31.

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Elle

- Par...doon ? Bégayais-je. Je crois que j'ai mal ent...

- Enlève-moi cette chemise, Amber, répéta-t-il.

Je le défigurais en essayant de donner un sens aux paroles qu'il venait de prononcer, en vain.

- Tu ne veux quand même pas rentrer chez toi avec une chemise sale, si jamais par inadvertance de la terre tombait dessus, m'expliqua-t-il.

- Les tabliers sont justement là pour ça.

- Les tabliers c'est comme les préservatifs, ça ne protège pas à 100%.

-Je préfère prendre le risque.

- Comme tu veux mais j'avais prévu de te passer un de mes t-shirts en échange, me dit-il en pointant du doigt le terreau et un fusil à eau posé juste à côté.

- D'accord, soupirais-je. Mais tu te retournes !

Il sourit de manière narquois puis se retourna. Je défais ma chemise en m'assurant qu'il tienne promesse. J'ai toujours eu honte de dévoiler ma petite poitrine, mais encore plus maintenant. Je portais un soutien-gorge rose bonbon en dentelle. Je voulus prendre le tablier pour me cacher derrière, quand Ryan se retourna si vite que je n'eus pas le temps de cligner des yeux.

- Aaah ! Bordel, Ryan !

- Elle est belle.

- Où est ce fichu t-shirt ! Rugissais-je.

- Hum, réfléchit-il. Je l'ai oublié dans ma chambre, ajouta-t-il avec sourire et satisfaction peints sur les lèvres.

J'étais énervée. Pour une énième fois depuis qu'on se connait.

- Je t'ai demandé te retourner, bon sang ! Lançais-je en voulant remettre ma chemise.

- Tu ne m'as pas dit quand m'arrêter, Amber.

J'étais rouge de honte, rouge tomate de honte. Il s'approcha de moi et pris mes mains dans les siennes. Il défit mes bras qui formaient une croix préventive sur ma poitrine, m'obligeant à dévoiler ce que je m'efforçais à cacher. il les plaça le long de mon corps, ses mains réchauffant toujours les miennes.

-Tu ne devrais pas avoir honte devant moi. Tu sais, je préfère de loin les poitrines naturelles que celles artificielles que j'ai toujours eu à côtoyer toute ma vie, souffle-t-il dans mon oreille, ce qui ne manque pas d'aiguiser tous mes sens.

J'osais croiser son regard pour la première fois, depuis tout à l'heure.

-Pourquoi tu me dis tout ça ?

-Parce que c'est la vérité.

Je soupirais et me détachait de son emprise.

-Toute vérité n'est pas bonne à dire.

-Arrête Amber, tu essaies toujours de trouver le mauvais côté de chaque compliment que je te fais, rétorqua-t-il.

-Parce que tu n'es pas obligé de m'en faire.

-Pourtant, c'était nécessaire de te redonner confiance en toi.

Je bloque sur ses mots.

-Je ne t'ai jamais dit que je n'avais pas confiance en moi.

- Les mots ne servent à rien quand les actes parlent.

- Et qui te dit que ça a marché ?

Il lança un sourire moqueur et je me rendis compte que j'avais les mains sur les hanches, étant pourtant en soutien-gorge devant lui.

-Regarde-toi, tu ne te caches plus, constata-il en se rapprochant de moi.

-Est-ce qu'on peut juste travailler ? Essayais-je désespérément de le raisonner alors qu'au plus profond de moi, j'avais envie qu'il ne s'arrête pas.

Il colla son front sur le mien et abattit son souffle sur moi. Nos respirations se synchronisaient au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient. C'était agréable. Il tenta de déposer un baiser sur mon front mais je détournais mon visage, ce qui le laissa perplexe. Il prit mon tablier et me l'enfila en laissant son regard brûler chaque parcelle de ma peau. Il recula et enleva à son tour son t-shirt.

-Comme ça, on est deux.

Comme si cela changeait quelque chose dans les habitudes d'un homme. Je déglutis en l'observant retirer la pièce de tissu qui me séparait d'une gourmandise que je ne pouvais pas toucher depuis la vitrine. Son torse était impressionnant vu de si près, comme un oasis placé dans le désert. Sa musculature m'imposait de caresser les poils glissant sur sa peau, mais il enfila son tablier et me somma de l'aider à travailler. Comme si je ne demandais qu'on commence à le faire depuis une quinzaine de minutes.

Ryan possédait un mode d'emploi précis pour ce genre de chose et je suivais toutes ses directives. Quand je lui faisais part de mes idées, je sentais son regard uniquement sur mes lèvres. Il rendait chaque minute de travail plus difficile que la précédente. Des heures passèrent et on n'était même pas à la moitié du travail. Heureusement, j'avais prévenu mes parents d'un retour éventuellement tardif. Je leur ai dit que le projet était à faire avec Addison et Maddie m'a aidé pour mon plan, car s'ils me savaient dans la maison d'un riche jeune homme, il m'interdiraient formellement de travailler avec lui. Ils ont une très mauvaise image ses personnes qui vivent à l'Upper East Side, ils les qualifient d'arrogants, d'imbus de leur personne, de méprisants, de cruels et de sociopathes. Ils ont raison, Ryan à lui seul reflète ces cinq personnalités, mais aucune d'elle n'a réussi à changer le regard que mon cœur et mon corps ont sur lui.

J'étais exténuée autant que Ryan, mais continuait d'admirer ses biceps se contracter à chaque mouvement qu'il effectuait. Il me proposa un verre d'eau, ce que j'acceptai tant ma gorge était tarie.

- Qu'est-ce que tu regardes ? Demandais-je alors que je savais bien qu'il fixait mes lèvres.

- J'aurais également pu te poser cette question plusieurs fois, mais je ne l'ai pas fait.

- Ca ne répond pas à la mienne.

Il déposa son verre sur la table et abrégeait l'espace entre nous.

- Je regarde ce que je convoite. Tes lèvres.

L'entendre de sa bouche était toute autre chose, que je faillis m'étouffer avec mon eau. Son regard s'assombrissait pendant que la distance entre nous ne se comptait plus qu'en millimètres.

- Ryan...

Il empoigna délicatement mon menton dans la paume de sa main et était hypnotisé par la chose qu'il convoitait...mes lèvres. Je ne pouvais plus faire machine arrière.

INACCESSIBLEWhere stories live. Discover now