74/Je t'aimerais toujours.

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Emma était allongée sur son lit. Son lit... Leurs lit. C'était le leurs, pas le sien, le leurs et personne ne changerait ça. C'était leurs maison, et même au départ ce n'était pas la sienne mais celle de sa compagne. C'était si compliqué de se sentir chez soi. C'était leurs lit, leurs chambre, leurs salle de bain, leurs salon, leurs cuisine...leurs maison. Ce ne serait jamais la sienne, parce que quoi qu'il arrive Regina serait toujours là. Et malgré la douleur, malgré cet étouffement dans son corps à chaque objet de cette maison, jamais elle ne déménagerait, elle voulait vivre ici le reste de sa vie, pour sa femme. Elle prit son téléphone et regarda la photo qu'elle avait envoyé à sa femme la veille. Elle se sentait bête d'espérer encore chaque matin une réponse. La porte s'ouvrit, comme tout les matins, sa mère passait.

-Chérie, debout. Incita-t-elle en allant ouvrir les volets.

-Maman, va t'en, fiche moi la paix. Réclama Emma. Sa mère soupira, même cinéma tout les matins, alors elle tenta une autre manière et vint s'asseoir sur le coté inutilisé du lit. Va t'en, ne t'asseoir pas là! La repoussa Emma. C'est seulement Regina de ce côté du lit.

-Emma. Souffla Mary désespérée en voyant la jeune femme sombrer chaque jour un peu plus.

Dix mois que Mary se battait pour lui faire garder la tête hors de l'eau, alors que la blonde se laissait totalement aller, ne se bougeant que pour son fils. Regina était morte et Emma n'y survivait pas. Avant le décès de la brune, souvent Emma avait pu dire qu'elle ne saurait vivre sans elle, et tout le monde trouvait sa romantique, seulement aujourd'hui que c'était vrai, ils ne savaient plus quoi faire.

-Laisse moi maman. Réclama Emma.

-Tu dois sortir de ce lit. Tenta Mary.

-Va t'en! Je ne veux sortir de ce lit pour l'instant. J'en sortirais quand je le déciderais, va t'en! Ce jour là j'ai le droit plus que jamais de ne rien faire et de ne vouloir rien. En dehors d'elle. Cracha Emma.

-Emma, il faut que tu avances que tu tourne la page. Tenta à nouveau sa mère.

-Non! Hurla Emma. Je l'aimerais toute ma vie, même si ça t'emmerde c'est un fait. Tu ne l'as jamais aimée, même pour moi tu n'as pas fais l'effort de l'aimer, alors va t'en, tu n'as aucun droit d'être chez elle et moi aujourd'hui! Laisse moi tranquille ne me force pas à te mettre dehors! S'écria-t-elle.

Mary légèrement apeurée, se redressa et la laissa. Emma était de plus en plus sèche avec elle, l'éloignait et l'envoyait souvent bouler, mais jamais aussi durement. Alors elle la laissa, inquiète mais résignée pour aujourd'hui.
Emma de son côté resta dans son lit, et fixa la place libre et parfaite de sa femme. Elle attrapa son téléphone et composa le numéro de la brune. Elle entendit le téléphone de Regina sonner dans le dressing, comme à chaque fois, mais ne bougea pas, gardant le téléphone sur l'oreille.

*Vous êtes bien sur le répondeur du maire, Regina Mills, laissez un message. SwanMills* Emma sourit en entendant sa voix rajouter le dernier mot.

Elle tapota sur son téléphone et le remit à son oreille.

*Mon amour, c'est moi, je suis à la mairie, Zelena m'aide à faire les essayages de robes pour notre mariage, alors je rentrerais tard, ne m'attendez pas toi et Henry mais faites pas n'importe quoi, je vous connais tout les deux... Tu me manques, j'espère rentrer avant que tu dormes, j'ai envie d'un câlin et de bisous. À ce soir, je t'aime.*

Emma laissa tomber son téléphone, en larmes et caressa l'oreiller à côté d'elle. L'heure avançant, elle finit par se lever, et alla enfiler des vêtements noirs et simples avant d'enfoncer son bonnet sur sa tête et de quitter le manoir. Elle passa chez le fleuriste acheta un bouquet de roses rouges et marcha jusqu'au cimetière, devant la tombe de sa femme elle s'arrêta.

-Bonjour mon amour. Elle déposa le bouquet de fleurs sur la pierre. Bon anniversaire Gina. Souffla-t-elle. Ce jour me tue sans toi. Ton anniversaire, mais aussi notre anniversaire. Quatre ans que toi et moi sommes ensemble, notre premier baiser à quatre ans. Dieu comme tu me manques. Qu'elle idée de mourir la veille de notre mariage.

Emma, les larmes coulant sur ses joues, s'assit sur l'herbe, adossée à la pierre tombale de sa femme. Elle laissa sa main glisser sur la pierre, dessinant des formes sur la pierre grise.

-Ma mère est encore venue ce matin. Tu serais là, tu l'aurais étranglée. Tenta de plaisanter Emma. Elle me dit que je dois tourner la page, arrêter de passer mes journées dans mon lit, arrêter de t'attendre, arrêter de t'envoyer des messages. Si elle s'avait que je t'appelle tout les jours pour entendre ton répondeur, et que j'écoute les cinq messages vocaux que tu as laissé sur mon répondeur et que je n'ai pas effacé, si elle savait que je passe mon temps à regarder des photos et vidéos de toi. Tu sais, ces vidéos que je faisais sans raison, quand tu étais nue sous le drap, et que tu râlais en souriant pour que j'arrête, ou alors celles dans la cuisine quand tu préparais quelque chose de bon en chantonnant, ou encore celles de toi et moi à la plage, dans le canapé, dans ton bureau, quand je te surprenais en venant t'embrasser. Je les regarde en boucle, tout le temps, pour entendre ton rire et voir ton sourire, pour voir tes beaux yeux et entendre ta douce voix. Emma renifla un coup. Dieu Gina, qu'est ce qui t'a pris de foncer sans réfléchir? J'arrive plus à vivre sans toi. Craqua-t-elle une énième fois en se laissant tomber sur la tombe en larmes. T'avais pas le droit de nous laisser, t'avais pas le droit de partir. Je t'en prie reviens Gina. Reviens...

Hey, my love!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant