INACCESSIBLE

29.

Elle

- Burger ?

- Hm.

- Burger, tu vas être en retard.

- Hm ?

J'entrouvre mes paupières et l'éclat du soleil à travers les fenêtres me brûle les yeux.

-Quoi ! Mais Tyler, pourquoi tu ne m'a pas réveillé depuis ? Demandais-je en sursautant.

- Comme si je savais, que tu allais t'affaler sur le canapé, mais t'inquiète t'es pas en retard, je viens de finir de prendre ma douche.

-Maman, pourquoi tu ne m'as pas réveillé, demandais-je en m'approchant de ma mère se préparer un café dans la cuisine.

- Tyler m'a devancé, plaida-t-elle en me faisant la bise.

- Si tu le dis.

Je quittais le salon pour aller m'apprêter. Je porte un t-shirt et un cardigan avec une jupe bien trop courte que j'ai déniché dans une boutique de prêt-à-porter du coin. Je chausse des bottines pas trop hautes et fais un chignon avec mes cheveux. Je lis mon cours de maths dans les transports en commun avant d'arriver au lycée.

Sans aucune raison particulière, je respirais la joie de vivre matinale, mais ce sentiment s'effaça quand je vis Ryan monter les marches en même temps que moi. Je n'avais pas besoin de le voir avant ce soir. C'était le même choc qui se produisait à chaque fois qu'il lançait son regard dans le mien. Il sait qu'il est beau et utilise ce charme contre moi, même si je doute qu'il le fasse exprès, c'est juste mon corps qui réagit de manière excessive. Comme une folle, je courais vers l'entrée mais m'arrêtai en remarquant qu'il ne marchait plus. Je me retourne et je suis dégoûtée par son manque de discrétion, il fixait mes jambes et pinçait ses lèvres comme il a l'habitude de le faire quand quelque chose l'attire. C'est un rêve ? Il finit de me jeter hors de chez lui et il se permet de me reluquer comme si j'étais un trophée, peut-être il croit qu'il me tient toujours dans le creux de sa main, que je vais tomber dans ses bras aussi rapidement qu'il claquera des doigts, mais je ne ressemble pas aux adolescents qui jouent dans Disney. Je ne vais pas...

- C'est nouveau, la minijupe, remarque-t-il.

Je pousse un faux rire.

- Depuis quand tu fais l'inventaire de mes vêtements ? Qu'est-ce que ça peut te faire que la pauvre conne de Brooklyn ait une nouvelle jupe ?

- Amber.

Je soupire. Qu'est-ce qu'il me veut ? Je le fixe à mon tour et il avance vers moi, son souffle fouettant délicatement mon visage. Je baisse mon regard, intimidée par cette proximité.

- Je voulais te l'offrir en fin de journée, mais je ne supporterais pas que tu me boudes plus longtemps.

Une écharpe entourait son cou et cajolait la petite barbe qu'il a laissé pousser. Il sort un coffret rouge d'une des poches extérieures de son manteau et me dévoile le magnifique collier qui se cachait dedans. Ma curiosité a été satisfaite, le collier est somptueux, les fils torsadés de la chaîne en argent brillent comme un fil de lumière et le petit saphir qui y est accrochée émerveillent la petite fille que je suis. Ce bijou est digne d'une vente aux enchères pour un gala de bienfaisance, un bijou qu'Anne Hathaway porterait au gala du MET, je ne vois pas pourquoi je me retrouve à devoir le prendre. C'est le bijou le plus beau que j'ai jamais vu ma vie.

- Non, réponds-je.

- Non, quoi ? S'étonna-t-il.

- Non, tu peux le garder ton collier, le ramener en magasin ou l'offrir à Jessica ou à cette fille-là, Carla.

- Comment tu connais...bref, elles n'ont rien avoir avec ça, ce bijou est pour toi, accepte-le.

- T'as même pas honte en fait, c'est comme ça que tu embarques toutes les filles dans ton bateau ? Avec des bijoux hyper chers ? J'ai toujours su que tu étais une racaille mais pas une racaille de la pire espèce, maintenant si tu veux bien m'excuser, je dois aller en cours.

- Ne me traite pas de racaille, et prends ce bijou ! Gueula-t-il en déposant la chaîne dans le creux de main qu'il prit de force.

Il veut vraiment me sortir de mes gonds.

- Tu veux savoir, ce que je vais faire de ton collier ? Demandais-je en le tenant fermement dans ma paume, voilà ! Dis-je en le balançant sur le trottoir.

Ce dernier atterrit au bord d'un trou d'égout, avant de finir sa trajectoire, dedans. Je regardais Ryan avec une satisfaction que j'allais sûrement regretter, mais son visage déconfit en valait la peine.

- Tu n'avais pas à me donner ce collier.

Je me retournais pour rentrer à l'intérieur mais il m'en empêcha en me tirant vers lui. Je lui flanquais donc une gifle qui fit virer la couleur de sa joue au rouge. Ça c'était pour toute l'humiliation qu'il m'a fait subir chez lui. Je ne savais même pas d'où me venait cette force. Il se masse la joue, la bouche ouverte, n'en revenant pas de ce que je venais de faire.

- Tu m'as giflé, Amber.

- Ce que je n'hésiterais pas à refaire si tu poses encore tes mains sur moi, on se retrouve ce soir pour le devoir et ce sera le seul échange qu'on aura plus jamais !

- Tu n'es qu'une sale gamine !

- Et toi, une sale racaille, ajoutais-je en me séparant de lui.

- Ce collier m'a coûté la peau des fesses ! Rugit-il derrière mon dos.

- Au moins, ça fera un bijou de luxe pour les rats. A ce soir, Ryan.