60. Stupid Love

204 17 6
                                    

•Il n'y a rien en média.•





~~~~~~

Bonne lecture !!!

\/\/\/\/\/\/






Manon



Ma poitrine se serre sous mon haut lorsque j’entendis Clara me tacler dans mon dos. Moi qui croyais que le discours d’Ayden nous a tous transporté dans un monde où l’on se traite mieux. Je fais demi-tour pour l’affronter.

― Des semaines. Ça fait des semaines que tu m’envoies des couteaux dans le dos. Dis-moi tout en face maintenant, si tu as le cran. Sinon tais-toi.

Elle roule les yeux si vite que j’ai cru qu’ils allaient chuter.

― T’as piqué mon mec pétasse, articule-t-elle alors qu’elle croise ses bras.

C'est à mon tour de rouler les yeux.

― De quoi tu parles tête vide?

― Ayden. Il ne vient plus à l’école depuis des semaines. Bien avant cela il ne me parlait plus à cause de toi sale pouffe !

Je croise mes bras sur ma poitrine puis imite sa posture. Je me retiens de ne pas exploser littéralement de rire. Elle ne connait que des gros mots alors que ses phrases n’ont aucun sens. Il suffirait qu’elle s’écoute parler une minute pour qu’elle s’en rende compte.

― J’en ai marre de toi avec tes airs de sainte nitouche et d’altruiste. Tu me gonfles, franchement, je ne vois pas ce qu’il te trouve? Pourquoi il te préfère à moi?

Je lève les yeux au plafond et rigole en plaçant ma main devant ma bouche. On a toute l’attention du couloir. Si seulement elle savait que le connard ne fait plus partie de ma vie, enfin physiquement. Il vit en permanence dans mon esprit.

Stupide amour.

― Tu fais pitié Clara. Ayden n’a jamais été attiré par toi. Ce n’est pas ma faute. Faut que tu grandisses. On ne force pas un homme à aimer.

― Un jour, je me ferai un plaisir de te démonter dans tous les sens du terme.

Je fronce les sourcils.

― Tu me menaces?

― Interprète le comme tu l’entends, déclare la plastique en me tournant le dos.

Pétasse !

Je laisse tomber mes bras le long de mon corps puis marche à mesure que la foule se disperse. Je rejoins Soan au bas de l’escalier. Il range son portable en m’apercevant.

― Allons présenter notre projet au directeur.

Mon cœur fait une looping dans ma cage thoracique.

Monsieur Rouen nous a laissé quelques jours pour mettre au point notre idée de gala de charité. Cela lui a tenté alors on s’est mis avec Nina, Monica et Logan pour le poser sur papier. On marche en direction de son bureau tous excités et nerveux. La porte est entrouverte à notre venue. On bascule en arrière. Je reconnais la silhouette de monsieur Taylor. Que fait-il ici? Je me torture à réduire l’envie de lui demander des nouvelles d’Ayden.

Ayden n’a pas besoin de toi idiote. Cette simagrée est terminée.

J’ai l’impression qu’à mesure que je me répète ces phrases, je deviens curieux.

Je ferme les yeux. Fort. Et respire à fond quelques secondes pour calmer mes pulsions. Je ne veux pas me blesser une fois de plus. Je ne tiens pas à souffrir à cause de ma philanthropie ou de mes sentiments.

― Manon ! Ma chère ! Comment vas-tu? Que je suis si heureux de te voir!

J’ouvre à peine les yeux que les bras de Monsieur Taylor m’entoure. Cette étreinte me fait autant de mal que de bien. J’inspire profondément. Son parfum est proche de celui que portait Ayden. Il me lâche puis recule pour m’admirer.

― Que venez-vous faire ici? Marmonné-je

La tristesse abrite son regard. J’ai du mal à croire qu’il ait réellement fait du mal à son fils. Son sourire se transforme petit à petit en rides.

― Ayden abandonne le lycée pour de bon cette fois. Il n’y reviendra plus.

Mon cœur tombe. Pétale après pétale. Cela anéantit tout espoir de le voir un jour.

― Et vous avez appuyé son choix?

Il lâche un profond soupir qui me laisse interpréter qu’il ne partage pas l’avis de son fils.

― C’est plus compliqué que ça en a l’air. Puis, il va suivre ses cours à domicile.

Je perds mes moyens. J’ai envie d’ajouter quelques mots mais rien n’y sort.

― D’accord, finis-je par prononcer.

Je crains qu’il ait entendu ma voix.

― Tout ira bien. Ok !

Je hoche. Il me souhaite une bonne journée –probablement parce que j’ai l’air d’une personne dont la journée est gâchée- je lui retourne son souhait et il partit.

Je rejoins les gars dans le bureau du proviseur. Je le salue, il me fait un signe de la tête.

― Je vous écoute !

Soan commence son monologue :

― Le gala de la fin du mois de novembre est caritatif. Les fonds collectés seront principalement versés à l’orphelinat de la ville et le reste à une association qui s’engage dans la lutte contre la violence sur les enfants. Comme vous pourrez le constater en lisant notre projet, le prix des tickets est plus bas que sur les dix années précédentes.

― C’est l’idée de Manon ? Questionne le proviseur en feuilletant le dossier.

― Qui d’autre ! s’exclame Gabin en passant une main sur sa nuque. Il me fait un clin d’œil qui provoque mon sourire.

Le ventru se frotte le front un long moment en détaillant les idées brutes. Il relève le regard pour nous donner le verdict.

― Ça m’a l’air tout génial. Le dress code, la date et l’heure, tout est convenable aux règles et fonctionnements du lycée? Dis-moi Manon, comment t’es venu cette idée?

Je déglutis. Mon cerveau prend une dizaine de secondes pour formuler une bonne réponse.

― Ça remonte à quelques semaines lorsqu’en me promenant au parc, j’ai vu un enfant qui était seul, sans crème, ni barbe à papa ou parents. Je me suis approchée doucement pour lui parler. Il s’est montré réticent jusqu’à ce que je lui propose une crème, nous avions entretenu une conversation basique puis il m’a dit qu’il s’est enfui de l’orphelinat pour la journée. Cela m’a choqué. J’ai vu un monde brisé dans ses yeux. La souffrance de cet enfant m’a broyé le cœur. J’y ai longtemps pensé, le concept m’est venu petit à petit.

― Admirable ! S’enthousiaste-t-il. Je voie que vous laissez aux parents la chance de se joindre à vous avec possibilités de faire des dons. C’est phénoménal ! Sincèrement heureux de voir des jeunes penser ainsi. Vous me faites croire en un monde meilleur.

― Donc vous acceptez?

― A moins que je puisse moi aussi faire des dons !

On saute de satisfaction ! Notre joie contamine le proviseur qui nous demande de quitter son bureau.

― Vous avez dix jours pour les préparations. Surprenez-moi !

Il clore la porte de son bureau. On échange une accolade avant de gagner nos cours.

_______________

Streets Of YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant