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Une violente douleur à mon bras droit me sort de mon sommeil. Je bats les paupières au moins une dizaine de fois avant d’avoir l’énergie de les garder ouverts. Un plafond beige avec un énorme lustre envahit ma vision. Le soleil commence à peine à se lever. Je me frotte les yeux et baille. Je tends mon bras gauche vers la lampe de la table de chevet. Ma vue étendue, j’observe tous les coins de la pièce. Ce n’est pas ma chambre. Il n’y a pas une mouche à l’horizon. Où suis-je? Je tire le drap et me retrouve seins nus. Mon premier réflexe est de me recouvrir. Le mouvement afflige une douleur aiguë à mon bras qui se dissémine dans tout mon corps. Ma mâchoire se crispe et je déglutis involontairement.
J’ai un pansement à mon bras.
Je ferme les yeux pour me remémorer la nuit dernière alors qu’un million de questions se pavanent dans mon cerveau. Qui m’a ramenée ici? Mes derniers souvenirs remontent à quand je me suis rapprochée d’Ayden. Ayden? C’est lui qui m’a ramenée ici? Est-ce qu’il a vu mes seins? Et pourquoi il m’aurait soigné?
Tout ce qui est arrivé est de sa faute. S’il ne m’avait pas abandonnée à ce bar, ce pervers n’aurait pas pu m’attaquer.
Ma main traîne jusqu’à ma nuque. Il a sûrement vu mon détatouage. Je ne voulais pas le montrer de sitôt. Encore moins à la personne qui me déteste le plus en ce moment. Un goût amer provoqué par la sensation d’être mise à nue me monte à la bouche. J’ai l’horrible impression qu’il va s’en servir contre moi. Stupide, mais ce mec me déteste sans aucune raison. Du moins j’ignore ses motivations. Le fait qu’il connait mon adresse et qu’il ait vu une grande partie de mon corps ne représentent que des points à ses yeux.
Tout mon corps frissonne à la remontée des pensées noires. Il m’a peut-être prise en photo pour les publier au lycée. Ou pire encore, il pourrait me filmer pour mieux raconter ses bobards. Il pourrait très bien le faire car son but est de me descendre plus bas que terre. Il aurait réussi. Je ne crois pas avoir la force de survivre à ce genre de drame. Mes yeux me piquent et les larmes ne tardent à monter. Je sens mon corps s’alourdir au fil des secondes et le dégoût m’habite. J’ai honte de ce qui m’est arrivée. Je me tuerais si cela se reproduisait. Pourquoi mes traîtres de jambes m’ont lâchée en plein combat?
