Fleur de soufre

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-  DEHORS ! JE NE VEUX PLUS VOUS VOIR ! ALLEZ-VOUS EN !!

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- DEHORS ! JE NE VEUX PLUS VOUS VOIR ! ALLEZ-VOUS EN !!

Dans le couloir, je me bouche les oreilles. Les cris résonnent toujours plus forts.

Mais c'est ce qu'ils attirent qui me fait peur.

Chris sort lentement de l'appartement. Abby n'a même pas la force de refermer la porte derrière lui. A genoux par terre, son corps est secoué par les sanglots. Et par l'interstice, j'assiste à toute la scène : elle qui se désagrège, lui inébranlable. Le sourire qui lui colle à la peau me fait froid dans le dos. Perçy suçote son pouce et passe la tête par l'entrebâillement de la porte.

Chris, une main qui vient recouvrir sa mâchoire, passe l'autre dans les cheveux du petit et d'un geste un peu brusque, le repousse à l'intérieur. Puis, il ferme la porte. J'aurais aimé un peu de silence mais je n'ai pas la force de le chercher et Abby n'est pas prête de me le donner.

- Tu veux boire quelque chose ? J'ai vu qu'ils avaient de l'électricité ici aussi. Un thé, ça te fera du bien, décide Chris.

Sa voix n'est qu'un long marmonnement. Il persiste à garder la main devant sa bouche, comme sa mère le lui a appris. Agacé, je la lui arrache, le forçant à dévoiler son visage. Il sourit.

- Arrête, grommelle t-il en cachant de nouveau ses lèvres. Tu sais que j'y peux rien.

- Ça empêche pas que c'est glauque.

- J'y peux rien.

Il se laisse glisser contre le mur, à mes côtés.

- Tu lui as dit ?

Il secoue la tête. Pas besoin qu'Abby sache que j'ai tiré sur le mari.

- Tu trembles. Qu'est-ce qui ne va pas ?

- J'ai froid... Mes mains.

J'ai les ongles bleus.

- Ils vont tomber, tu crois ?

Mes yeux le foudroient. Il me prend dans ses bras.

- Tu es en état de choc, marmonne t-il, cachant son visage dans le creux de mon épaule. Essaye de te calmer.

Ses lèvres sont agitées par un tic, comme s'il se retenait de sourire encore plus fort.

Ce n'est pas de naissance. Sa mère disait qu'il pleurait beaucoup, qu'il hurlait. Elle disait : « Il chouinait tout le temps. Parfois, c'était presque des miaulements, à d'autres moments, c'était des cris perçants... A t'en crever les tympans. Et quand tu le mettais au sein, il voulait pas boire. Alors, tu le changeais mais il n'y avait pas de problème (normal, il mangeait jamais). Et je le tenais à bout de bras, je lui demandais ce qui allait pas. »

Moi, quand je l'ai connu ; il ne pleurait plus.

Parfois, il sue et on y croirait presque.

- Je sais à quoi tu penses, me dit-il. Je t'entends presque, il ajoute en me donnant une chiquenaude.

Anthologie de la finحيث تعيش القصص. اكتشف الآن