Camp Jaha

Chapitre 50

- Vous avez trouvé ? demandai-je à O.

- Ouais, c'est bon. Tout va bien chez Lexa ?

- Pas trop, mais ça lui passera, la rassurai-je.

- J'espère.

Je hoche la tête accompagnée d'un petit sourire pour la rassurer. Je n'ai pas peur pour ça. Le trajet la calmera certainement. Je rejoins Lexa à l'arrière. La première chose que je remarque, c'est qu'elle a retiré mon sac à dos que j'avais mis au milieu, ainsi que sa veste. Concernant la veste, je l'imite en me disant qu'elle a raison de se mettre à l'aise vu la route qu'on a à faire.

- On a combien d'heures de route ? demandai-je en y pensant.

- Un peu moins de trois heures normalement.

- Oh, ça va. J'ai le double pour aller à Miami en avion.

- Ça aurait pu être pire, c'est vrai, répond Lincoln en s'installant.

Ce dernier a également retiré sa veste. Quelque chose me dit qu'ils ont déjà beaucoup voyagé ensemble et je ne sais pas si je dois ressentir quelque chose à ceci. Le GPS qu'il actionne me sort de mes sondes lorsqu'il se met à parler. Nous serons ceux qui ouvrent le chemin grâce à lui. Je réalise que je n'ai pas pris mon iPod, mais j'oublie rapidement ce détail en entant la musique qui est diffusée. Lincoln a laissé la radio avec des musiques actuelles. Cela comblera le silence puisque Lexa n'a pas l'air de vouloir discuter.

- Je peux m'allonger ?

La surprise me traverse en l'entendant justement. Elle est en train de pointer mes cuisses et je comprends rapidement son intention. Je ne sais pas comment elle veut s'y prendre, mais je hoche la tête en signe d'affirmation.

- Bien sûr, confirmai-je. Viens.

Elle dégage la ceinture de son épaule pour ne garder que la partie basse attachée, pour finalement retirer ses chaussures et basculer lourdement contre moi. Nous bougeons pour trouver nos positions, puis une fois que c'est le cas, je la serre contre moi en liant nos mains ensemble. Mes mouvements circulaires grâce à ma main libre contre son ventre on l'air de l'apaiser vu le long soupire qui sort de sa bouche. Cette semaine était plutôt catastrophique. Si on ne partagerait pas sa chambre, on se serait à peine croisé tellement qu'elle était occupée. Le fait qu'elle ne veuille aucune affection la journée n'arrange rien les choses. De plus, j'étais convoqué chez Jaha. Il a voulu s'assurer que mes troubles de la nuit vont mieux et il m'a confirmé que je retournerais dans ma chambre après les vacances. Il va falloir que je profite de Lexa durant ces vacances. En relevant la tête, je tombe sur le reflet d'O à travers le pare-soleil. Elle sourit en nous voyant, ce qui me fait rougir. Ce sera la première fois qu'elle nous verra interagir aussi proche et surtout en tant que couple. Je détourne la tête et récupère mon écharpe pour en faire un oreiller contre la vitre. Lexa qui somnole déjà dans mes bras, grogne de mon agitation. Je m'excuse avant de ne plus bouger. Ma tête tremble un peu contre la vitre, mais pas assez pour que ce soit dérangeant. J'expire finalement doucement en fermant les yeux avec un petit sourire aux lèvres, alors que la voiture se met enfin à bouger.

Vendredi 12 février ; 17 heures 45 - Hôtel.

Je sursaute légèrement lorsqu'une main vient en contact avec ma joue. Je regarde partout autour de moi, me cognant presque à Lexa qui s'était finalement avachie sur moi. La voiture est vide à l'exception de nous deux. Elle m'offre un sourire qui me rassure sur son état.

- On est arrivée.

- Déjà ?

- Ouais, glousse-t-elle. Ce n'est pas un mythe. Tu dors vraiment comme une marmotte. Je n'ai pas osé te réveiller.