73. Rayon de soleil

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•Renegades de XAmbassador en média.•

Ayden

Je freine devant l'escalier qui aboutit à la porte d'entrée et dévale les marches. Tout mon corps picote de dopamine, d'adrénaline et que sais-je, lorsque je pousse la porte de la maison. Je traverse le hall et visite toutes les pièces y compris son bureau avant de grimper à l'étage.

Je perçois la voix de ma mère dans une pièce où la porte est ouverte. Le rire chaleureux de Zoé vient de dissoudre une boule au fond de ma gorge. Est-ce que ce rire veut dire qu'elle s'en est remise physiquement et moralement? Est-ce que ce rire veut dire qu'elle est heureuse?

Je me stoppe net, est-ce que ma présence va briser son bonheur? Le temps que je connaissais Zoé, elle n'était pas rancunière. Je prends mon courage à deux mains et pointe le bout de mon nez.

Mon cœur rebondit contre ma cage thoracique en voyant la jeune brune assise sur le lit. Des frissons par tout mon corps, je mets un pied devant l'autre. Mes yeux se remplissent d'eau.
Ses longs cheveux lui tombent sur la hanche, son sourire illumine la pièce. Ses yeux s'écarquillent d'amour en me voyant contre l'embrasure de la porte. Son visage rougit par la montée d'émotions. Je me sens rassuré et plus en paix avec moi-même. Je laisse couler ma joie tout en explosant de rire.

― Réglisse ange gardien !

Que je détestais ce surnom. Mes goûts ont évolués en deux ans. J'ai à peine le temps d'essuyer mes larmes que ma sœur se jette dans mes bras. Je croyais que mon cœur allait voler en mille éclats. Ses p'tits bras me serrent fort contre elle. Un second raz de marée d'eau me gonfle les paupières et dévalent mes joues.

― J'attendais tellement ce jour grand frère, tu n'as pas idée, sanglote-t-elle.
Pas plus que moi.

Elle s'écarte de moi et m'observe avec la plus forte contemplation que je ne pourrais imaginer. Elle m'entraine vers le lit, je regarde autour de nous. Nos parents ont disparu et tant mieux.

― Raconte-moi. Notre père ne me disait jamais rien et je devine que c'est pareil pour toi.

Donc, il m'a menti avec ses menaces de tout raconter à Zoé. Le sale enfoiré ! Pendant tout ce temps, je pensais qu'elle savait. En même temps, je suis content qu'il ne l'ait pas fait. Je ne sais que lui dire. Mes dernières années ne sont pas joyeuses. Le regard de Zoé est resté le même. Ses mains aussi. Elle observe mes tatouages avec ses grands yeux d'enfant.

― Ta vie est plus intéressante que la mienne. Je suis si heureux de te voir sœurette. Raconte-moi tout ! Comment t'as récupéré? Je pensais que tu m'en voudrais.

― Bien sûr que non stupido. Je ne vais pas t'attrister avec les coulisses de ma guérison. Je suis restée à l'hosto une année entière où j'ai passé des milliers d'examens, de séances de thérapie. Au début, j'en ai chialé toutes les larmes de mon corps. Au bout de cinq mois, j'ai pu bouger ma jambe alors j'ai repris espoir. Je commençais à me tenir debout avec l'aide d'une canne ce janvier. J'ai totalement pris le dessus en septembre. Ce fut le plus beau jour de ma vie pour deux choses. La première c'est que j'allais bientôt te voir et la seconde est que je pourrais courir dans tes bras ce jour venu. T'as eu une overdose de tatouages en deux ans trois mois ou quoi? C'est quoi ces cicatrices ?

Mon regard s'assombrit en voyant l'œuvre d'art de mon père. Ses doigts les effleurent avec une tendresse qui me rappelle l'affection que nous portions l'un à l'autre.

― Tu ne veux pas en parler? Je ne tiens pas à te forcer. Je t'ai apporté un p'tit quelque chose.

Elle saute vers sa malle et m'apporte une bague. Ce vieux fantasme d'Halloween. Un p'tit rire s'échappe de mes lèvres.

Streets Of YouWhere stories live. Discover now