'énerves..

- Comment tu sais ça, toi?

- Tu gueules si fort que toute la ville peut t'entendre.

Je souris avant d'aller vers elle. Elle me fait goûter avec un sourire au moment où Peter arrive. Il l'embrasse avant de se tourner vers moi.

- Ne me la vole pas, elle est à moi.

Carla sourit et rougis avant d'embrasser rapidement Peter.

- Maintenant, laisse moi cuisiner. Ordonne-t-elle en le menaçant avec une spatule.

Je souris bêtement et regarde leur amour. Ils continuent de se chamailler quelques minutes avant que Mills ne soit définitivement dégagé de la cuisine pour s'asseoir à mes côtés. Il ne la lâche pas du regard. Je l'imite en exagérant et Carla croise mon regard en riant.

- Si tu t'étais vu il y a quelques semaines... Murmure Peter.

- Mais moi, c'était il y a quelques semaines alors que toi, je peux encore m'en moquer.

Il lève les yeux au ciel. Quand le reste de la caserne arrive dans la pièce, nous sommes tous les trois en train de nous chamailler.

•••

Aujourd'hui, j'ai commencé à 11h. Et j'ai réussir à m'ennuyer à mourir, à avoir envie de tuer ma prof et à être surexcitée parce que j'ai eu la moyenne en allemand! Ah, je suis aussi allée au collège en kimono. Mais bon, après le pyjama l'année dernière et Harry Potter il y a deux ans...

L'amour du feuDove le storie prendono vita. Scoprilo ora