Chapitre 7 - 8 : Images et reflets (Roy)

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Il ne me restait plus qu'à passer la soirée entourée de mecs bourrés et des femmes en bikini à plumes, en faisant abstraction du fait que j'avais de la crème pâtissière étalé sur la veste de costume la plus élégante que je possédais et qu'on venait de me fuir comme la peste pour des raisons somme toute très valables.

Je n'avais pas envie de blaguer.

Je n'avais pas envie de draguer.

Je n'avais pas envie de reluquer les filles comme le faisaient les autres invités.

Je voulais juste pouvoir écouter de la bonne musique, boire un bon verre, et parler avec une personne qui pourrait me répondre intelligemment. Quelqu'un comme Maes ou Edward, qui ne pouvaient ni l'un ni l'autre.

Debout dans la pièce bruyante, au milieu des allées et venues, je me sentis tout à coup très seul.

Voilà pourquoi je ne voulais plus m'attacher à qui que ce soit.

Je détestais ce sentiment.

— Hé, t-tu viens faire le rabatteur ? demanda Maxence en arrivant vers moi en titubant. Beau gosse comme t'es, je suis sûr qu'elles seront ravies de rester parler avec nous.

Manifestement, il avait assez bu pour oublier que nous nous connaissions à peine et que l'usage voudrait qu'il me vouvoie. Je ne relevai pas, songeant que ce n'était sans doute pas la pire chose qu'il ferait ce soir.

— Ehm, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Par contre, tu as de la meringue dans les cheveux, fis-je remarquer en le tutoyant en retour.

L'homme passa sa main dans les cheveux, en détachant un morceau de friandise qui s'effrita sous ses doigts.

— Ah oui, admit-il avant de la manger, m'amenant un petit haut-le-cœur.

— Hé, c'était qui la fille du gâteau ? Tu la connais ? demanda-t-il.

— Pas vraiment, je ne l'ai croisée une fois

— Dommage, je t'aurais bien demandé de me la présenter. Mais bon, t'avais l'air intéressé déjà.

— Je n'étais pas intéressé, grognai-je entre les dents alors qu'il me donnait des petits coups de coude avec un sourire gouailleur. Je voulais juste savoir si elle allait bien.

— Mouais mouais mouais, fit-il d'un ton moqueur. Elle avait l'air de vouloir t'éviter. Avoue c'est une ex à toi !

— Je suis en bon terme avec mes exs.

— ... Comment tu fais ?

— Je les traite avec respect.

— Genre ! T'es un gentleman c'est ça ?

— J'essaie.

J'avais beaucoup bu ce soir, mais l'alcool refusait de me faire divaguer, me laissant juste amer, la langue pâteuse et vaguement nauséeux. Je ne me sentais pas à ma place au milieu de ses militaires que la boisson rendait joyeux et stupides, de cette musique que j'aimais pourtant en temps normal. Les questions insistantes de Maxence ne m'aidaient pas à me réjouir.

— Je pense que je vais rentrer, répondis-je simplement.

— Oooh, bah nooooon, reste encore un peu, on commence tout juste à s'amuser.

— J'ai eu une grosse journée, et la semaine prochaine j'aurai beaucoup à gérer.

— Moi qui espérais que tu m'apprendrais à draguer...

— Conseil de drague numéro un : si tu trouves quelque chose dans tes cheveux, même si c'est comestible, ne le mange pas.

— Ohhh...

Bras de fer, gant de velours - Quatrième partie : En coulissesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant