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Septembre, troisième semaine. Hoseok s'était longuement demandé si venir chercher Jimin avant les cours était une bonne idée. En faisait-il trop ? Jimin n'allait-il pas penser qu'il le prenait désormais pour un assisté de première ? Pourtant, avant, ils avaient eu coutume de le faire. Alors il avait pris son courage à deux mains, et avait tenté sa chance. Que risquait-il dans le pire des cas ? Pas grand-chose, s'était-il finalement dit en chemin. Il avait sonné chez Jimin le lendemain de leurs retrouvailles en classe. Il avait été surpris de le trouver là, sur le pallier de sa porte. Hoseok s'était demandé s'il lui claquerait la porte au nez, ou se contenterait de lui annoncer qu'il partait au lycée avec sa mère. Ni l'un, ni l'autre. Ils avaient marché côte à côte jusqu'à leur établissement. Dans un drôle de silence, que Hoseok avait quelques fois essayé de combler en balançant quelques banalités sur les études.
Il prenait garde à ne pas parler de l'accident.
Ni de leur rêve de danse en commun.
Ni de Hana.
Il n'avait aucune idée de si Jimin pensait à elle, souvent, de temps en temps, ou bien jamais. Il n'osait pas remuer le couteau dans la plaie, raviver cette vieille rivalité idiote qui s'était instaurée entre eux. Ils étaient un binôme, un binôme que rien ni personne ne pouvait séparer. Il n'osait pas, car il avait peur d'entendre ce que Jimin avait réellement pensé de tout cela. Il craignait d'entendre des choses déplaisantes. Des choses qui rallumeraient au fond de lui une étincelle d'espoir pour que Hana revienne.
Car oui, il le souhaitait.
Il avait peur de la savoir seule, sans famille à rejoindre, sans toit sur la tête. Il avait peur d'imaginer qu'elle était tombée entre des mauvaises mains, dans les bras d'une secte discrète, dont leur pays avait le secret, qui aurait pu profité de son état et de sa condition. Malgré tout les mots, tout ce qui avait été fait, Hoseok tenait à la jeune femme. Et il se demandait si Jimin avait les mêmes interrogations la concernant.
Il avait recommencé son manège le lendemain, puis le surlendemain. Bientôt, le retour de Jimin dans leur classe, au lycée, avait cessé de faire des vagues. On ne faisait plus attention à lui dans les couloirs, on ne lui jetait plus de regards curieux et souvent malsain. Il s'était de nouveau fondu dans la foule, petit à petit, très rapidement. Comme il l'avait voulu, au fond. Il était simplement ce garçon qui avait eu un accident, ce garçon autrefois heureux et souriait qui désormais, souriait un peu moins. Voilà qui était Jimin. Il retombait peu à peu dans l'anonymat de la foule d'élève, sans faire de vague. Hoseok voyait bien tous les efforts qu'il déployait pour rattraper son retard scolaire, et remercia mentalement plusieurs fois ses professeurs de ne pas le surcharger plus que de raison.
