Chapitre 4 - 7 : Retrouvailles (Edward)

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Je me retrouvai, vacillant, me raccrochant à la rambarde pour ne pas perdre l'équilibre sous l'effet des cahots de la route. Une main aplatie sur ma bouche, je me sentis rougir irrépressiblement, cherchant un sens logique à ce qui venait d'arriver. Comment voir Mustang durant ces quelques secondes pouvait me bouleverser à ce point ? Est-ce qu'il m'avait reconnu ? C'était possible, après tout, malgré sa réputation, je ne l'imaginais pas prendre des filles en filature sans raison. Mais alors... Il m'avait vu... comme ça ? En fille ? Avec mon manteau grand ouvert et mon écharpe accrochée à mon sac, on ne pouvait pas ignorer ma paire de seins et le décolleté qui allait avec. Je me sentis tellement embarrassé que le passager à côté de moi s'inquiéta de mon état.

— Ça va mademoiselle ? Il vous a fait quelque chose ?

Je secouai négativement la tête. Il n'était coupable de rien, sinon d'une grosse frayeur.

— Vous avez l'air assez secouée... Vous voulez que je demande si quelqu'un peut vous laisser une place à l'intérieur ?

— Ça ira, merci. Je descends bientôt.

En effet, la gare s'approchait. Je décollai ma main de mon visage et lui lançai un sourire incertain pour qu'il cesse de s'inquiéter et d'attirer l'attention sur moi. Trop d'émotions pour moi aujourd'hui. Dire que j'étais censé être discret... C'était un échec cuisant.

Je furetai donc dans les rues avoisinantes, cherchant un hôtel près de la gare en faisant de mon mieux pour effacer la vision de son expression. Ce n'était pas le moment de me laisser perturber, je devais rester sur mes gardes. Je ne retournai pas sur la place, mais en voyais une partie depuis les rues que j'arpentais. La carcasse de la locomotive, à moitié pendue aux wagons qui la suivaient, avait planté son nez dans le sol, écrasant l'abri du trolley et descellant les pavés. Une vague de pierre à moitié brisée, vestige de ma tentative de sauvetage de tout à l'heure, dépassait de la foule de militaires et gendarmes venus gérer l'accident. Une bande de sécurité avait été déployée tout autour pour garder les badauds à distance.

— Impressionnant, hein ? commenta un homme accoudé à l'étal de sa boutique, me faisant sursauter.

— Ah, euh... oui, bafouillai-je. Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Un problème technique, les machinistes n'arrivaient plus à la freiner et le freinage d'urgence n'a pas marché. En tout cas, c'est ce que disent les forces de l'ordre.

— Les machinistes s'en sont sortis ? Et les passagers ?

— Aucun mort, c'est un vrai miracle ! La locomotive a littéralement labouré le sol du hall avant de terminer sa course dehors, ça l'a suffisamment ralentie pour que tout le monde s'écarte dans le bâtiment. Et dehors... Il y avait un homme dans sa trajectoire, mais il s'est pris un coup qui l'a écarté juste à temps.

— Vous semblez bien au courant.

— J'interroge tous ceux qui s'arrêtent à ma boutique depuis une heure, je finis par en avoir, des informations, fit le barbu avec un clin d'œil.

— Mais du coup, cet homme, il s'en est sorti ?

— Apparemment, il est blessé, mais rien d'irréversible. Il dit qu'il a vu une « main de pierre » le pousser... Vous imaginez ?

— Oh.

— Et si vous voulez tout savoir, je vais vous dire quelque chose, ajouta-t-il en s'accoudant, se penchant un peu plus.

— Quoi donc ? demandai-je en m'approchant.

— Il y a des rumeurs comme quoi ce serait le fait du Fullmetal Alchemist.

Bras de fer, gant de velours - Quatrième partie : En coulissesحيث تعيش القصص. اكتشف الآن