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Mars. Ae-Cha courrait un peu partout dans son appartement, recouverte d'une tonne de foulard et de plaid. La veille, le chauffage avait lâché, et Seokjin avait beau avoir bidouillé ce dernier dans tous les sens, il avait dû se rendre à l'évidence, il allait devoir attendre le passage d'une personne d'avantage qualifiée. Quand Ae-Cha et lui s'étaient levés ce matin-là, ils étaient frigorifiés. Et fidèle à elle-même, la jeune femme avait rouspété, puis cherché un coupable, puis désigné Seokjin comme l'étant, avant de finalement s'excuser et appeler le réparateur pendant qu'il s'acharnait sur son chauffage en laissant s'échapper une flopée d'injure.
Il avait tenté de parler avec elle, pour patienter, mais Ae-Cha était de nouveau dans une de ses humeurs où elle passait son temps à se plaindre d'un tout et d'un rien, et le jeune homme avait laissé tombé. Et depuis leur discussion de l'autre jour, Seokjin la trouvait fébrile dès qu'ils abordaient de près ou de loin le sujet de leur potentiel futur ensemble. L'autre jour encore, ses parents avaient tenu à lui répéter à quel point Seokjin était un garçon parfait pour elle, et de son côté, Seokjin affrontaient les mêmes critiques venant de ses parents. Plus les jours passaient, plus son envie de tout arrêter grandissait, et plus les gens autour de lui semblaient dans cette optique de lui faire comprendre que tout cela n'était qu'une immense erreur.
Et comme si la situation actuelle n'était pas assez compliquée, le réparateur lui téléphona à nouveau.
– Il ne viendra pas ! – Pardon ?
Ae-Cha se planta devant lu, les bras croisés sur son torse.
– Il vient de me téléphoner, le réparateur ne viendra pas avant demain après midi. – C'est une blague ? Tu as bien précisé qu'il s'agissait d'une urgence ? – Oui, Ae-Cha, mais pas pour lui. Donc, nous allons devoir attendre. – Hors de question, je vais chez moi. – Seule ?
Seokjin la regarda, interloqué. Ae-Cha avait son propre appartement, mais il devait bien se l'avouer : il n'y mettait pas souvent les pieds. C'était elle qui, le plus souvent, venait chez lui pour quelques jours. Ae-Cha se retourna, visiblement offusqué de sa réponse.
– Oui, seule. J'ai besoin de réfléchir. – Allons bon. Et moi, je reste dans cet appartement qui ne produit plus de chauffage alors qu'il fait moins quinze dehors ? – Tu me gonfles Jin.
Il se leva aussitôt, et lui agrippa le bras avant qu'elle ne tourne les talons.
– Que... – Toi aussi, tu me gonfles ! Je crois qu'il était peut-être temps qu'on réfléchisse tous les deux, non ? À propos de nous, de ça... Alors tu sais quoi ? Va réfléchir dans ton coin. Et quand tu auras suffisamment cogité, on en parlera. Maintenant, sors de chez moi.
