48.

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Elle

- Le lycée Regis, pour assurer sa renommée, son intégrité et son honneur ne peut plus vous compter, mademoiselle Amber Moore, parmi ses élèves.

-Qu...quoi ?

C'est un rêve, pitié. Je suis renvoyée ?

La peine que mes parents ont eu pour m'intégrant ici et le travail que j'ai dû fournir pour obtenir cette satanée bourse ? Non...

- C'est pas possible, non, balbutiais-je.

- Je suis désolée, mademoiselle Moore.

Mes joues s'humidifient et mon nez coule.

- Il n'y a rien à faire, madame Ross ? Demandais-je dans espérant un miracle.

- Je suis désolée Amber, la décision de l'administration est irrévocable, me réconforta-t-elle en passant sa main sur mon dos.

Je me relève brusquement, agacée.

- Si, il y a bien quelque chose à faire ! Mais la fin d'année n'est pas si proche et j'ai déjà déposé mes dossiers et puis.... mais trouvez quelque chose ! Laissez-moi finir l'année scolaire ! Criais-je.

- Écoutez, nous ne pouvons pas retournez en arrière. Votre inattention vous a coûté cher.

- Pour la énième fois, IL M'A PIÉGÉ ! J'en savais rien, moi. CET IDIOT A RUINÉ MA VIE. Faites quelque chose, bon sang ! Magnez-vous ! Il y a sûrement quelque chose à faire ! Hurlais-je aux bords d'une crise.

- Amber, dit-elle en me prenant par les mains, je...

- Lâchez-moi ! Ne me touchez pas !

Je pris le téléphone fixe de son bureau et le lui montra.

- Vous voyez ça ? C'est votre téléphone. Vous avez sûrement les numéros des membres de l'administration, appelez-les ! APPELEZ-LES !

Elle fut surprise, prise de peur et lâcha un cri.

- Mademoiselle Moore, sortez de mon bureau tout de suite ! Votre comportement montre à quel point vous êtes instable ! Vous ne pouvez plus faire partie de ces lieux, tous vos dossiers seront transférés une fois votre nouvel établissement trouvé ! Maintenant sortez ! Gronda-t-elle.

J'étais déçue et furieuse. Ça fait un choc. Je n'aurais jamais imaginé que ça aille si loin.

Ryan. Je ne pense même plus clair à cause de lui.

- Sortez mademoiselle Moore, tout de suite.

- Et mes parents ?

- Quoi vos parents ?

- Pourquoi ne pas les avoir prévenu et m'avoir laissé me ridiculiser en venant ici !

Elle souffla.

- Nous avons appris que vous avez tenté de...vous suicider, donc nous ne voulions pas ajouter de souci supplémentaire à vos parents. Ils nous ont envoyé un mail hier soir selon lequel vous reprendriez les cours et je les ai informé ce matin de votre renvoi. J'imagine que vous étiez déjà sur le chemin du le lycée quand ils l'ont appris.

Je tombe sur mes genoux...Réveillez-moi s'il vous plaît.

On frappe à la porte.

- Entrez.

- Proviseur Ross, j'ai entendu des cris provenant de votre bureau. Y-a-t-il un problème ? Se rua un des chargés disciplinaires.

- Merci Larry, mais ça va. D'ailleurs cette jeune fille s'apprêtait à sortir, me regarda-t-elle.

Je n'ai plus vraiment le choix. Je me relève malgré moi, je sais pas comment je vais faire pour supporter tout ça ni expliquer cela à mes parents, mais je dois...

- Et Ryan ? Me renseignais-je au seuil de la porte.

- Monsieur Crawford ?

- Oui.

Elle remet ses lunettes et ne répond pas.

- Qu'en est-il de lui ? Insistais-je.

Elle ne répondit pas et continua son travail sur son bureau.

- Il est resté c'est ça ?

Elle ne répond toujours pas, mais me regarde.

- Je le savais, m'exclamais-je déçue. Il peut rester lui mais pas moi, riais-je sarcastiquement.

J'essuie mes larmes.

- C'est quand même vrai. Moi, je ne suis pas la fille de milliardaires, mon père ne dirige pas de grandes sociétés immobilières, mes parents ne sont pas influents, ils ne font pas partie de la haute société, me lamentais-je.

- Vous êtes boursière. C'est ça le problème, mademoiselle Moore. Vous ternissez l'image du programme de bourse de notre lycée. Les élèves non-boursiers de cette école peuvent s'égarer c'est vrai. C'est aussi vrai qu'ils vendent une image prestigieuse du lycée, mais ce sont les boursiers qui incarnent la renommée du Regis High School. Si nous vous octroyons les mêmes conditions d'étude que les enfants les plus favorisés du pays, c'est pour donner une chance à vos compétences de briller et d'élever avec elles, le nom de cette école, pas pour que vous apparaissez dans une vidéo d'un site caractère pornographique !

Elle s'arrête.

- Ryan, hum monsieur Crawford le sait. Je ne sais pas quel différend vous avez avec lui, mais ça vous a causé du tort. Malheureusement.

Je mets du temps à assimiler ses révélations. Tout était donc préparé. Le chargé de discipline qui était toujours présent me pris par les épaules.

- C'est Ryan qui a occasionné tout ceci, pourquoi vous ne le renvoyez pas ?

- On l'a fait.

- Vous mentez ! M'égosillais-je.

Madame Ross se racla la gorge.

- Je n'ai pas à me justifier, mais je vais être honnête avec vous. Vous êtes sur le point d'aller à l'université pourtant vous vivez encore dans le monde magique des bisounours.

- Qu'est-ce que...

- Parfois, pour éviter qu'un bateau coule, il faut larguer certains passagers par-dessus bord. Certains restent. D'autres partent. Je suis désolée mad...

- Vous n'êtes qu'une saleté ! Hurlais-je en cassant un pot de fleurs placé à l'entrée.

Elle soupira avec mélancolie. Je veux bien croire qu'elle a été touchée, mais ses paroles et leur décision ne changeront pas pour autant. Ils sont tous des fils de pute. Je n'aurais jamais imaginé ça de madame Ross, elle qui fut si accueillante envers moi et mon frère dès notre arrivée. Les apparences sont bien trompeuses.

Je sors, forcée par le concierge et me retire dans les couloirs. Je ne sais plus quoi faire...et mes parents, je n'ose même pas les confronter.

En descendants les escaliers du bâtiment, je croise la cause de tous mes malheurs les monter. Celui à cause de qui ma vie s'est assombrie.

Il se fige quand il me voit.

INACCESSIBLEWhere stories live. Discover now