Chapitre 18

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Du peu que je connaissais Kev, je jugeais impossible qu'un mec comme lui puisse me trahir et faire que toute ma vie bascule dans les ténèbres. Il me fallait lui faire confiance tout comme je devais aussi croire en mon traitement d'hormones naturelles.
La nuit fût longue et douloureuse. Je souffrais des testicules. La douleur remontait jusqu'au ventre. Au petit matin, je constate avec stupéfaction que mes petits testicules, qui me font encore un peu souffrir, ont pris du volume. Le traitement !? Ça marchait !? J'en était convaincu. 7H15, je devais rapidement me doucher avant de prendre le bus et pénétrer dans l'arène à 8H. Kev et là, à l'arrêt de bus discutant avec ses potes. Je me sens mal, j'allais savoir s'il m'avait trahi, le cas échéant j'allais devenir la risée du lycée! Je me trouve à moins de 30 mètres du groupe, mes jambes, pourtant robustes, ne me portent plus. Ils tiennent tous leurs portables en mains, les yeux rivés sur les cadrans. Tels des spectateurs à un match de tennis, ils oscillent inlassablement le visage en ma direction puis sur leur tél. C'était sûr, il n'avait pas pût s'empêcher de tout balancer à ses potes, l'affaire était trop belle pour lui, devenir le seul et unique mec, sur qui tous les regards admiratifs seraient rivés, devait être jubilatoire. J'augmentais le volume de mon MP3 comme pour me protéger de la réalité. J'avais encore une fois manqué de bon sens. J'avais jugé trop vite ce mec en lui accordant des vertus, que visiblement il n'avait pas. Je m'étais laissé dompter par ce mec, que je croyais parfait. Il m'avait paru tellement mature, bon et sûr de lui, que j'en avais perdu mon bouclier de défense, ma carapace, celle qui me protégeait depuis toujours pour garder la tête haute malgré mon manque d'assurance lié à mon gros handicap, ou très petit handicap selon si on était acteur ou spectateur de mon tourment. Je ne sais pas ce qui me blesse le plus, de devenir le no zob du lycée, la trahison de Kev, le constat de mon manque d'analyse, ou tout simplement la déception que Kev ne soit pas celui que je croyais. Je portais toujours en moi sa sève espérant devenir l'homme qu'il était, non pas uniquement pour son impressionnant paquet, mais pour la sagesse et la confiance qui transpiraient de lui. Mais ce mec n'en valait pas la peine, bien au contraire. Agissait-il de la sorte avec toutes les filles qu'il fréquentait? Se la jouer beau prince héroïque. Il devait bien maitriser le sujet avec sa gueule d'ange, sa musculature imposante et l' incroyable sérénité que sa maturité dégageait. Je ne voulais plus lui ressembler. Maintenant il me dégoutait. Sentir sa semence en moi me brulait les intestins. Pour la première fois je ressentais tout ceci comme un viol. Je traverse la rue tête baissée pour atteindre le trottoir d'en face où se trouve la horde. La musique que diffuse mes écouteurs me protègera des insultes humiliantes. Tous se retourne vers moi , scannant mon paquet ou ce qui en fait illusion. Je vois les bouches s'articuler sans en entendre le son. Certains de ses potes font le signe du salut militaire, en pinçant leurs verges à travers le jean. C'est humilié que je tourne mon regard vers Kev, lui ,souriant à pleine dents. Il paraît si fier de lui qu'il soutient mon regard. Nos yeux bleus s'affrontent comme toutes les autres fois avant d'entrer en course sur la ligne de départ. Ses yeux brillent tout autant que les miens, mais pas pour la même raison. Lui semble exalter de bonheur. Il avait eu la même humidité dans les yeux après avoir joui en moi. Pour ma part c'est différent, ce sont les larmes naissantes qui me les font briller.

Kev mon rival🍋Where stories live. Discover now