75. Je reviens à la vie

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Ayden

La soirée que mon géniteur a organisée dans le luxueux jardin de sa villa est remplie de gens. Hautains, riches, hypocrites et superficiels. Mon âme ne s'assortit à aucune d'elle. Je peux me plaindre de leurs attitudes mais ce sont les plus gros et les plus fidèles clients de Cop. Sans eux, l'entreprise familiale ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui.
J'attends la venue de Manon depuis une demi-heure pendant que mon paternel accueille chaque invité. Je voulais aller la chercher chez elle mais Jayden s'y est opposé. Je reconnais la plupart des visages. C'est le même scénario chaque année. Je ne suis pas le seul à détester ces soirées. Zoé est de mon avis.

― Sa robe du quinzième siècle est horrible.

L'énième remarque qui m'arrache un p'tit rire. Elle cherche un défaut à chaque invité. Tous y passent, même notre père. Non par méchanceté mais c'est la seule façon de rendre cette cérémonie supportable.

― Ils sortent chacun un faux sourire aux enfants de monsieur Taylor sur la plateforme aménagée pour le discours. Alors que chacun de nos sourires est une contrefaçon, ajoute-t-elle. Je baisse la tête pour rire.

Après une éternité et des risorius affaiblis, Manon apparait dans mon champ de vision au bras de mon père. Elle rayonne dans sa splendide robe or. Son sourire illumine le jardin.

― C'est elle ! s'exclame Zoé.

― On t'a refilé combien de médocs excitateurs à l'hôpital? Interrogé-je d'un ton blagueur.

Elle me tape légèrement l'épaule au moment où Manon arrive à notre hauteur aux bras de Jayden.

― Je te laisse en de bonne compagnie très chère ! déclare mon père avant de s'éclipser.

Il est si affectueux avec Manon que j'ai du mal à y croire. Peut-être qu'il a gardé sa tendresse après l'accident, seulement qu'il m'en a privé.

― Est-ce que je peux te prendre dans mes bras?

Elle saute dans les bras de Manon sans attendre la réponse de cette dernière alors que je reste sur la plateforme. Elle ferme les yeux pour la secouer avec amour. Je suis persuadé qu'elle ne sait pas qui c'est. De toute façon Manon donne de l'affection à tout le monde. Les deux jeunes femmes rompent leur contact.

― Ayden m'a raconté que tu lui as fondu son iceberg de cœur. Le travail n'a pas dû être facile. Merci. Le genre, je te serai éternellement reconnaissante.

Manon confuse, me qustionne du regard. J'écarte les lèvres mais la tornade me dépasse :

― Ah oui! Je suis sa petite sœur.

― Zoé! Crie Manon contaminée par la joie de vivre de ma sœur. Elle la reprend dans ses bras et lui touche les cheveux.

― Je t'ai vu sur un tableau qu'il a peint. T'as tellement grandi en deux ans.

― Je le lui ai pris. Il est accroché dans ma chambre maintenant.

Manon laisse échapper un p'tit rire amusant.

― Il m'a dit que tu peins et expose dans des galeries. C'est génial. J'espère pouvoir en acheter un bientôt.

― T'es trop adorable ! T'es sure d'être sa sœur? M'enquiquine-t-elle.

Que j'ai envie de lui arracher cette robe et lui faire crier mon nom à faire fuir tous les invités. Je n'avais jamais éprouvé autant de désir pour une femme en ces deux années. Jamais attendu autant pour la prendre de toute ma vie. J'ose espérer que je ressentirais quelque chose avec elle sinon je deviendrai fou.

Streets Of YouWhere stories live. Discover now