47.

15.1K 781 53
                                    

Elle

...

- C'est bon. Elle pourra retourner en cours si son état s'améliore dans la journée de demain, laissez-la juste se reposer.

- Merci, docteur.

- Je vous en prie.

Ma vision n'est pas très nette, mais j'aperçois un médecin quitter la salle dans laquelle je suis alitée. D'ailleurs, le décor m'est très familier...l'hôpital NYU Langone.

Je déteste cet endroit, non pas seulement à cause de la qualité des plats, mais aussi à cause de la négligence de certaines infirmières. Mes parents et mon frère se tournent vers moi. Leur visage reflètent une tristesse et une inquiétude extrêmes. Moi qui croyais me réveiller sur une route dorée avec un ange me tenant la main, me voici dans un lit d'hôpital et c'est ma mère qui me la tend, cette main.

Je vais pas la refuser.

- Chérie, ne refait plus jamais ça s'il te plaît ! On a eu la peur de notre vie ! Quelle idée de vouloir se suicider ! Larmoie ma mère.

Sa réaction me brise le cœur, je l'aime et je suis bien contente d'être encore là avec elle.

- Mon poussin, s'approche mon père. Plus jamais, tu nous refait cela.

- Amber...chuchote Tyler.

Papa, maman, Tyler...Maintenant, je me sens mal. Ils n'avaient pas à subir ça à cause de mes erreurs stupides. J'allais mourir à cause de Ryan et sa clique. Ils ne méritent pas que je meurs à cause d'eux. J'étais prête à causer une peine énorme à mes proches à cause d'un seul homme. Ryan Crawford. Je ne laisserais pas ses actes dicter ma vie.

- Je m'excuse, murmurais-je. De vous avoir causé de la peine.

- Heureusement, on t'a rapidement conduit ici et les médecins ont pu extraire tout le poison de ton corps, m'informa mon père. Nous t'aimons chérie et nous t'aimerons toujours, si tu as des problèmes, dis-le nous. Tu n'as pas besoin d'aller si loin.

Je souris...s'ils savaient.

- Messieurs et madame Moore, votre visite est terminée. La patiente doit se reposer, annonça une infirmière à l'entrée de la porte.

Mes parents m'embrassent et sortent avec Tyler. J'ai mal à la tête et je remarque que je suis sous perfusion. Fatiguée, je m'endors progressivement.

...

La journée passa rapidement. J'ai reçu plusieurs messages d'Addison qui s'inquiétait pour moi, et elle était encore plus abattue suite à ma tentative de suicide. Mes parents ont insisté pour savoir ce qui m'a conduit à commettre cet acte mais je ne savais pas si je devais leur dire pourquoi. Une chose est sûre, la vérité finit toujours par éclater mais là maintenant, j'ai vraiment pas envie de me faire engueuler. J'ai même plus les commandes de ma vie. Le médecin a ajouté que je devrais consulter un psychologue parce qu'ils craignent que je sois sous le choc d'un traumatisme.

Aujourd'hui, je dois recommencer les cours. Deux semaines se sont écoulées depuis ma tentative, j'étais tombée dans un coma de courte durée. Fortunément.

Je me prépare comme à mon habitude et salue mes parents. Tyler s'était déjà avancé et pour une fois son attitude me surprenait. Il n'avait rien dit aux parents, jugeant peut-être cela de ma responsabilité. J'essaie de paraître la plus naturelle possible malgré mon manque de conviction. J'aimerais retourner dans le passé, bien avant tout ce merdier...disparaître et me fondre dans la masse, comme une élève lambda.

...

- Euh mademoiselle, où se trouve votre arrêt ?

- Pardon ? La lumière éblouit mes yeux que j'ouvre lentement.

Le conducteur du métro se tient devant moi.

- Throop avenues, bayais-je. Vous ne devriez pas être en train de conduire ?

- C'est le terminus. On a dépassé cet arrêt depuis plus d'une demi-heure...

- QUOI ?

- Le prochain métro pour Manhattan démarre dans 3 minutes, allez-y ! M'informa-t-il en consultant sa montre.

- Merci !

Je serais hyper en retard, c'est pas possible !

...

Je cours à en perdre haleine devant le lycée. Arrivée devant ma salle de classe, je perds mon souffle et cogne faiblement. Le professeur m'invite à entrer, ce que je fais. Le regard des autres n'a pas changé. Certains se demandent même ce que je fais là.

- Mademoiselle Moore.

Je me retourne vers la professeure Stewart.

- Oui madame ?

- Vous devez aller dans le bureau de la proviseure, maintenant.

- Ok, acquiesçais-je.

Elle ne sent pas bon cette histoire.

- Je t'avais prévenu de ne plus revenir ici, sale peste, chuchote Jessica derrière moi.

Argh, j'ai envie de lui crever un œil à cette sale vipère. Je me rends donc dans le bureau du proviseur Ross.

Concentrée sur des documents, elle me demande de m'installer sur un des fauteuils qui font face à son bureau. Elle enlève ses lunettes et prend sur son bureau. Elle soupire avant de me regarder droit dans les yeux.

- Mademoiselle Moore.

J'avale difficilement ma salive. Je sais bien que tout ceci ne va pas se terminer autour d'un dîner. Mon cœur bat fort, j'espère qu'elle va me demander de retourner en classe.

- Vous avez pris compte, j'espère, de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Je parle de cette vidéo vue et revue par des milliers de personnes. Celle que vous avez tourné avec monsieur Crawford.

- Je ne l'ai pas tourné avec lui ! Il m'a piégé, bordel ! L'interrompis-je les larmes aux yeux.

- Pas de mots grotesques dans mon bureau et permettez de finir ce que j'ai à dire. Tout d'abord, je suis heureuse que vous soyez sortie de votre coma en bonne santé. Je disais donc que cette vidéo a pris une ampleur grandiose, que nous ne pouvons plus contrôler, et il en va de la réputation du lycée Regis, parce qu'une identification publique de vous a déjà été faite. Au regard de tout cela, l'administration du lycée avons pris une décision.

- M...adame, la suppliais-je craignant les prochains mots qui sortiront de sa bouche.

- Le lycée Regis, pour assurer sa renommée, son intégrité et son honneur ne peut plus vous compter, mademoiselle Amber Moore, parmi ses élèves.


INACCESSIBLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant