INACCESSIBLE

44.

Elle

La limousine gare juste devant mon immeuble. Je regarde une dernière fois Ryan et lui dépose un baiser sur les lèvres.

- Allez, vas-y.

-Ok, dis-je en descendant de la voiture avec mes sacs en main, à demain.

- À demain.

Il me sourit et me salue, puis sa voiture redémarra. Je monte les escaliers, ravie de voir que l'ascenseur est en pleine rénovation, il était temps ! Je franchis les portes de notre appartement et aperçois mon père assis au bar et ma mère assis sur lui. Ils sourient quand ils me voient.

- Amber ! Cria ma mère en venant me prendre dans ses bras. Comment s'est passé ton séjour à Princeton ?

- C'était merveilleux, maman. Le doyen a été très agréable et je suis assez confiante. Je pourrais intégrer Princeton l'année prochaine.

- Ça c'est convaincant, sourit mon père en me faisant la bise.

- Je fais des côtelettes levées. On va passer à table dans quelques minutes, annonce ma mère.

- Hey, Amber. C'était quoi cette limousine qui t'a déposé devant la maison ? Demande Tyler en entrant au salon.

Toujours là pour tout foutre en l'air.

- Je suis aussi contente de te revoir Tyler, lui dis-je avec un sourire tellement faux.

Lui, il sourit voire rire, parce qu'il connaît sûrement la réaction des parents.

- Une limousine ? Amber, d'où sors-tu d'une limousine ? M'interrogea mon père.

Ses sourcils se froncent, surtout qu'il sait que je devais rentrer dans le taxi qu'ils ont loué. Quant à ma mère, elle se doute bien que c'est Ryan, mais préfère ne pas s'interposer mon père. Elle me fait un signe de main sensé me donner courage et retourne cuisiner.

- C'est la voiture d'un camarade qui a bien voulu me raccompagne, commençais-je, en plus il a été plus rapide que le taxi.

- Il ? Un camarade ? Amber, tu fréquentes un homme qui a à sa disposition une limousine ? S'énerva-t-il.

-Papa, tu m'as envoyé dans une école où la moitié des élèves a à sa disposition une limousine, l'autre moitié ayant à sa disposition un jet privé.

C'est vrai que ma famille a une mauvaise vue sur les gens hauts placés, mais ils ne s'attendaient pas quand même à ce que mes connaissances au lycée se réduisent à Addison.

- Papa, c'est juste un camarade ! Me défendais-je.

- Il n'y a pas de mais, j'espère que c'est vraiment ton camarade et pas un de ces vieux riches qui abusent des enfants.

- C'est mon camarade, papa !

- Et ensuite, j'espère pour toi, que vous n'avez eu aucun rapport sexuel ! Ces gens-là sont capables de tout.

Ma température monte et je feins de transpirer. je suis mal à l'aise. Ryan et moi on a eu un rapport aujourd'hui, il n'y a même pas deux heures de temps ! Le mensonge est le meilleur moyen si je ne veux pas passer l'arme à gauche.

- Papa, ton manque de confiance me dégoûte. Mais ne t'inquiète pas, on n'a jamais eu de rapport, dis-je en essayant d'être la plus naturelle possible.

- Désolé chérie, mais fais attention à ces gens-là et comprends moi, c'est à cause d'eux que la petite sœur de ma mère a été violée quand elle n'avait que 15 ans. Ça lui a laissé des séquelles irréparables, dit-il en m'embrassant fort.