Célébrité et Conséquences

By marym467

7.5K 485 611

Une mère à la tête de plusieurs multinationales qui collectionne les fourrures comme Cruella d'enfer. Un pèr... More

1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15
16
17
18
19
21.
22
23.
24.
25
26
27
28
29
30
31.
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50

20

172 10 12
By marym467


La Porsche file dans la campagne anglaise pendant que Katie Melua chante Wonderful life. Alexander roule plus rapidement que lorsque Eleanore était présente, mais sa conduite reste toujours aussi agréable.

Le paysage défile devant mes yeux. J'aime ce patchwork de couleur de l'automne. Ces nuances qui jongles entre le rouge, le brun et l'orange. J'aime voir ces arbres nus qui sont la promesse d'un renouveau au printemps. Contrairement à notre petite escapade du week-end, je n'ai pas envie d'écrire. La boule qui me contracte le ventre m'en empêche. Alors, je regarde la nature qui change d'un kilomètre à l'autre et les voitures qui passent rapidement à nos côtés. De temps en temps, je croise un visage qui disparaît rapidement. Je ne sais toujours pas où Alexander nous conduit car la route est totalement différente de celle que nous avons prise pour rejoindre Camber. Peut-être a-t-il une autre maison quelque part en Angleterre ?car après tout, nous ne nous connaissons pas vraiment.


Cela fait une demi heure que je n'ai pas dit un mot. Depuis qu'il a refusé malgré mes menaces de quitter la voiture de me dire où nous allons ! je peux être têtue quand je m'y mets ! peut-être va-t-il essayer de me tuer dans un endroit suffisamment isoler pour qu'il ne soit pas possible de retrouver mon corps avant de très nombreuses années, voire jamais ? si c'est le cas, j'ai un avantage car mes parents sont au courant que je suis avec lui. Et si je mentionnais subtilement ce fait au cas où ?

Je pince les lèvres pour retenir mon rire nerveux. Je suis bête, mais je n'y peux rien. Mes pensées prennent souvent des détours romanesques. J'aime les romans policiers aux meurtres impossibles à résoudre. J'aime mener ma propre enquête au fil des pages que je tourne. Et puis, pourquoi me suis-je laissée si facilement convaincre de discuter en dehors de la maison ? c'était pourtant moi qui avait l'avantage pour une fois. La réponse est pourtant simple. Mes parents ont réussi à me convaincre de l'écouter. Alors, quand il est monté dans ma voiture et qu'il m'a proposé d'aller ailleurs pour discuter, je l'ai suivie. Alors pourquoi j'ai des tonnes de questions qui se mélangent dans ma tête ? je suis fatiguée d'avance par notre conversation.

— Tu ne dois pas avoir peur, dit-il soudain sans quitter la route des yeux.


Je cesse de regarder la forêt que nous logeons depuis plusieurs kilomètres, tourne la tête vers lui et le fusille du regard. Mais pour qui me prend-il ? je ne suis pas une trouillarde !

— Je n'ai pas peur ! je me demande juste où nous allons, je réplique.

Il m'arrive aussi d'être de très mauvaise foi de temps en temps.

Alexander soupire, me jette un coup d'œil avant de se concentrer à nouveau sur la route devenue glissante par la pluie.

— S'il te plaît Léa, soupire-t-il en se passant la main gauche dans ses cheveux.

C'est un tic nerveux.

— D'accord, d'accord. Je ne te poserai plus aucune question sur cet endroit, je promets en levant la main droite pour prouver mes bonnes intentions.

Le rire d'Alexander résonne dans l'habitacle de la voiture. Il me lance un regard amusé. Je suis connue pour être drôle. Parfois. Rarement. Bon d'accord presque jamais.


Après plus d'une heure trente de route, il s'engage sur une route secondaire que je reconnais immédiatement. Cette route, nous l'avons emprunté, je ne sais combien de fois avec Jack et papa depuis mes quinze ans. Nous sommes à Stonehenge. Je me sens bête de ne reconnaître que maintenant le trajet car j'aime tellement cet endroit si mystérieux et magique. J'ai aimé ma première visite et les suivantes aussi. Je n'en avais jamais assez de revenir vérifier une hypothèse. Et je ne parle même pas du nombre de livres que j'ai lu sur le sujet.

Le temps est aussi de la partie, il ne pleut plus du tout. Alexander se gare sur le parking visiteur, le plus loin possible des autres voitures, attrape sa casquette noire qu'il met sur sa tête et met la capuche de son sweat au-dessus. Malgré l'absence de soleil, il dépose ses lunettes noires sur son nez et sors de la voiture. J'attrape mon sac à main que je passe en bandoulière et le rejoins à l'extérieur.

Je veux que ce soit lui qui commence à parler. Après tout, c'est lui qui a voulu venir ici. Mais pourquoi ? pourquoi ici et pas ailleurs ? un endroit pour discuter est un endroit pour discuter, non ? c'est logique. Mais pourquoi Stonehenge ?


Alexander me rejoint rapidement de l'autre côté de la voiture. Il est totalement incognito.

— Tu es déjà venue ici ?

Nous marchons prudemment vers les pierres.

— La première fois, c'était le jour de mes quinze ans. Je suis venue ici avec mes parents. Il y a eu de nombreuses fois par la suite. A cette époque je trouvais cet endroit fascinant. D'ailleurs, le lendemain, j'ai commencé à lire tous les livres que j'ai trouvés sur le sujet.

Je suis surprise de me confier si facilement à lui. L'un à côté de l'autre, nous avançons pour atteindre les pierres. Il y a plusieurs touristes, mais personne ne semble le reconnaître.

— Et toi ?

— Deux fois. A huit ans et dix-neuf ans. C'est l'endroit le plus neutre qui j'ai trouvé quand je t'ai vu te garer, répond-il en me jetant un regard derrière ses lunettes noires.

Je souris.


Les heures de visites sont bientôt finies. Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous. J'ai vraiment envie de profiter de notre visite pour observer à nouveau cet endroit mystérieux. Je ne veux pas me l'avouer, mais je suis vraiment contente d'être ici. Lorsque je m'approche des pierres, je redeviens cette adolescente qui passait sa vie la tête dans les livres. Qui était trop timide et qui n'osait pas dire qu'elle aime apprendre de peur de passer pour une grosse tête. Je me contentais d'être silencieuse en classe et d'écouter les professeurs. J'observe à nouveau l'endroit sous toutes les coutures. Comme si, à moi seule, je pouvais résoudre le mystère de cet endroit. Du coin de l'œil, je vois Alexander qui m'observe d'un peu plus loin. Quand nos regards se croisent, ce que je suppose car ce n'est pas facile de voir ses yeux derrière ses lunettes, il se concentre à nouveau.

— D'après toi, qui a construit cet endroit ? Je lui demande lorsque je le sens dans mon dos, très près de moi.

Son parfum boisé m'englobe. Je vais peut-être finir par lui demander ce qu'il porte comme eau de toilette.

— Des druides, des mages, répond-il en réfléchissant. Regarde la position des pierres et le choix de la forme de l'ensemble. Cela indique clairement que c'était pour pratiquer des rituels.

Je souris en regardant toujours droit devant moi. Je suis contente qu'il se prenne au jeu des suppositions. Au final, Jack a raison, peut-être arriverons-nous à cohabiter tous les deux avec un peu de bonne volonté.

— Des extraterrestres, lâché-je avec amusement.


Je me tourne vers lui pour l'observer et éclate de rire en voyant la surprise sur son visage.

— Des druides, des mages, des petits hommes verts et même peut-être des Dieux. Au final, nous ne pouvons faire que des suppositions.

Je pince les lèvres et ajoute timidement : — merci.

— Pour quoi ?

Ses sourcils sont froncés. Je ne peux pas le nier, Eleanore est son portrait. Elle a la même petite ride du souci que lui. Mon cœur se serre en pensant à la suite de notre conversation.

« Pense à Eleanore », m'encourage ma conscience.

Je sais qu'elle a raison. C'est à ma petite fille que je dois penser avant tout.

— D'avoir eu l'idée de venir ici, je murmure doucement.

Alexander m'observe. Je lève la main pour enlever ses lunettes, cela me perturbe de ne pas voir ses yeux. Main qu'il attrape dans la sienne et qu'il dépose contre sa joue.

— Cela m'embête aussi, mais il y a encore trop de monde, explique-t-il en déposant un baiser contre la paume de ma main.

Je frisonne. Mais étrangement, ce n'est pas un frisson désagréable. Le contact de sa peau sur la mienne, m'apaise.


Il est tout aussi conscient que moi que nous sommes souvent entre deux depuis nos retrouvailles imprévues.

— Je suis content de t'avoir fait plaisir. Viens, ajoute-t-il en entrelaçant nos doigts. Il y a des bancs sur le parking.

Je me laisse guider vers les voitures. Nous nous mêlons aux touristes qui quittent l'endroit. Il fait un peu froid. Ma main gauche est protégée par la sienne, je glisse l'autre dans la poche de ma veste.

Le banc est près de la voiture. Nous nous y installons en silence, et étonnement je ne me sens plus du tout angoissée. Je ne vais plus peur d'entendre ce qu'il va me dire. Je me sens la force d'affronter cette conversation avec le plus grand calme et la plus grande patience. Comme avant qu'il revienne dans ma vie.

Je prends une profonde inspiration et dis : — Alexander, je...

— Léa...

Nous avons parlé en même temps. Je souris timidement. D'un geste de la main il m'invite à continuer.

— Alexander, je suis vraiment désolée de ne pas t'avoir écouté tout à l'heure. Je sors souvent les griffes lorsqu'il s'agit d'Eleanore. J'aurais dû te prévenir quand j'ai appris que j'étais enceinte, pardonne-moi.

Maintenant que j'ai dit tout ça, je prends le temps de respirer.


— C'est à moi de m'excuser. J'ai vraiment été maladroit dans ce que je t'ai dit plus tôt. Tu avais raison, il y a sans doute une part de vérité dans tes reproches, murmure-t-il en regardant droit devant avant de tourner les yeux vers moi. Mais tu dois me croire lorsque je dis que je ne veux que le bien de notre fille.

Son regard me supplie de le croire. C'est ce que je fais. Alexander dit la vérité. Je refoule toutes les pensées négatives qui me viennent à l'esprit. J'ai promis à Jack et papa de lui donner une chance de connaître sa fille. Eleanore a besoin de lui. Exactement comme j'avais besoin de mon père pendant mon enfance.

J'inspire, bloque ma respiration et expire. C'est le moment d'aborder l'autre point difficile. Celui que j'aurais aimé ne jamais abordé avec lui.

— Je comprends à présent pourquoi tu veux que nous nous mariions, je commence en sentant mon cœur battre trop rapidement.

— Je...

Alexander m'observe avec la plus grande attention. Ses yeux qui ont quitté ses lunettes depuis que les touristes ne sont plus présents détaillent mon visage avec sérieux et appréhension.

— Tu, continue-t-il doucement.

Je ferme deux secondes les yeux.

« Pense à Eleanore », je me répète comme un mantra.

— J'accepte mais j'ai plusieurs conditions non négociables !


Ce n'est plus Léa, la douce maman qui parle. C'est Léa, la fille de Barbara, femme d'affaires impitoyable.

Alexander acquiesce sans me quitter des yeux.

— Tout ce que tu voudras, répond-il sérieusement.

Je suis surprise. Je pensais qu'il allait dire que c'était à voir.

— Je vais demander à mon avocat d'établir un contrat qui va stipuler entre autres choses que je veux avoir un droit de regard sur tout ce que tu racontes à la presse concernant notre histoire. Je veux être la première prévenue si tu tombes amoureux d'une autre femme pour protéger Eleanore. Il n'y aura que Jane, Tom et nous deux à la mairie.

Ce sont des points qui me tiennent à cœur. Je veux protéger Eleanore de toutes les saletés qu'on trouve trop souvent dans la presse.


— Cela me semble correct.

Il n'émet aucune objection. Il y aura quelques points à ajouter au contrat, mais je suppose que nous aurons largement le temps de voir ça avec nos avocats dans les semaines à venir.

Alexander fronce les sourcils, ouvre la bouche, hésite et finit par murmurer : — tu ne veux pas de cérémonie religieuse ?

La curiosité est perceptible dans sa voix.

— C'est un synonyme d'amour et ce n'est pas notre cas. Ce n'est qu'une façade pour la presse et les gens que nous fréquentons. D'ailleurs, qui sera au courant de notre mascarade ?

Je suis curieuse à mon tour de savoir qui est déjà au courant.

— Tom, Jane et nous deux, résume-t-il après avoir réfléchi quelques secondes.

Je ressers ma veste et croise les bras pour me réchauffer. L'air se rafraîchit avec la journée qui se termine.

— Ma meilleure amie Angie et mes parents, j'ajoute doucement.

Alexander est très calme et étrangement moi aussi. Je ne sais pas si c'est cet endroit qui m'apaise, mais nous avons une conversation de parent responsable. Nous nous écoutons, nous discutons de nos points de vues différents. Je me note d'aborder rapidement le sujet de l'éducation d'Eleanore. Je pense que c'est une bonne base pour une cohabitation réussie.


Alexander se lève du banc, s'étire et me tend la main droite. Je n'hésite pas pour une fois.

Une fois à l'abri dans la voiture, il allume le moteur et met le chauffage à fond pendant que je frotte mes deux mains l'une contre l'autre pour les réchauffer. Alexander ne quitte pas mes mains des yeux avant de commencer à sourire malicieusement : — tu sais qu'il y a un moyen rapide de se réchauffer.

Il n'a quand même pas osé dire ça ! mes joues prennent feu. Lorsque des images assez explicites s'échappent de ma mémoire, je tourne rapidement la tête pour cacher mon trouble.

— Tu es belle quand tu rougis, ajoute Alexander en bouclant sa ceinture.

Je suis certaine qu'il l'a fait exprès.

Je n'ose plus le regarder. Je regarde droit devant moi. Je suppose qu'il n'y a plus aucun moyen de reculer à présent. Je fais ça pour Eleanore. Pour qu'elle soit heureuse et ait un développement affectif normal et harmonieux. C'est aussi parce que je suis une vraie trouillarde, j'ai trop peur que ma fille ne me parle plus quand elle sera grande si je refuse qu'elle voit son père. Pour elle, je suis prête à faire tous les sacrifices possibles même celui de me marier avec un homme que je n'aime pas. Si j'ai de la chance, ce que je doute pour l'instant, Alexander tombera rapidement amoureux et renoncera de lui-même à cette petite comédie pour vivre son amour au grand jour.


— Tu veux qu'on fasse ça quand ?

C'est quand même important de le savoir. Il y a des choses à régler avant. Comme demander à Jane si elle veut bien être mon témoin. Je laisse à Alexander le soin de faire la même chose avec Tom.

— J'ai déjà contacté le maire de Londres.

Il est mal à l'aise, cela s'entend à sa voix. Curieuse, je tourne la tête vers lui et l'observe pianoter sur le volant.

— Je dois partir la semaine prochaine pour Vancouver. Ce serait bien que ce soit fait avant mon départ et la seule date possible est ce vendredi.

Je ne sais pas si je dois me mettre en colère ou pas. En fait, je suis trop anesthésiée pour dire quoi que ce soit. J'ai légèrement l'impression de me trouver dans le couloir de la mort et d'enfin apprendre la date de mon exécution. Il ne me reste que quatre jours avant d'être haïe par une horde de folles furieuses. Adieu vie paisible ! bonjour les projecteurs que la presse va braquer quotidiennement sur nous.


Les yeux humides, je regarde droit devant moi en me mordant la lèvre du bas pour ne pas pleurer. Je pensais avoir plus de temps pour me préparer. Je suis terrorisée par tout ça.

— Mes parents voudraient te rencontrer. Demain ça te va ?

Alexander a parlé rapidement sans quitter la route des yeux. Je regarde les paysages défilés et cligne des yeux comme pour me réveiller d'un rêve.

— Oui, oui, très bien. Fais comme tu veux.

J'ai envie de rire nerveusement lorsque j'imagine des femmes jouer aux fléchettes avec une photo de moi ou même fabriquer des poupées vaudoues. C'est trop d'un coup. Mes nerfs lâchent lorsque je commence à rire.


Je ne réagis pas tout de suite lorsqu'il stoppe la voiture. Bêtement, je me dis que nous sommes déjà à la maison et que je vais pouvoir aller me coucher et tenter d'oublier cette journée. D'ailleurs, il va falloir réfléchir à l'organisation de la vie quotidienne. Est-ce-qu'il va s'installer chez nous ? l'appartement qu'il partage avec Tom est trop petit pour nous. Trouver une autre maison ? je n'aime pas cette idée. Je suis trop attachée à la maison. Et puis, pour Eleanore ce serait mieux si nous continuions à vivre chez nous. 

— Qu'est-ce-qu'on fait là ?

Je viens de me rendre compte que nous ne sommes pas devant chez moi. La voiture est arrêtée sur le parking d'un restaurant que je ne connais pas.

— On va manger, répond-il. Ce sera l'occasion de discuter de notre fille.


*********

Bonsoir tout le monde,

Vous allez bien ? 

Un peu difficile d'écrire pendant les vacances. Mais voilà enfin le nouveau chapitre. N'hésitez pas à me donner votre avis.

Merci aux personnes qui me lisent et merci à Xx-TiTi09-xX pour son adorable review :)

Très bonne fin de semaine à vous tous,

Des bisous

Mary

Continue Reading

You'll Also Like

339K 6.7K 51
« Un regard qui efface le passé, un amour qui persiste malgré tout. » K&N🥀 Tiktok : nhl.sdz
32.9K 590 39
Amour, drames, épreuves d'Allah, mais tout ça dans le hlel. Rien que toi et moi... Le Mektoub
138K 7.7K 37
يقرر والدها رئيس العصابة تزويجها من رجل ستيني ليوسع نفوذه ، فتهرب ليلة زفافها لاجئة الى احد الفنادق وتقابل هناك الشرطي ذو الشخصية الباردة والقاسية و...
1.5M 38.8K 53
Fayyed "minot" des quartiers Nord de Marseille qui essaye tant bien que mal et au fil des années, de sauver sa mère des griffes de son crapuleux père...