21.

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Elle

Chaque matin, je dois me battre pour sortir de mon sommeil, c'est épuisant. Cela fait déjà plusieurs semaines que je suis sorti de chez Ryan, expulsée comme une malpropre. J'ai passé chaque jour à essayer de l'oublier, ce qui n'est pas évident vu qu'on suit les mêmes cours. Ca me rendait malade, et c'était pathétique de ma part de me soucier d'un homme qui ne me considérait pas plus que les chaussettes qu'il porte pour faire sport. Sa vie à elle semblait parfaite, avec une Jessica comme animal de compagnie. En revanche, il essayait de capter mon attention chaque fois que j'étais à moins d'un mètre de lui mais pour la première fois de ma vie, je l'ignorais. Ce qu'il m'avait fait était impardonnable et j'avais encore des séquelles. Si je n'avais pas rencontré ce touriste français tombé du ciel, je n'allais sûrement plus sentir mes jambes une fois arrivée à Brooklyn. Je ne me voyais même pas arriver à Brooklyn, je prévoyais me jeter dans l'East River et laisser les vagues m'emporter où elles semblaient juger être bon de me laisser. Gabriel Bernadeau était le nom de mon sauveur. Il me pêcha aux bords de la rue et de la folie et me recueillit dans son immense voiture où on papota jusque chez moi. Il a été charmant avec moi et contrairement aux gens de sa classe sociale, il n'est pas allergique à la populace. Grâce à lui, j'ai aussi pu passer par le poste de police pour un témoignage contre Alan.

J'ai également continuer mon travail à l'Arena night-club, ne pouvant plus m'arrêter parce que la paye était conséquente. Notre vie avait quelque peu changé, grâce au nouveau salaire de ma mère. On possédait désormais un écran plat, c'était déjà ça. Quant à sa brique de lait, ma mère a pété un câble en raison de l'heure à laquelle je suis revenue avec. J'ai dû lui dire que j'ai fait le tour de l'arrondissement pour dénicher sa marque préférée, heureusement elle a avalé mon histoire sans insister. Je crois que c'était en partie dû à mon père qui l'appelait depuis leur chambre et j'imagine qu'elle ne s'était pas mise en nuisette pour réparer l'ampoule.

Je m'en vais prendre ma douche et remercie les anges de n'y avoir pas trouver Tyler, avant moi.

- Ouvre vite cette porte, burger !

Tyler me crie dessus alors que j'enfile ma serviette. Je ne réponds pas et prend le temps de m'appliquer une crème que je mets généralement le soir.

- Burger !!!

- On en vend au bout de la rue, lui fais-je remarquer en sortant de la pièce.

- Tu te crois, drôle c'est ça.

Je lui fais une grimace avant de disparaître dans ma chambre. Je porte une chemise blanche, une veste brune, et une minijupe évasée. Mon sac en main en faux cuir à l'épaule, je me prends une pomme avant de sortir de l'immeuble.


INACCESSIBLEWhere stories live. Discover now