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Septembre, troisième semaine. Il y avait une drôle d'ambiance chez les Park ce matin-là. Aucun des trois ne parlait à table, devant son petit déjeuné. Aucun des deux parents n'osait croiser le regard triste et vide de leur fils. Jimin, en bout de table, se demanda combien de temps cette mascarade allait durer. Il peinait à reconnaître sa maison, sa chambre, ses parents. Il peinait à reconnaître cet endroit dans lequel il avait pourtant grandi, à l'abri du besoin, aimé et choyé. Désormais tout lui semblait faux, superficiel. Il savait que tout venait de là-haut, de sa tête, que ses parents n'y pouvaient plus grand-chose. Pourtant, aucun des deux ne semblait vouloir se risquer à briser la glace. Aujourd'hui Jimin retournait au lycée. C'était sa dernière année après tout, celle qu'il ne devait pas foutre en l'air comme disait son père. Pourtant son retard s'accumulait, et Jimin savait que les chances de finir le lycée haut la main, et de réussir ses examens de fin d'année, étaient maigres. Il savait que son rêve d'intégrer une école de danse avait finalement lui aussi, assez peu de chance de se réaliser.
Soudain, contre tout attente, la main de sa mère se glissa sur l'une des siennes.
– Ça va aller mon chéri, d'accord ? Je te conduirai ce matin.
Il opina du chef, ne voulant pas la contrarier. Il voyait bien tous les efforts que déployait sa mère pour peser ses mots, ne pas le blesser, ou éviter tous les sujets délicats qui raviveraient de vilains souvenirs.
– Merci maman, murmura-t-il d'une petite voix.
Jimin n'avait aucune envie de remettre ses pieds au lycée. De revoir les bouilles de ses nombreux camarades de classe. Il s'attendait déjà au regard désolé de ces derniers, mais aussi de tout le corps enseignant. Par avance, il se doutait que cette rentrée serait une véritable épreuve.
– Je t'ai pris un professeur pour des cours du soir, lança son père.
Jimin releva les yeux, intrigué.
– Pour rattraper ton retard fiston. Tu as une séance d'essai demain soir, tu nous diras ce que tu penses de lui, d'accord ? – D'accord...
Il le remercia d'un vague sourire. Son père ne perdait pas de vue l'objectif de cette année : boucler son année avec brio. Mais comment faisait-il pour y croire encore ? Il le remerciait de croire en lui là-dessus. Il ne l'avait jamais supporté dans ses projets de danse, mais continuait à l'encourager dans tous les autres domaines. Pourquoi celui qui me tient le plus à cœur papa... ?
