Chapitre 66

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Je ne peut pas l'admettre ou plutôt je ne le veux pas! Je suis un gagnant, je n'ai pas le droit d'abandonner, je dois combattre pour que la vie gagne sur la mort. Il me faut vaincre! Pour moi, pour Kev!
De ma force intérieure, je me redresse et avance, marche, trottine puis cours sur les derniers trois cents mètres me séparant de campement, espérant plus que jamais ramener tout à la normale, gagner sur la mort et la douleur d'avoir perdu Kev. Je dois me surpasser. Pas pour une coupe de métal fut elle en or, oh non! Juste pour retrouver mon amour! J'accélère, cette foi, bien que Kev ne soit pas à mes côtés pour me booster, je m'élance comme un fauve cherchant sa proie, je vole au dessus de ses pierres, je glisse sur les eaux du lac, comme un aigle dans le ciel que rien ni personne ne peut atteindre, . Cette force et cette puissance encore jamais égalées que je puisent en moi, c'est à Kev, omniprésent dans ma tête, que je la dois. Ensemble nous allons combattre contre le temps pour le rattraper, revenir en arrière! Ainsi, je pourrais ne pas m'endormir, mais veiller toute la nuit sur mon amour, c'est ce après quoi inlassablement je cours, espérant qu'on m'accorde cette chance d'y parvenir.

J'intensifie mes efforts, les branches craquent sous mes pieds nus. Mon cœur tape dans ma cage thoracique comme s'il applaudissait, seul spectateur de ma quête pour la vie contre la mort. Dans le même temps, ce cœur battant à une vitesse encore jamais atteinte, éjecte à chaque pulsion un peu plus de sang de mon corps tailladé.

Enfin, tout semble s'être arrêté autour de moi, me laissant espoir de remonter le temps. Les oiseaux ne chantent plus, le vent ne souffle plus brise, même les nuages restent en suspens. La nature semble m'avoir compris et me venir en aide. Il ne reste plus que quelques dizaines de mètres avant la canadienne, là où j'avais connu le bonheur près de mon amour. Le rêve de pouvoir le revoir, ou le cauchemar de l'avoir perdu à jamais allé se révéler dans mes dernières foulées. A moins de deux mètres de ces piquets de tente représentant cette ligne d'arrivée, représentant la vie ou la mort, je criais son nom.

Mes yeux, chargés de larmes, ne me laissent plus aucune visibilité. Tout était devenu flous. Il me semble approcher du néant. Je hurle une dernière fois son nom, voulant ainsi bousculer le destin, faire qu'il me ramène le fruit de ma passion, de mon bonheur tout récent, de mon amour, de mon Kev, lorsque surgit de la toile, l'objet de mon tourment, nu, souriant de me voir. Sans pouvoir m'arrêter, je fond en larme arrive à lui le percutant violemment. Ma vitesse nous projetant dans la toile où la chute de nos deux corps, heureusement amortie par le matelas, nous réunis.

Kev mon rival🍋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant