7.

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Elle

Je claque la porte que j'avais entrouverte ménagée entre sa présence ici et le fait qu'il puisse me reconnaître.

     Qu'est-ce qu'il peut bien faire ici alors qu'on a contrôle d'histoire demain ?

     Bonne question Amber...foutue conscience !

     Je m'engouffre dans le couloir et m'adosse contre le mur. Mon cœur bat à tout rompre. J'ai la peau chaude et le sang qui bouillonne. Je refourre mon nez entre la porte pour vérifier la réalité de la situation. Il est bien là en chair et en os, portant un pantalon qui moule des jambes sur lesquelles j'aimerais faire du pole dance.

     Je déteste cette sensation qui s'empare de moi quand je le vois. Il n'en est même pas conscient mais il empoisonne mon esprit de pensées peu catholiques. Mon regard s'éternise sur lui et sa main logée entre ses jambes. Toutes les bimbos sur la piste de danse ne le laissent pas indifférent donc je me décide à aller vers lui pour détourner son regard vers moi et être sa serveuse. Mon client pourra atteindre autant de temps qu'il faudra pour combler la soif que j'ai de capter l'attention de Ryan. Entre lui et Ryan, il y a un mec blond que je reconnais faire partie de ma salle de classe. Décidemment, il y a une réunion de classe ce soir dont je n'étais pas au courant.

     J'entre dans les toilettes et me regarde dans le miroir pour me donner la confiance nécessaire de réaliser tout ce qui traverse ma tête. J'y trouve une fille le dos courbé, démêlant sa chevelure devant un lavabo. Elle porte une de nos tenues de serveuse et je rends compte qu'elle est celle que Ryan attend.

    Ses fesses rebondies donnent du charme à sa silhouette élancée, et sa chevelure noir de jais est juste époustouflante. Malheureusement pour elle, je compte me servir du tube à coloration violette que j'aperçois dans son immense trousse à maquillage.

- Qui est-ce ? Demanda-t-elle quand je m'approchais.

- Excusez-moi, je peux utiliser votre eyeliner ?

- Bien sûr, servez-vous, lâcha-t-elle sans plus prêter attention à moi.

     Je saisis le tube, l'ouvre délicatement sur ses cheveux qu'elle continue de peigner sans douter ce qu'elle répand sur eux. Quand elle pousse un cri en relevant sa tête, je jette le tube et évacue les toilettes. Dans le couloir, j'entends encore sa voix percer les murs. Je ne suis pas fière de ce que je viens de faire mais c'est pour la bonne cause-enfin-ma bonne cause.

     J'entre dans le club avec un sourire de vainqueur, mais marche comme une éléphant sur deux pattes. La dernière fois que j'ai porté des escarpins remonte à trois ans.

     Je me lance vers Ryan, laissant derrière moi la raison pour laquelle j'ai été si vite embauchée ce soir. Je m'arrête devant lui avec la démarche la plus séductrice dont j'ai pu m'inspirer des films hollywoodiens.

     Il m'inspecte, sachant que je ne suis pas la femme qu'il attend. J'avance vers son oreille...

-Vous voulez un verre ?

- Où est Carla ?

- Elle a attrapé une vilaine grippe dans la journée et le patron lui a demandé de rentrer se reposer.

Il me regarde incrédule et mes lèvres dessinent un léger sourire.

- Un verre de vodka, répondit-il

Je rejoins le bar avec une démarche qui ne m'appartient pas et jette un regard derrière moi pour m'assurer que celui de Ryan ne me quitte pas. Je commande sa vodka et me concentre pour ne pas trébucher sur mes talons quand je reviens vers lui. Il mord légèrement sa lèvre inférieure et agrandit l'ouverture entre ses jambes où je viens caler mon genou sur le fauteuil en lui servant moi-même la liqueur qu'il a souhaité. Il avale en me regardant dangereusement et je dépose le verre sur le petit guéridon en marbre annexé au siège. Ses lèvres sont roses, pulpeuses et alcoolisées ; J'approche mon visage du sien et sa main passe sous ma robe en dentelle pour directement venir sentir ma peau. Il ne respecte aucun protocole, lui. Son toucher me donne des frissons et je sens mon âme s'envoler quand il dépose ses lèvres sur ma joue, qu'il humidifie. Ma peau picote d'excitation et je souris bêtement, tout à fait hostile à ce genre de sensation. Ses doigts s'arrêtent net à la raie de mes fesses et il dessine de petits cercles sur cet endroit que je ne connaissais pas si sensible.

- Ça te plaît hein, poupée.

Je n'arrive même à lui répondre perdu sur un nuage construit par sa présence. Son regard me jette dans le néant et les fossettes qui ressortent quand il sourit enflamment ma poitrine. Je pose ma main sur sa joue et caresse sa petite barbe. Je cale mon visage dans son cou quand il hume ma chevelure. Je le sens se raidir. Il agrippe ma queue de cheval et la tire violemment. La douleur est vive. Il me force à le regarder. Une colère immensurable se lit dans ses yeux qui n'ont que faire la larme qui s'échappe des miens.

- Vanille, noisette. C'est toi n'est-ce pas ? P'tite pute. La fille paumée en classe qui n'arrêtait pas de me mater. Tes cheveux sentent la même merde que cet aprèm et tes petites formes te trahissent à des kilomètres, Dit-il furieusement. Logan on y va !

En se débarrassant de sa serveuse, le blond sur le siège d'à côté me dévisage et rejoins son ami.

Mon shampooing sent la vanille et la noisette. J'imagine que cette odeur n'a pas dû lui échapper quand je l'ai bousculer en journée. Ni mes petites formes.

Je lève les yeux et m'écroule dans le canapé où était assis Ryan espérant que ma douleur au crâne s'apaise. Son parfum imprégné dans le siège envahit lentement mes narines. Je ne regrette rien de cette nuit.


INACCESSIBLEWhere stories live. Discover now