28.

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Elle

Mon ventre n'allait pas ma laisser dormir avant d'être rempli. Je me rends discrètement à la cuisine pour trouver de quoi manger et sort un gratin dauphinois du frigo. Mon estomac grognait si fort qu'on dirait celui d'Obélix. Je place mon plat dans le micro-onde et me cherche une fourchette dans le lave-vaisselle. Des pas se font entendre derrière moi, je me retourne et sursaute en voyant mon frère.

- Tyler, tu as le don de me faire peur la nuit.

-Tu vas enfin m'expliquer pourquoi tu travailles comme serveuse de l'ombre, réclame-t-il en s'appuyant contre le bar.

- Serveuse de l'ombre, tu n'as pas pu trouver mieux ? Ricanais-je en sortant mon plat.

- Écoute Amber, je suis sérieux.

- On en reparlera un autre jour, proposais-je gênée. Ce n'est pas le bon moment.

- Non, on en parle maintenant ! S'énerva-t-il en frappant son poing sur le comptoir du bar, ce qui me fit sursauter.

Je m'installe sur le sofa et laisse la crème fraîche se fondre sur ma langue. Je mange lentement en attendant d'amasser le courage nécessaire pour avouer à Tyler la réelle raison pour laquelle je me retrouve dans cette situation. Il s'assoit à côté de moi et croise ses jambes sur le sofa.

- Tu vois Alan ? Mon ancien patron au café.

- Oui, répond-t-il vivement.

- Et bien, il a essayé de me violer et...

- Quoi ? Amber, mais pourquoi tu n'as rien dit ! Je lui en aurais collé une bonne à ce vieux pervers, hurla-t-il.

- Chut ! Tais-toi, tu vas réveiller les parents !

- Mais, t'es mala...

- Tu connais ta sœur, elle ne se laisse pas faire. J'ai réussi à empêcher le pire d'arriver et l'ai semé. J'ai appelé la police et elle lui a réglé son compte. Ce soir, je n'avais pas reçu ma paye et j'ai trouvé une brochure au sol, c'était marqué que l'Arena recherchait une serveuse et je me suis donc présentée là-bas. J'ai sauté sur l'occasion et j'ai été retenue.

Un lourd silence s'installa entre nous. Tyler était bouche-bée, essayant d'analyser la situation.

- C'est donc à grâce ça que t'as de nouveaux habits qui n'ont pas l'air de si mauvaise qualité ?

- Si c'est comme ça que tu interprètes les choses, alors oui.

- Je m'inquiète pour toi, tu sais...

- C'est une première ! l'informais-je.

- Sérieux, tu te mets en danger en travaillant là-bas. Je m'en fiche de tous les avantages que tu obtiens de ce club mais je ne veux plus que ma grande sœur y retourne, promet le moi, insista-t-il en se rapprochant de moi.

- Tyler, j'ai besoin de ce travail, tu ne peux pas me demander une chose pareille, je suis désolée.

- Promets-le moi.

- Bon, je te le promets, mentis -je.

- Je compte sur toi, dit-il en me faisant une bise à la joue.

- Prend soin de toi, et fais-moi confiance pour ne rien dire aux parents, me rassure-t-il avant de se lever du sofa.

- Merci Tyler.

Je me demande s'il a gobé mon histoire d'arrêter le travail. Peut-être, il voulait juste avoir l'esprit tranquille grâce à une promesse, même dite en l'air, qui sait. Je finis mon gratin et reste un bon moment, couchée sur le sofa à regarder un vieux film du cow-boy qui tente de sauver sa ville de la conspiration du shérif. Je pense également à cette fin de semaine. J'ai toujours rêver de faire mes études à Princeton, c'est la meilleure université selon moi, ils ont un musée d'art qui recouvre plus de 600 000 œuvres et une bibliothèque immense, le campus est gigantesque et le New Jersey est un endroit tranquille. Mes prétentions sont peut-être au-dessus de nos moyens mais je pourrais obtenir une bourse si mes notes scolaires sont conséquentes. En plus, le doyen était un ancien professeur de ma mère et force est de constater qu'elle lui a laissé de bons souvenirs. Si je n'obtiens pas ma bourse, vu que je passe plus de temps à Manhattan que dans mes cahiers, je pourrais toujours prendre une dette auprès de l'Etat. C'est ça ou soit l'université de Columbia, mais je ne veux plus fréquenter dans la même ville que mes parents, j'ai besoin d'un peu d'autonomie. Addison par contre, veut aller à Columbia. Je crois je finirais seule à Princeton avec le pourcentage d'élèves qui voudraient aussi y aller. Sans m'en rendre compte, je reste éveillé quatre heures de temps, alors que je dois me rendre tôt à l'heure.

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