38.

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Elle

Nous arrivons enfin dans le New Jersey, pour mon plus grand bonheur. Les rues sont dégagées et propres, ça change un peu de New York. La circulation n'est pas énorme comme celle de Manhattan et les piétons qui marchent sur le trottoir n'ont pas l'air de courir derrière leurs bureaux. La voiture sort de l'autoroute mais un trajet supplémentaire nous attend encore jusqu'à la ville de Princeton.

L'Etat porte bien son nom de « Garden State », les milliers d'arbres qui grandissent du sol sont d'une variété impressionnante. La municipalité est semblable à une campagne, les routes sont désertes et les maisons sont d'une architecture ancienne, j'adore la tranquillité des lieux.

Après une demi-heure, la voiture me déposa devant le majestueux campus de l'université. Je suis séduite dès le premier regard et ne constate même pas quand le chauffeur me demande sa paye. Je sors de mes rêveries et lui tend gentiment un billet. Je prends mon sac en main et reste planter cinq minutes devant l'école de ma vie pour admirer toute sa splendeur, un vrai château ! J'avance le long de l'allée, qui mène aux bâtiments. Elle traverse un vaste espace vert où les étudiants mangent, s'embrassent ou lisent leurs cahiers. Le bâtiment qui me fait face est immense, je me sens comme une fourmi devant l'empire state building. La comparaison est exagérée, je reconnais. Quatre piliers géants soutiennent ses fondations et de part de ses murs, s'emboîtent deux édifices s'étalant à des dizaines de mètre. Les finitions apportées à l'architecture victorienne sont admirables, mais ce qui doit retenir mon attention à l'instant est de trouver le bureau du doyen Johnson, dans lequel je dois me présenter. Je relis un mail qui m'avait été envoyé il y a fort longtemps et ne perd pas mon chemin quand je m'engage à l'intérieur du bâtiment situé à l'aile gauche du campus. Le hall est immense et les armoires installées contre les murs offraient à ceux qui le voulaient ou non, une idée du nombre de trophées et d'articles glorieux accumulés par l'université au cours de ses années d'existence. Je monte les escaliers jusqu'au troisième étage et plonge dans un couloir recouverts de tableaux d'artistes du 19e siècle. Je me perds devant le visage de ceux qui ont marqué l'histoire de Princeton et ne toque à la porte du doyen que dix minutes après.

- Oh non, entrez ! Rouspéta une vieille femme qui semble lassée de son travail. Vous avez un rendez-vous ? Me demanda-t-elle quand j'entre dans le secrétariat du doyen.

- Non, mais j'ai une recommandation, dis-je en la lui présentant.

- Asseyez-vous, soupira-t-elle en agressant les touches de son clavier.

Elle n'a pas l'air bien méchante, juste pressée de prendre sa retraite. Je m'installe sur le sofa vert qu'elle m'indique et feuillette les magazines rangés sur le guéridon qui l'annexe. Aucun d'eux ne parle d'un autre sujet que le palmarès de Princeton. J'ai le temps de lire quelques pages avant que la porte du bureau du doyen ne s'ouvre sur une fille dont je reconnais les jambes et la magnifique chevelure frisée.

-April ?


INACCESSIBLEWhere stories live. Discover now