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Juillet, première semaine. Yoongi, je suis désolé pour ta mère... Cette voix, il l'entendait toujours dans ses rêves. Celle d'un pompier, désolé, triste et anéantit pour un grosse qui venait tout juste de souffler sa dix-huitième bougie. Celle d'un gosse qui n'avait désormais plus de mère. Il revivait cet instant terrible depuis des mois, quasiment tous les soirs. Souvent, il s'imaginait à sa place. Il s'imaginait au milieu des flammes, sans rien pouvoir faire. Coincé, suffocant, et seule. Il aurait dû être là. Il aurait dû être avec sa mère lors de ses derniers instants. Mère et fils airaient du partir ensemble. Il le savait. Les flammes auraient dû le dévorer lui, pas elle. Les flammes auraient dû l'emporter loin de ce monde cruel. Au lieu de ça, elle était partit. Yoongi, je suis désolé pour ta mère... Il voulait chasser cette voix débordante de chagrin. Il ne voulait plus jamais revoir le visage de ce capitaine, arrivé trop tard pour sauver sa mère. Ce n'était pas de sa faute, au fond, il le savait. Mais quelque part, il lui en voulait. C'était normal, non ?
Il s'agita dans ses draps, incapable de se réveiller. Malgré les supplications du Yoongi dans ses songes, ses paupières restaient close. Les flammes léchaient sa peau. Il titubait. Il cherchait la porte de sortie. Une fenêtre, n'importe quoi. Ses pieds étaient comme cloués au sol et puis, cette voix, déchirante, l'empêcha de faire un mouvement de plus. Le ventre noué, il n'osait plus se retourner. Les flammes avaient cessé leur progression. Tout autour de lui semblait s'être figé. Et puis, il eu de nouveau un cri. Il ne voulait pas se retourner. Il savait ce qu'il allait voir. C'était toujours le même cauchemar. Pourtant, une fois de plus, il ne put contrôler ses actions. Sa tête se tourna lentement, et il sentit un frisson lui parcourir l'échine. Ses yeux fins s'ouvrirent en grands et comme à chaque fois, il voulut hurler. Elle était là, derrière lui. Elle tendait une main vers lui. Le visage ravagé par les flammes, sa mère n'était plus qu'un tas de chaires rougies, difformes et noircies par endroits. Sa mâchoire se décrocha et un cri ignoble en sortit. Il voulut fuir, mais une main brûlée lui agrippa le visage en coupe. Tu aurais dû être avec moi, Yoongi. Ce n'était pas la voix de sa mère. C'était celle du monstre qui le hantait depuis des mois.
Yoongi se réveilla en sursaut, le corps trempé de sueur. Il alluma sa lampe de chevet et jeta un coup d'œil par la fenêtre. Il faisait jour. Combien de temps avait-il dormi ? Beaucoup trop sans doute, comme d'habitude. Il attrapa son téléphone portable, posé à quelques centimètres de son oreiller. Hoseok n'avait pas poursuivi leur conversation. Il grommela et se leva, avant de se diriger vers sa petite salle de bain. L'appartement que son oncle lui louait était bien. Petit, mais avec tout ce qu'il fallait. Depuis le décès de sa mère, ce dernier s'occupait de son neveu comme le fils qu'il n'avait jamais eu, Yoongi n'avait jamais su comment lui montrer sa gratitude. Il alluma sa douche, posa son portable en équilibre précaire sur son lavabo et lança sa playlist favorite. L'eau froide d'abord acheva de le réveiller pour de bon. Il resta quelques minutes ensuite sous l'eau tiède. En sortant, il évita soigneusement de croiser son regard dans le miroir de sa salle de bain. Il devait tirer une tête de mort vivant, comme presque tous les jours. Ils étaient en plein été, mais sa peau restait beaucoup trop blanche. Peut-être que ses cheveux couleur mentholée n'aidait pas à atténuer sa pâleur extrême. Il soupira et sortit de sa salle de bain. Il vit qu'entre temps, Jungkook lui avait envoyé une flopée de messages.
