INACCESSIBLE

27.

Elle

Je retourne dans notre appartement, exténuée par toute cette journée. J'ouvre la porte et vois mes parents affalés sur le canapé en regardent un film d'horreur. Ils sont couchés l'un sur l'autre. Je marche à pas lents vers le couloir, espérant ne pas leur faire remarquer ma présence, mais c'est raté. Ils se tournent machinalement vers moi.

- Chérie, on a remarqué que tu rentrais fréquemment très tard, est-ce toujours ton service au Café qui te prend tout ce temps ? Tu fais des heures supp' ? Demanda ma mère l'air soucieux.

Je ne leur ai pas encore parlé de l'ingénieuse idée qu'Alan a eu de vouloir me violer. Ils n'en savent rien, ainsi que de mon service au club et c'était bien ainsi. Ce nouveau job m'aidait beaucoup, je ne m'achetais pas des vêtements Gucci mais je ne récupérais plus ceux des autres à la friperie. Parfois, j'aidais également dans l'achat des courses pour la maison. Ça aurait été facile de leur dire que j'ai un trouvé un nouveau job si seulement ce dernier n'était pas de ce genre. Je m'apprête à leur sortir un mensonge quand mon père me stoppe.

- Ce qu'on veut dire c'est que si tu reviens encore aussi tard à la maison, je mènerais une enquête et s'il s'avère que tu nous cache des chose, tu nous passeras un mauvais quart d'heure.

Avoir un père qui s'y connait en droit n'est jamais de tout repos. Je leur réponds que j'essaierais de rentrer plus tôt, sachant bien que cela ne dépend pas de moi.

- Chérie, ajoute ma mère. J'espère que tu n'as pas oublié qu'en fin de semaine, tu devras visiter l'université de tes rêves.

- Bien sûr que non maman, je l'ai noté dans mon agenda depuis des mois, la rassurais-je avant de les laisser seuls avec leur film.

En fin de semaine, tous les élèves en classe de terminale du lycée doivent visiter le campus des universités qu'ils entreprennent de fréquenter. On pourra juger de l'ambiance qui y règne et peaufiner nos choix.

Demain, je dois travailler sur le projet avec Ryan, je suis encore très énervée contre lui et compte rendre ce rendez-vous, le plus platonique possible. J'espère que la journée de demain sera moins mouvementée que celle-ci.