Chapitre 2 - 5 : Pluie d'automne (Riza)

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Le reste de la matinée s'était déroulée à dégrossir l'enquête sur la mort de Fisher, étudiant les horaires des uns et des autres, relisant les interrogatoires. Il y avait le militaire qui avait apporté le plateau-repas, et toute la chaîne alimentaire qui le précédait, mais aussi les gardiens et toute personne ayant circulé dans les locaux dans les heures qui précédaient la mort de Fisher. On n'imaginait pas la quantité de gens qui pouvaient aller et venir dans la prison du QG entre sept et neuf heures du matin.

Cela représentait des dizaines des personnes à interroger, des dizaines d'alibis à vérifier, des mobiles à guetter. Et, comme l'avait fait remarquer Hayles, se procurer de la digitaline était ridiculement facile. Un poison plus rare ou difficile à extraire aurait pu nous permettre de réduire les pistes via des fournisseurs... Mais quand le fournisseur était la nature elle-même, que faire ? Il suffisait d'une demi-journée à la campagne ou de la complicité d'un fournisseur pour s'en procurer. Autant dire que c'était à la portée de n'importe qui.

Nous nous étions partagé les différentes personnes à interroger, et échangions des informations de temps à autre, demandant si telle personne était bien accompagnée de telle autre au moment des faits, ou si des soldats avaient entendu tel militaire tenir des propos menaçants envers la prisonnière... mais malgré notre travail acharné, nous ne voyions pas encore surnager de preuves tangibles au milieu de ce torrent d'informations.

Ce fut donc avec un peu de soulagement que je me levai pour rejoindre Mustang qui m'appelait. Je fermai la porte de son bureau et hésitai à m'asseoir face à lui. Je ne savais pas s'il en avait pour longtemps ou non. Je constatai avec une certaine satisfaction qu'il avait bien décoléré depuis notre discussion. Apprendre qu'Edward allait bien semblait l'avoir calmé, je ne regrettais pas de lui avoir finalement dit.

— Alors, les recherches avancent ?

— Nous faisons de notre mieux, mais pour l'instant, il reste beaucoup de personnes potentiellement suspectes.

— Lieutenant Hawkeye, il faudrait que vous alliez au domicile de Mary Fisher pour voir où en sont les fouilles.

Je hochai la tête, un peu dépitée. L'appartement avait été mis sous scellés dans l'heure qui avait suivi son arrestation, puis des militaires avaient été envoyés pour fouiller en quête de documents sensibles. Depuis des semaines que les soldats se succédaient pour retourner tout le contenu de l'appartement, démonter les meubles, arracher le papier peint, j'avais perdu espoir que nous trouvions quelque chose. Les militaires avaient même détruit la cheminée après avoir exploré soigneusement le conduit, sans succès.

— Pensez-vous vraiment que ce soit utile de continuer à chercher ? Depuis le temps que l'on fouille, s'il y avait quelque chose à trouver, ce serait déjà fait.

— Sait-on jamais, on peut toujours passer à côté d'un élément essentiel, répondit Mustang.

Je le regardai avec une mine désabusée.

— J'espérais que nous trouvions quelque chose, bien sûr... mais, on ne gagne pas à tous les coups, admit-il. Je ne vous demande pas des miracles, seulement de vérifier que les choses ont été bien faites. Ce serait bien dommage de laisser échapper une information utile.

— Je comprends.

— Et si vous pouvez rassembler les documents pouvant avoir un lien avec les dossiers perdus, ce serait parfait.

— Nous continuons chaque jour à trouver des documents que nous pensions disparus, cette décision est peut-être un peu prématurée.

— Vous avez raison Lieutenant. Ce sera votre mission quand la Bibliothèque Centrale aura retrouvé sa stabilité.

Bras de fer, gant de velours - Quatrième partie : En coulissesWhere stories live. Discover now