Chapitre 59

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POINT DE VUE HARRY
 
Je replaçai une mèche de ses cheveux derrière son oreille et me penchai vers elle. J'allais la gratifier d'un baiser le plus passionnée qu'elle n'ait jamais eu, mais surtout j'allais y mettre tout l'amour que j'éprouvai pour elle. C'était bizarre cette sensation que je ressentis en sentant son souffle claquer sur mes lèvres, ça me faisait carrément perdre la tête. Elle me faisait perdre la tête. Je me demandais comment j'avais put mettre autant de temps avant de m'apercevoir que je l'aimais. C'était une évidence pour tout le monde, mais je continuais de me voiler la face parce que j'avais peur.
 
Je ne me rendis compte que maintenant, que je l'aimais depuis le premier jour. À l'époque je n'arrivais pas à expliquer pourquoi je tenais tant à la protéger et à la garder près de moi. Maintenant c'était une évidence, j'étais amoureux d'elle. Je pensais que j'en étais incapable et j'avais définitivement rayé cette perspective de ma vie. Puis comme un ange, elle est apparut dans ma vie et l'a chamboulé. Grâce à elle, je savais ce que c'était d'aimer et d'être aimer.
 
Mes lèvres frôlèrent les siennes et je la sentis tressaillir, sa respiration s'était légèrement emballée et ses yeux étaient fermés attendant que je l'embrasse. Elle n'allait pas me repousser et me laisser faire d'elle ce que je voulais. Elle était mienne. Un coup à la porte m'arrêta dans mon élan et elle se recula immédiatement. Je soupirais fortement et posai sur elle un regard agacé. Elle me lança un sourire désolé, puis s'éleva sur la pointe des pieds et déposa ses lèvres à la commissure des miennes. Mais avant de que je n'ai put en profiter comme je le souhaitais, elle s'était éclipsée.
 
Je soufflai et me laissai tomber sur la canapé, plus agacé que jamais. Je la voulais pour moi ce soir et me voilà seul assis sur le canapé, pendant qu'ils faisaient je ne sais quoi dans la cuisine. Il était seul avec ma copine et en entendant son rire d'ici, je pouvais dire qu'elle était bien là-bas avec lui, au lieu d'être avec moi. Je me levai brusquement du canapé et fis mon chemin jusqu'à la cuisine, quand j'allais entrer dans celle-ci, Andréa se heurta fortement contre mon torse. Elle commença à vaciller et je l'a rattrapai vite par la taille pour ne pas qu'elle perde l'équilibre.
 
Elle leva ses grands yeux vers moi et un sourire pris place sur ses lèvres. Je lui rendis légèrement son sourire, puis je levai le regard vers le métis pour lui lancer un regard mauvais. Il ne sembla pas intimidé, au contraire il soutenait mon regard. Je fis mon regard plus dur et il tourna enfin la tête. Satisfait je reposai mon regard son ma Andréa et l'embrassai sur le front.
 
- J'allais justement venir te voir. Sourit-elle. Avec Aaron on a prévu de faire à manger et je voulais te demander ce que tu voulais manger.
- Peu importe.
 
Elle hocha la tête et retourna au plan de travail, où des sacs de nourritures étaient posés. Je tirai une chaise et m'assis à table, pendant qu'elle sortit de quoi manger pour ce soir. Et bien sûr il fallait qu'il l'aide. Je les regardai tous les deux s'affairer devant le comptoir. Elle se pencha vers lui pour attraper les tomates, pendant que lui ouvrit un tiroir pour prendre deux couteaux. Elle referme le tiroir avec ses fesses et ils coupèrent la tomate. Cette vision me rappela soudainement quand nous avions fait la même chose à mon appartement. Sauf que bien sûr moi qui n'est jamais fais que des pâtes ou des pancakes, la petite séance cuisine avait tournée au désastre. Mais j'en gardais un bon souvenir et j'espérais que ça soit le cas pour elle aussi.
 
- Tes parents sont retournés au Brésil ? Demanda-t-elle brisant le silence.
- Oui ça y est, ça va faire six mois qu'ils sont partit. Ils ont attendu que je sois majeur et hop ils sont partit. Répondit-il en tournant la tête vers elle.
- Je me souviens qu'ils voulaient y retourner. Sourit-elle. Et toi ? Tu n'y retourne pas ?
- Non, Il secoua la tête, ma vie est ici, j'ai mon boulot et jusqu'à il y a deux semaines une copine.
 
Comme par hasard.
 
- Je suis désolée... Fit-elle timidement.
- Ça va t'inquiète pas, ce sont des choses qui arrivent. Il haussa les épaules et sourit légèrement. Elle s'est rendu compte qu'elle ne m'aimait pas comme je l'aimais.
- Tu trouveras une fille bien, j'en suis sûre.
- Merci linda.
 
Je fronçais les sourcils en l'entendant l'appeler comme ça, j'essayais de faire un quelconque rapprochement avec ce que je savais d'elle, mais aucune fois elle n'a mentionné une Linda. Ça ne pouvait pas être son deuxième prénom étant donné que c'était Jocelyn, comme sa grand-mère maternelle.
 
- Linda ? Demandai-je finalement en arquant un sourcil.
 
Ils se retournèrent tous les deux vers moi, comme s'ils venaient de réaliser que j'étais là, ce qui m'irrita grandement.
 
- C'est un équivalent de « Ma belle » en brésilien. Fit-il par dessus son épaule et je me raidis.
 
Je soupirai et vis Andy s'essuyer les mains avec un torchon avant de venir vers moi, elle attrapa le saladier sur la table et au passage claqua au moins une dizaine de fois, ses lèvres sur ma joue. Elle me lança un sourire que je ne lui rendis pas et elle repartit aux côtés d'Aaron. Je les regardai toujours cuisiner tous les deux et j'avais l'impression que c'était un petit couple amoureux et que c'était moi l'invité ici. Ils riaient et faisaient même la course pour savoir, qui finirait en premier de couper le concombre.
 
Andréa me regarda par dessus son épaule en souriant et voyant que je restai impassible, s'essuya les mains avant de faire son chemin vers moi. Elle repoussa mon bras qui était posé sur la table, avant de s'asseoir sur mes genoux. Elle enroula ses bras autour de mon cou et enfouie sa tête au creux de mon cou.
 
- Ça va pas ? Souffla-t-elle à mon oreille et je haussai les épaules.
- Au faite, Interrompit Aaron attirant notre attention. J'ai vu les infos...
 
Andréa se figea la bouche légèrement entre ouverte et les yeux écarquillés. Je tournais la tête vers Aaron et le vis triturer le torchon. J'étais prêt à lui sauter à la gorge si jamais il disait quelques de déplacé au sujet d'Andréa ou du mien. Elle tourna la tête vers moi avant de reporter son attention sur le métis.
 
- Aaron...
- J'ai rien dis et si tu me jure que ça va je te promets de rien dire. Assura-t-il mais ça ne me détendit pas pour autant.
- Je te le jure, tout va bien. Répondit-elle en hochant la tête et il acquiesça.
- Comment être sûr qu'on peut te faire confiance ? Demandai-je froidement.
- Je.. Je sais pas, je suis au courant de rien. Fit-il en levant les mains. Tout ce que je sais, c'est que je devais te couvrir ou t'aider si tu avais besoin d'aide. C'est mon père qui devait le faire, mais vu qu'il est parti, il m'a chargé de le faire. Expliqua-t-il à Andy et il avait l'air sincère. Je passe tous les jours ici pour voir si tu es là ou pas. J'en sais pas plus.
- C'est mieux si tu n'en sais pas plus. Répondit-elle en hochant la tête. Et ça va je me débrouille. Elle tourna la tête vers moi. J'ai toute l'aide qu'il me faut.
- Très bien, mais je suis là au cas où. Promit-il et elle hocha la tête.
 
Elle embrassa chastement mes lèvres avant de se lever et de continuer à préparer à manger avec lui.
 
**
 
Pendant le repas, Andy avait tout fait pour m'intégrer à la conversation, pour ne pas me laisser de côte. Sauf que je n'avais aucune envie de parler avec lui et je ne faisais pas le moindre effort. Je trouvais toujours qu'il la regardait avec trop d'intensité à mon goût. Pas que je lui en veuille, mais même après avoir entendu qu'elle était ma copine, qu'elle était à moi, il continuait à le regarder comme s'il essayait de la séduire. J'aurais dû me lever et lui refaire le portrait, mais je savais qu'Andréa m'en aurait voulut.
 
Il faisait parti de son passé et lui avait la chance de pouvoir parler de sa mère avec elle. Je voyais qu'elle tenait un peu à lui, après tout c'est un ami d'enfance, même un peu plus vu qu'elle était amoureuse de lui. Mais il fallait qu'il se fasse une raison, Andréa était avec moi et pour rien au monde je ne la laisserais partir. Certes il était sûrement meilleur pour elle, il avait l'air clean et plus disposé à lui faire part de ses sentiments. Alors que moi, je me sentais encore un peu effrayé et j'avais peur qu'elle finisse par me quitter pour ça.
 
Je resserrais mon emprise sur sa taille et elle fit une légère pression sur mon bras, comme pour me dire que tout allait bien. Nous étions tous les trois assis sur le canapé, Andréa s'était directement réfugiée dans mes bras et discutait encore avec Aaron. Moi j'écoutais et me contentai de caresser les bras d'Andréa. Elle essaya de nouveau de me faire participé à la conversation, mais une fois de plus je n'y mettais pas vraiment du mien.
 
Au bout d'une demi heure, Aaron décida enfin à partir et je ne pus m'empêcher de sourire. J'allais enfin pouvoir retrouver ma Andréa et lui faire ce que bon me semblait, sans qu'il ne soit là, à nous regarder à la moindre caresse ou preuve de tendresse que je faisais à Andy. J'avais une folle envie de l'embrasser à pleine bouche, la faire frissonner et j'avais envie de sentir ses doigts tirer mes cheveux.
 
- Je vais aller chercher ce que tu as laissé là bas. Dit-elle en se levant.
- Non ne t'embête pas, gardez tout.
- On peut pas, on repart demain. Annonçai-je et son regard se posa sur moi.
 
Andréa lui sourit et partit dans la cuisine, rassembler le surplus de nourriture qu'il avait apporté pour ce soir. Il me regarda longuement avant d'ouvrir la bouche pour parler, mais je le coupai avant qu'il n'ait put prononcé un seul mot.
 
- N'ose même pas me demander de prendre soin d'elle ou autres conneries que tu as en tête. Je sais ce que je suis censé faire. Lui dis-je sévèrement.
 
Il referma la bouche et hocha la tête avant de se lever, pour aller vers Andy qui avait les sacs dans les mains. Il déposa ses lèvres sur la joue de la brune puis la prit brièvement dans ses bras. Il lui dit une nouvelle fois qu'elle n'hésite pas à l'appeler en cas de besoin. J'aurais voulu intervenir pour lui dire qu'elle ne l'appellera pas, mais je me retins. Il se retourna pour me saluer d'un hochement de tête puis quitta enfin la maison.
 
Andréa réapparut dans le salon et directement vint s'asseoir près de moi. Elle poussa un profond soupire et un petit sourire prit place sur ses lèvres.
 
- Ça m'a fait du bien de le revoir. Admit-elle et je me raidis. J'ai aimé parler de ma mère avec lui. Sourit-elle en relevant le regard vers moi.
- J'ai vu ça.
- Jamais je ne pensais le revoir, il beaucoup changé en plus.
- On peut changer de sujet ? Demandai-je agacé et elle fronça légèrement les sourcils.
- Euh oui. Sourit-elle.
- Merci.
 
Je me penchai vers elle et embrassai doucement sa mâchoire, jusqu'à descendre sous son oreille où elle frissonna. J'adorais l'effet que je lui faisais, parce que je savais que j'étais le seul à connaître à quel endroit il fallait l'embrasser ou la toucher pour qu'elle frisonne. Elle laissa remonter ses mains le long de mes bras avant de les enfouir dans mes cheveux. Elle tira légèrement dessus quand je pris la peau de son cou entre mes dents. Elle lâcha un soupir et je remontai doucement jusqu'à son oreille.
 
- Tu m'as manqué ce soir. Soufflai-je et elle rit légèrement.
- J'étais tout le temps avec toi, sauf quand j'ai préparé le manger avec Aaron. Je relevais la tête vers elle.
- Je sais mais j'aurais préféré rester tout seul avec toi.
- Moi aussi, mais voir Aaron ça a fait remonter tellement de souvenirs. Dit-elle en souriant et je me reculai un peu. On était tout le temps ensemble, sauf quand je passais du temps avec ma mère. Nos parents pensaient qu'on allait finir ensemble.
 
Je soupirai puis me levai du canapé, me dirigeant vers les escaliers.
 
- Où tu vas ?
- Dormir, j'en ai assez de t'entendre parler de lui !
- Ça va excuse-moi d'être heureuse de retrouver un ancien ami. Elle croisa les bras sur sa poitrine.
- Ancien amour tu veux dire. Elle fronça les sourcils.
- Tu plaisantes j'espère, j'avais sept ans Harry ! S'énerva-t-elle en se levant. C'est du passé.
- Apparemment pas pour lui.
- Tu racontes n'importe quoi ! C'est juste un ami.
- Un ami ? Pourtant vous aviez l'air d'être le parfait petit couple tout à l'heure, pendant que j'étais assis à table comme un con !
- T'es complètement parano. Dit-elle en secouant la tête et elle se rassit.
- Ah ouais ? Ben tiens, Je sortis mes clés de voitures et lui mit dans la main. Tu n'as qu'aller le retrouver, lui qui est si parfait !
 
Je refermai sa main sur les clé et grimpai vite à l'étage. J'entrai et claquai fortement la porte derrière moi. Je passai mes deux mains sur mon visage puis dans mes cheveux et je regrettai de m'être emporté comme ça. Je ne supportai simplement pas l'étincelle qu'elle avait dans les yeux quand elle parlait de lui, j'avais peur que le revoir avait réveillé ses sentiments pour lui.
 
Je soufflai et retirai mon t-shirt ainsi que mon short avant de m'allonger à plat ventre sur le lit. Je mit la tête entre mes bras et soupirai, essayant de me calmer un peu. J'avais besoin de repos et surtout d'en reparler avec elle à tête reposé.
 
POINT DE VUE ANDRÉA
 
Je passai un main dans mes cheveux avant de jeter les clés sur la table basse. Je ne comprenais pas sa réaction. Je m'étais efforcée de ne pas le laisser de côté pendant tout le repas, mais il avait eu le culot de me reprocher de l'avoir délaissé pour Aaron. Certes j'étais vraiment heureuse de l'avoir revu, mais ça s'arrêtait là. Les seuls sentiments que j'éprouvais pour lui aujourd'hui, n'était que de l'affection amicale, rien de plus.
 
Je me levai du canapé et grimpai dans la chambre pour le retrouver. Je voulais lui dire qu'il se trompait, que je n'aimais que lui. Je savais qu'il ne pensait pas un traître mot de ce qu'il avait dit, je le connaissais assez pour avoir deviné qu'il était jaloux, même s'il m'avait assuré du contraire. Je ne savais pas pourquoi il niait parce que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Sa réaction était peut-être excessive, mais ça me réchauffait le coeur de savoir qu'il pouvait être jaloux, lorsqu'un autre garçon s'approchait de moi. C'est pour ça, que je ne lui en voulait pas de s'être énervé, j'étais trop contente.
 
J'ouvris doucement la porte de la chambre et entrai à l'intérieur. Il était allongé à plat ventre, la tête caché entre ses bras. Je fis voyager mes yeux le long de son corps à moitié nu et je n'avais qu'une envie, c'était de me glisser contre lui et le serrer très fort. Je retirai son short et mon débardeur, avant d'attraper le t-shirt qu'il portait aujourd'hui pour l'enfiler. Je m'allongeai doucement à côté et regardai le plafond. J'écoutais sa douce respiration et celle-ci m'indiqua qu'il ne dormait pas encore. Je tournai la tête vers lui, qui n'avait pas bougé d'un poil. J'aurais pus croire qu'il dormait, mais je le connaissais trop bien.
 
Je me tournai sur mon flan gauche et soulevai son bras, je passai ma tête sous celui-ci et me serrai contre lui. Je passai un bras et une jambe autour de lui puis collai mon front contre le sien. Il ne bougea toujours pas, ses yeux étaient fermés et ses cheveux lui retombaient sur le front, il était vraiment magnifique.
 
- Je sais que tu dors pas.
 
Aussitôt que les mots furent prononcés, ses yeux s'ancrèrent aux miens. Je passai la main dans ses cheveux pour les retirer de son front et dégager son beau visage. Il me regarda longuement dans yeux avant de faire chuter son regard sur mes lèvres. Je lui souris tendrement avant de me serrer tout contre lui. Il soupira et passa un bras autour de mes épaules et me serra dans ses bras. Il enfouit son nez dans mes cheveux et inspira longuement avant de claquer un baiser sur ma tempe. Je ne savais si je devais lui parler maintenant ou pas, je ne voulais pas gâcher ce moment de tendresse en l'énervant encore.
 
Je fis balader la pulpe de mes mains le long de son dos, jusqu'à ses épaules, puis je redescendis jusqu'à la bande de son boxer. Il frissonna sous mes doigts et poussa un soupir presque inaudible, je souris et reposai mon front contre le sien. Je réfléchis quelques instants, puis je me décidai enfin à lui dire que j'étais désolée pour tout à l'heure. Je savais que ça l'agacé, mais je n'avais pas put m'empêcher de parler d'Aaron. J'étais tellement heureuse de partager mes souvenirs avec lui, que je n'avais pas pensé que ça pourrait blesser Harry. D'ailleurs je pensais qu'il allait être plus compréhensible et être heureux pour moi, mais sa possessivité avait prit le dessus. Pas que ça me déranger en fin de compte.
 
- Je suis désolé. Nous dîmes en même temps, ce qui nous fit rire.
- Je suis désolé bébé, j'aurais pas dû réagir comme ça.
- Non c'est moi, je n'aurais dû continuer de parler de lui alors que ça t'énervé.
- J'étais vert de rage.
- Je sais. Soupirai-je.
- Mais plus que tout, j'étais jaloux. Dit-il et je relevai les yeux vers lui. Ne me regarde pas comme ça. Je suis jaloux, possessif et j'y peux rien. Il coinça une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Tu m'en veux pas ? Demanda-t-il en faisant la moue et je secouai la tête en souriant.
- Je le savais, je te connais Harry.
 
J'enfouis ma tête dans son cou pendant qu'il me faisait par dessus lui, ses bras emprisonnant mon corps contre le sien. Je frottai mon nez entre ses deux hirondelles et déposai un baiser. Je croisai mes bras sur sa poitrine et reposai mon menton dessus en souriant.
 
- Aller dors, demain on a de la route à faire.
- On va où ?
- Je sais pas encore, on verra sur la route si tu trouve le prochain dossier.
 
Je hochai la tête puis lui souris timidement. Il me rendit légèrement mon sourire, puis enroula ses bras autour de ma taille me gardant tout contre lui. Je calai ma tête contre son torse musclé, je posai une main sur sa poitrine, pendant que l'autre remontait pour se perdre dans ses boucles brunes.
 
- Bonne nuit Harry.
- Bonne nuit ma belle.
 
**
 
Le lendemain matin nous nous étions levés de bon matin afin de reprendre la route. Nous ne savions pas encore où nous allions, mais Harry avait tenu à quitter le chalet le plus vite possible. Il voulait éviter de rester plus de deux ou trois jours au même endroit pour éviter que l'on nous repère. Je voulais lui demander si ça avait aussi un rapport avec Aaron mais je m'étais abstenu, je ne voulais pas l'énerver. Même s'il était mignon quand il boudait. J'avais tout de même insisté pour passer laisser un petit mot à Aaron dans sa boite aux lettres, afin de le remercier. Harry n'avait pas beaucoup apprécié. Mais finalement il n'en a pas plus tenu compte que ça.
 
Je supposais que, comme moi, il voulait éviter une dispute inutile. Nous étions tellement bien ces derniers jours qu'on ne voulait certainement pas gâcher tout ça. Nous retrouvions petit à petit notre complicité et même si ces derniers jours je m'étais laissée aller avec lui, à l'embrasser à tout va, rien n'était totalement réparé. Mais j'étais certaine que nous étions sur la bonne voie. Il le fallait. J'avais besoin de lui et je ne supporterais plus d'être en froid avec lui. J'avais peut-être agit de façon excessive mais je voulais tellement me protéger et je n'avais pas réfléchit. Avec le recul, je me rendais compte à quel point j'avais été méchante avec lui.
 
Mais il était toujours là, près de moi en train de conduire loin de Norham, sa main posé sur ma cuisse. Ses lèvres formaient une ligne droite et ses sourcils étaient froncés montrant à quel point il pouvait être concentré sur sa route. Il était divinement beau. Un ange tombé du ciel avec ses yeux vert forêt et ses boucles brunes dressées sur le haut de sa tête. C'était mon ange à moi et jamais, non plus jamais je m'éloignerais de lui. Je l'aimais tellement ça c'en était presque douloureux, mais c'était une douleur agréable qui me réchauffer le cœur.
 
Un sourire prit place sur mes lèvres et j'entremêlai mes doigts avec les siens. De son pouce il caressa tendrement le dos de ma main et un agréable frisson parcourut mon corps. C'était l'effet qu'il me faisait et il était le seul capable d'un tel pouvoir sur moi, il sera toujours le seul. Rien ne pourra nous séparer et je savais que du moment que nous étions lui et moi, nous étions bien plus apte et plus fort à nous battre pour retrouver notre vie. Une vie que nous continuerions main dans la main, du moins c'était ce que je voulais plus que tout au monde.
 
Je ramenai nos mains liées à ma bouche et pressai tendrement mes lèvres sur ses jointures. Il pressa doucement ma main en réponse et je tournai la tête vers lui pour voir son beau visage, concentré sur la route. Un petit sourire étira ses lèvres quand il sentit mon regard peser sur lui. Il apporta à son tour nos mains à sa bouche et me mordilla les doigts ce qui me fit glousser, son sourire s'étira un peu plus creusant sa joue de son irrésistible fossette.
 
- Ne me déconcentre pas pendant que je conduis. Sourit-il en jetant un coup d'œil vers moi.
 
Je lui rendis son sourire avant de regarder devant moi, pour voir se dresser devant nous le péage. Je resserrai un peu sa main, toujours un peu nerveuse à l'approche d'un nouveau péage.
 
- C'est juste un péage à ticket détend toi bébé. Rassura-t-il en pressant ma main.
- Ça me fait toujours un peu peur.
- Je sais, mais on risque rien.
 
Il stoppa la voiture dans la file d'attente et se retourna un peu vers moi. Je relevai la tête vers lui et lui sourit légèrement. Il se pencha et déposa doucement ses lèvres aux coins des miennes avant de frotter son nez contre ma joue. Il claqua un baiser sur ma joue, il se redressa et avec nos mains liées, passa la première pour avancer un peu dans la file. Je m'efforçais de me détendre, malgré le fait que nous étions beaucoup plus exposé dans les péages que sur la route.
 
Je soupirai et me laissai aller contre le siège, tenant toujours la main d'Harry. Il fit encore avancer la voiture et la stoppa juste devant l'automate pour récupérer le ticket, mais il se figea en même temps que moi. Je déglutis nerveusement et commençai à serrer de plus en plus fort la main d'Harry, qui lui se contenta de rester impassible.
 
Face à nous, un homme habillé d'un gilet jaune fluo faisait le pied de grue sur le tremplin en pierre. Il devait sûrement se charger de la sécurité ou un truc dans le genre. Il avait un talkie-walkie à la main et ses yeux étaient braqué sur nous. Du coin de l'œil, je vis Harry descendre sa vitre, tendre le bras et attraper le ticket. L'homme continuait de nous fixer, le visage dur et impassible, ce qui ne fit qu'accroître mon anxiété. Harry coinça le ticket dans son pare-soleil et passa la première. La barrière se releva et il avança pour quitter le péage au pas, l'homme ne nous lâcher pas des yeux, quand nous passâmes près de lui attrapa son talkie-walkie, tout en tournant sur lui même pour nous regarder partir.
 
- Merde ! Jura le bouclé en lâchant ma main. Accroche-toi !
 
Il accéléra fortement et la voiture prit de la vitesse, il commença à zigzaguer entre les voitures à une allure folle, tout en jetant des coups d'œil au rétroviseur. Mon cœur battait à tout rompre et je jetai des regards frénétique derrière. J'étais terrifiée et complètement paniquée, quand je regardai derrière, je vis deux voitures noires aux vitres teintées approcher à tout allure. Elles aussi roulaient à une vitesse folle pour nous rattraper.
 
- Harry ! On est suivis !
- Je sais accroche-toi.
 
Je me replaçai sur le siège et regardais la route qui défilait beaucoup trop vite. Je passai une main dans mes cheveux et essayai de calmer ma respiration. Harry se déporta brusquement sur la droite doubla une dizaine de voiture, avant d'une fois de plus se déporter sur la droite afin de prendre la sortie. Il accéléra et devant nous se dressa la péage de sortie d'autoroute, il accéléra encore et frappa contre la voiture devant nous et la poussa jusqu'à que nous passions la barrière de sécurité. Je m'accrochai fortement au siège, quand Harry reprit de la vitesse et zigzagua entre les voitures, pour ne pas m'écraser contre la portière. Je me retournai pour voir si les voitures nous suivaient toujours, mais je n'eus pas le temps d'apercevoir quoi que se soit, Harry tourna violemment et je fus projetée contre la portière. Je hoquetai quand mon dos frappa la portière, je passai un main dans mes cheveux les repoussant à l'arrière avant de me replacer sur mon siège.
 
Harry ne cessa de tourner brusquement dans des rues différentes, de la ville où nous venions d'entrés, pour essayer de semer les deux voitures derrière nous. Mais elles s'accrochaient et ne nous lâchaient pas d'une semelle. Je supposais que les conducteurs avaient l'habitude de ce genre de course poursuite et qu'évidement ils n'avaient aucune peine pour nous suivre. Même si Harry était un très très bon conducteur, ça ne suffisait pas à les semer pour le moment.
 
Mes yeux s'écarquillèrent, lorsque je vis deux voitures noires arriver face à nous. Je relevais les yeux vers Harry, qui avait la mâchoire contracté, les yeux d'un noir profond, il tenait fermement le volant, tellement que ses jointures étaient blanches. Je le vis décrocher une de ses mains du volant et attraper le frein à main. Je déglutis et enfonçai mes ongles dans le cuir du siège, me préparant à ce qui allait suivre. J'avais vu assez de film d'action comme Fast and Furious pour comprendre ce qu'il allait faire.
 
Il augmenta encore la vitesse et en même temps tira sur le frein à main et braqua le volant à gauche, pour nous faire tourner. Les roues arrières patinèrent sur le goudron dans un crissement aiguë et la voiture partit de l'arrière pour se positionner dans la direction qu'Harry avait choisit. Il relâcha tout et fonça dans la nouvelle direction. J'enlevai mes cheveux de mon visage, qui étaient partis dans tous les sens puis regardai la route le cœur battant à tout allure.
 
- Ça va ? S'enquit-il d'un ton ferme.
- Ouais.
 
Je ne lui en voulais pas d'avoir été brusque, je savais qu'il ne le voulait pas, il était juste en colère. Il était aussi très concentré sur ce qu'il faisait, il voulait autant que moi nous sortir de là. La différence était que moi je ne pouvais rien faire, c'était sur lui que tout reposait et je comprenais que ça lui mettait un peu la pression. Pourtant il restait impassible à part peut-être la lueur de fureur qui dansait dans son regard émeraude. J'aurais aimé le rassurer et lui dire que tout irait bien, mais premièrement je n'en étais moi-même pas convaincu et deuxièmement je préférais ne rien dire et le laisser se concentrer sur la route.
 
Nous remontions une nouvelle rue, quand à la fin de celle-ci une autre voiture noire - la copie conforme des quatre autres - nous coupa la route. Harry freina violemment et braqua le volant à droite. Le Ranger Rover pivota et tapa sur le flan de l'autre voiture. Harry tourna la tête vers la rue et fit gronder le moteur. Moi je fixais la voiture dans laquelle nous avions tapés au cas où. Harry accéléra maintenant la voiture en place et ça commençait à sentir le caoutchouc à cause du burn qu'il était en train de faire. La voiture près de nous baissa la vitre, révélant un homme qui pointa un flingue vers Harry.
 
- Harry !!
 
Il lâcha le frein et la voiture avança brusquement, me collant contre mon siège. Je pivotai pour regarder derrière et vis la voiture numéro deux, taper dans la voiture numéro un, comme nous l'avions fait. Vu l'impacte, j'imaginais la voiture numéro deux arriver à toute allure sur nous, pour nous emboutir. Harry avait eu un bon réflexe. Malheureusement ça ne suffit pas à les arrêter et ils s'empressèrent de redémarrer à notre suite. Nous avions quand même une courte longueur d'avance, mais je savais déjà qu'ils ne tarderaient pas à nous rattraper, vu leurs voitures puissantes.
 
- Couche-toi ! Hurla-t-il.
- Quoi ?
 
En une fraction de seconde, Harry déboucla ma ceinture et m'attrapa par la nuque pour me coucher sur ses cuisses. Jutes à ce moment des coups de feux retentirent et les balles ricochèrent sur la carrosserie du Range Rover. J'avais mes mains plaqués sur mes oreilles, les yeux fermement fermés et je sursautai à chaque impacte de balle sur la carrosserie. Je sentis la voiture rouler de plus en plus vite, mais je ne savais pas où Harry nous emmenait, tout ce que je voulais c'était en finir au plus vite. Je faisais de mon mieux pour contenir mes émotions, mais j'avais juste envie de me cacher dans un trou de souris et pleurer.
 
Je voulus jeter un coup d'œil à la route, pour voir où nous allions mais Harry avait posé son bras sur ma tête pour me protéger, je ne pouvais donc pas bouger. Les coups de feu se faisaient plus rare et je me demandais si nous les avions enfin semés. Harry jura et finit faire à la voiture un écart et les coups de feux reprirent de plus belle. Je nichai ma tête contre sa jambe et j'attendis que ça passe, si jamais si passait vraiment. J'étais persuadée qu'ils ne nous laisseraient pas de si tôt, mais j'avais confiance, Harry nous sortirait de là.
 
- Andréa ouvre la boite à gant et met les flingues dans ton sac, fait vite !
 
Il retira son bras et je me redressai un peu, il me dit de rester couché, ce que je fis sans attendre. J'ouvris la boite à gant et comme il me l'avait dis, j'attrapai les deux armes ainsi que les chargeurs et les fourrés dans mon sac. Je le fermai après la boite à gant et je passai mon sac sur mes épaules. Je ne savais pas encore ce qu'Harry avait en tête, mais je devinais que nous allions bientôt abandonner la voiture. Je ne savais pas si c'était une bonne idée, mais rester dans cette voiture n'en était une bonne non plus. Lorsque je regardais dehors, je vis que nous avions quittés le centre, pour rejoindre un chantier de construction un peu en dehors de la ville. J'osai un coup d'œil derrière, pour voir les voitures nous suivre de loin, je ne savais pas comment il s'était débrouillé, mais Harry avait réussi à prendre un longueur d'avance.
 
Il tourna brusquement et enfonça les légères grilles et s'aventura à l'intérieur du chantier. Il gara la voiture en travers et coupa le moteur, puis sauta de la voiture. Je ne me fis pas prier pour le suivre, je sortis moi aussi de la voiture et le rejoignis devant celle-ci, quand nous entendîmes les voitures arriver. Harry m'attrapa la main et nous partîmes en courant à travers les maisons en construction. Il me tira à travers le chantier avant de tourner dans une allée.
 
Nous nous stoppâmes en dérapant sur les graviers quand nous vîmes face à nous, des hommes armés courir dans notre direction. Harry voulut faire demi-tour, mais d'autres hommes arrivèrent à notre rencontre. Nous étions encerclés. Harry regarda partout autour de nous en tournant sur lui-même, il m'attira dans ses bras et fit en sorte que d'une façon ou d'une autre, je sois toujours protégée des hommes qui pointaient une arme vers nous. Je m'accrochai à lui et regardai chaque hommes face à nous, essayant de ne pas trop paraître terrifié, parce que je l'étais vraiment.
 
Harry me mit derrière lui et recula doucement vers le mur derrière afin de me protéger. Seulement j'avais encore plus peur, je savais qu'ils n'hésiteraient pas à tirer sur lui, alors que moi j'étais protégée par les ordres que Simon leurs avait sûrement donnés et par le carnet. Ils avaient besoin de moi et je n'étais donc pas susceptible d'être tuée comme Harry pouvait l'être. J'essayai de repousser son bras pour passer devant lui, mais il me tenait fermement, ses doigts s'enfoncèrent dans la peau de mes hanches pour me maintenir en place. D'habitude j'aurais sûrement grimacé ou hurlé à cause de la forte pression de ses doigts, mais j'étais trop préoccupée à me soucier de lui.
 
Je tirai sur son t-shirt et me débattis derrière lui, mais rien n'y faisait et je commençai à m'affoler. Ma respiration s'accéléra et je gigotai de plus en plus. À nous voir comme ça, on aurait put penser que je cherchai à m'éloigner de lui, mais je voulais le protéger, lui évité de se faire tuer, surtout devant moi. Non je le ne supporterais pas, je pouvais pas le voir mourir sous mes yeux, comme dans le cauchemar que j'avais fais. Je secouai la tête pour chasser ses penser de ma tête, puis je posai mes deux mains à plat sur le dos d'Harry et je me poussai à l'arrière, tentant encore une fois de me dégager de sa prise. Il devait savoir ce que j'avais en tête et il ne me laisserait jamais faire, au plus j'essayais de me retirer de son emprise au plus ses doigts se resserrèrent.
 
- Harry je t'en prie. Suppliai-je la voix tremblante.
 
J'attrapai ses doigts et les tirai pour le faire lâcher prise toujours en le suppliant d'une voix tremblante. D'ailleurs ma voix n'était pas la seule à trembler, tout mon corps était secoué par la peur, l'adrénaline et la détermination que j'avais à vouloir passer devant lui pour le protéger. Ses doigts finirent par lâcher, mais avant qu'il ne puisse les raccrocher à ma taille, je repoussai sa main et passai sous son bras. Son autre main n'eut pas d'autre choix que de lâcher aussi, ce qui me permit de mieux me placer devant lui. Je poussai mon dos contre le sien et accrochai ses bras autour de ma taille, sans quitter les hommes des yeux. Tous se redressèrent un peu, certains les sourcils froncés et d'autres les yeux écarquillés. Ils ne s'attendaient sûrement pas à ce que je prenne ce risque.
 
J'étais peut-être toujours terrifiée c'était vrai, mais ma volonté de protéger Harry passait par dessus tout. Même si je savais qu'à lui ça ne lui plaisait pas trop, j'avais sentis son corps se raidir contre le mien quand je m'étais pressée contre lui, mais tant pis, je n'étais pas prête à bouger de là. Je passai mes bras derrière et encerclai sa taille le maintenant bien comme il faut contre moi et éviter qu'il ne me repousse.
 
Je ne savais pas encore comment nous allions nous sortir de là et je ne préférais ne pas y penser pour le moment, mais le fait que nous soyons cerné comme ça, n'était pas bon signe pour nous. Je déglutis difficilement et me concentrais pour essayer de garder mon sang froid. Une voiture arriva doucement vers nous et hommes face à nous se séparèrent pour la laisser passer. Je n'avais pas besoin d'attendre qu'il descende de la voiture pour savoir qu'il était dedans, sûrement à jubiler de sa « victoire ». Mais ça ne m'empêchait pas de me raidir quand la portière s'ouvrit, Harry resserra instinctivement ses bras autour de ma taille, alors que des cheveux blonds en bataille firent leurs apparition.
 
Quand ses yeux bleus glacial entra en contact avec les miens je me figeai, comme si j'étais paralysée. C'était peut-être ça d'ailleurs, j'étais paralysée par la peur, mais je n'avais pas peur pour moi. J'avais peur pour l'homme que j'aimais et qui ferait sûrement tout pour me protéger. Sauf que maintenant c'était à mon tour de le protéger de son propre cousin psychopathe.
 
- Alors comment on se retrouve ?

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