La dent creuse

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Le fait est que je ne sais pas

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Le fait est que je ne sais pas. Je pensais savoir, au début. Et puis j'ai oublié.

Ce n'est pas une chose dont on est censé se rappeler.


Il y en a plus de dix. Plus de vingt et peut-être encore plus.

Bien sûr qu'il y en a encore plus mais il faut faire taire la voix qui murmure avant qu'elle ne hurle.

Il n'y a pas de quoi sourire.


Tant mieux si ils sont nombreux. Plus leur nombre grossit, et plus je survie.

Je sais que je suis en vie si les autres meurent.

Si les autres restent morts.


J'aurais pensé que ceux qui meurent de nos mains reviennent nous hanter.

Ils disparaissent.


Persiste encore l'odeur du sang mais le reste, tout le reste est évacué par l'eau sale des jours de pluie.

Le reste, ça meurt avec la vie.


Les Morts se sont levés un dimanche et ils ont tout pris.

Une balle dans la tête. C'est plus facile de les tuer que les Vivants.

Pourquoi s'en priver ? Ils se font une joie de nous exterminer.


Mais derrière les cadavres qui marchent, il y a encore quelque chose que les Vivants reconnaissent.

Un semblable, un ancien camarade.

Je devrais m'excuser. Je devrais avoir honte mais ça n'a plus de sens. Ça a perdu son sens quand j'ai commencé.


Mon premier, je n'en ai pas de souvenir.

C'est le quatrième qui m'a marqué.

Il avait une dent en or.


C'était en ville. Il y avait... un couteau et il y avait la peur. J'ai saisi l'opportunité.

La lame a ripé sur la pommette, a entaillé un œil et je suis tombée.

J'ai frappé mais il était déjà mort.


Les Vivants, c'est plus compliqué. C'est moins agréable.

Il faut frapper vite et fort, au bon endroit.


Si on veut être gentil, il faut s'y prendre comme il faut.

Si on veut être méchant, il faut s'y prendre d'une autre façon.

Anthologie de la finKde žijí příběhy. Začni objevovat