Main à la pâte

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- Si tout est bon, je vais vous laisser, conclut Tyreese

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- Si tout est bon, je vais vous laisser, conclut Tyreese.

- Ouais, c'est ça, grommelle Ginny. On a pas besoin de plus de bras ici. Va donc t'rendre utile ailleurs, mon gros lard !

Elle abat d'un coup sec son couperet sur la cuisse du cerf et une giclée de sang m'asperge le visage. Du bout de son arme, elle me pointe moi puis les ustensiles soigneusement placés sur le plan de travail.

- Apporte-moi la scie.

- Tu es sûre que ça va aller ? me demande Tyreese, se pliant presque en deux pour être à ma hauteur. Ginny est... Enfin, tout ce sang, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.

- Le chef a dit qu'elle devait trimmer avec moi. Elle trimera avec moi. Maintenant, je vais pas te le dire deux fois, mon gros lard... Sors de ma cuisine !

- Je vais voir ce que je peux faire, promet Tyreese.

Il me presse l'épaule et disparaît.

- La scie.

Il y a plusieurs scies. Trois petites, deux crantées et une grosse. Elles sont propres et aiguisées. Les lames sont neuves, brillantes. Je jette un coup d'œil à Ginny qui s'affaire, déchirant la chair. D'une main, je lui tends la plus grosse scie.

- Viens plus près. Je ne vais pas faire cinquante aller-retours.

Je pose la scie sur mes genoux et avance le fauteuil de quelques centimètres.

- Tu vois bien que je suis entrain de la désosser ! s'agace Ginny et elle s'arrête de gigoter, le couperet en l'air ; des morceaux de tendons encore accrochés aux dents. Prends quelque chose de plus petit !

Les tendons pendouillent comme des guirlandes. Ils tressautent à chaque mouvement. Le sang s'écoule lentement sur le billot ; d'abord rouge puis très noir. C'est comme une pâte à pancake : les grumeaux à l'intérieur, c'est juste des bouts de cervelles. L'odeur de rouille me prend à la gorge. C'est comme si j'en avais dans la bouche.

Les yeux à demi-clos, je fais volte-face, attrape toutes les scies par leurs larmes et les jette sur le billot. Elles glissent sur le cerf comme des rubans de fers. L'une se fige dans le sol. Le bruit se répercute dans la pièce en ondes de choc. L'odeur s'intensifie. Le sang se déverse sur les pavés.

Ginny ouvre la fenêtre.

Elle revient lentement derrière le billot. Ses talons claquent sur le parvis.

- Tu bousilles le matériel ? demande t-elle en tirant sur la scie.

Elle doit s'y prendre à deux reprises. Je fixe ses chaussures.

Des claquettes, noires et blanches, soigneusement cirées.

- J'ai jamais... demandé à travailler, je réponds entre deux inspirations. Je cherche pas les problèmes alors... Tu ferais mieux de faire pareil.

Anthologie de la finWhere stories live. Discover now