Chapitre 36

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Assise à l'avant de la voiture, je déchiffrais, déchiffrais et déchiffrais la page que j'avais commencé hier. Je n'avais pas arrêté depuis que je m'étais réveillé ce matin. Au plus vite je découvrirais où se cache les dossiers, au plus vite j'en aurais fini avec tout ça. Du moins je l'espérais.
 
J'aurais aimé que tout ça soit plus simple, que tout ces fichus dossiers soient tous au même endroit. Mais non il fallait qu'ils soient dispersés aux quatre coins du pays, pour me rendre la tache bien plus difficile qu'elle ne l'ait déjà. De toute façon ma vie n'a jamais été réellement facile avant. À cause de l'absence de ma mère, j'avais dû parfois me débrouiller toute seule pour certaines choses. J'ai donc dû apprendre à me maquiller seule, à être préparée pendant la période rouge du mois.
 
Je me souviens que mon père avait essayé de me parler ce cette période, c'était la conversation la plus horrible que j'ai eu avec mon père. D'ailleurs après ça je lui ai fais promettre de ne plus me parler de ce genre de choses.
 
Un léger sourire s'afficha sur mes lèvres face à ce souvenir, mais aussi aux autres qui commençaient à refaire surface. Comme celui du jour où il a essayé de savoir, si j'avais déjà eu des relations sexuelles avec un garçon. Ça aussi c'était embarrassant. Jamais je n'oublierais le choix de ses mots pour ça, même si sur le coup j'étais gênée le fait d'y repenser me fait rire.
 
Au fond je crois qu'Harry a raison, mon père avait deux personnalités et celle qu'il avait avec moi était complètement différente de celle qu'il avait avec les autres. Avec moi il était vraiment lui-même, un père aimant, drôle, parfois trop curieux mais aussi très protecteur.
 
Alors je suppose qu'avec les autres, il devait être froid, méchant et agressif. Exactement comme Harry. Avec moi le bouclé était tendre, affectif, joueur et rassurant. Il était en quelques sortes lui-même. Il réservait son côté terrifiant et dangereux pour les autres. Finalement il avait beaucoup plus de point commun avec mon père que je n'aurais put l'imaginer. Je pense qu'ils se seraient très bien entendu tous les deux.
 
Je sursautais brusquement, lorsque le brun près de moi se mit à éternuer, ce qui l'avait directement réveillé. Je tournais la tête en souriant, alors qu'il était prit de plusieurs autres éternuements. Je n'aurais jamais cru que ce genre de chose pouvait être aussi adorable lorsque c'est lui qui le faisait.
 
Une grimace tordit son visage sentant une nouvelle vague approchait, mais elle n'arriva pas. Il se redressa et fixa un point invisible dans la voiture, il resta concentré un petit moment, avant que finalement il éternua une nouvelle fois.
 
- Putain ! Jura-t-il en passant son doigt sous son nez.
 
Il tourna nonchalamment la tête vers moi, lorsqu'il m'entendit ricaner doucement. Il soupira avant de se reposer à l'arrière sur son siège. Il passa ses deux mains sur son visage, puis il secoua doucement la tête.
 
Je fronçais les sourcils lorsque je le vis sortir de la voiture, j'ouvris la portière et partis derrière lui. Il me regarda par-dessus son épaule, avant de se stopper et de me faire face.
 
- Bébé je vais pisser tu ne vas quand même pas me suivre. Fit-il amusé par la situation, alors que de mon côté je me transformais en coquelicot.
 
Il passa une main dans ma nuque afin de m'attirer plus près de lui, il déposa ses lèvres sur mon front, puis il partit s'enfoncer dans la forêt. Je ris doucement en secouant la tête, puis je repartis me poser contre la voiture.
 
Je m'asseyais sur le capot et me laissais porter par le silence des alentours. La température extérieure était tellement agréable, il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. C'était juste parfait, je pourrais rester des heures entières comme ça, juste en profitant du chant des oiseaux, de la vue sur le lac et de la température.
 
- Andy viens voir vite ! Dit le brun au loin pas trop fort comme si quelqu'un pouvait nous entendre.
 
Lorsque je me retournais vers lui, je le vis à l'entrée du bois me faisant signe de le rejoindre. Je descendis du capot de la voiture et m'avançais doucement vers lui. Une fois devant lui, il me fit signe de ne pas faire de bruit, ses doigts s'enroulèrent autour de mon poignet. Il m'entraîna avec lui dans la forêt, toujours en faisant très attention à ne faire aucun bruit.
 
Je ne comprenais pas ce qu'il voulait, jusqu'à qu'il s'arrête et pointe du doigt quelques choses. Je tournais doucement ma tête dans la direction qu'il me montrait, mon visage s'illumina automatique et un immense sourire prit place sur mes lèvres. À peine à quelques mètres de nous, un petit faon marchait prudemment en reniflant un peu partout. C'était la première fois j'en voyais un et d'aussi près, il était vraiment trop mignon.


Je me reposais doucement contre le bouclé derrière moi, il passa ses bras autour de moi et reposa son menton sur ma tête. Il me berça doucement et à ce moment je me sentais encore libre. J'avais l'impression que je pouvais déplacer des montages. À ce moment j'étais tout simplement heureuse.
 
Je tapotais le bras d'Harry en voyant la mère du petit faon arriver, il rit doucement avant de claquer un baiser sur mon front.
 
- Aller viens, on retourne à la voiture. Dit-il, je hochais doucement la tête, je jetais un dernier coup d'œil au faon et à sa mère.
 
Je me retournais face au brun, qui me lança un petit sourire qui me fait complètement craquer. Tellement que je ne pus m'empêcher de me hisser sur la pointe des pieds et d'écraser mes lèvres sur les siennes.
 
Il caressa ensuite son nez contre le mien, avant de se mettre dos à moi et de s'abaisser légèrement. Comprenant ce qu'il voulait, je ne mis pas longtemps à grimper sur son dos. J'enroulais légèrement mes bras autour de son cou, puis reposais ma tête au creux de son cou. Il marcha entre les immenses arbres et nous sortit de la forêt, ses grandes jambes nous firent très vite arriver jusqu'à la voiture. Il me reposa doucement à terre, puis me fit face à nouveau.
 
Mes yeux se fermèrent nonchalamment, lorsque son doigt traça doucement les traits de mon visage. J'appréciais chacune de ses caresses, voulant qu'il continue encore et encore. J'aimais tellement lorsqu'il posait ses mains sur moi, j'avais l'impression de voler lorsqu'il le faisait.
 
Je sentis mes poils se mettre au garde à vous, lorsque le souffle du brun venait maintenant claquer sur mon visage, m'indiquant qu'il était tout proche. Son pouce caressa doucement mes lèvres, ce qui me fit légèrement sourire.
 
- Je t'ai déjà dis à quel point tu pouvais être belle. Souffla-t-il en reposant son front contre le mien.
- Non. Souriais-je ouvrant les yeux admirer ses lèvres roses.
- Menteuse.
 
Il fit sensuellement glisser sa lèvre inférieure sur la mienne, m'envoyant une nouvelle vague de frissons. Inconsciemment j'avais collé mon bassin au sien, ce qui le fit légèrement grogner. Je me mordis timidement la lèvre inférieure tout en rougissant, je me mise sur la pointe des pieds, pour arriver à peu près à sa hauteur, du moins à la hauteur de ses lèvres.
 
J'avais tellement envie de l'embrasser, que je devenais beaucoup plus confiante. Je me laissais contrôler par mon avidité de ses lèvres tellement parfaite, au petit goût mentholé. Je caressais ses lèvres avec ma langue, lui demandant l'autorisation, qui bien sûr m'accorda sans hésiter. Nos langues s'entremêlèrent l'une à l'autre, cherchant qui aurait la domination sur l'autre.
 
Sans interrompre notre échange je fis glisser mes doigts sur l'avant bras d'Harry, tout en remontant vers sa nuque. Pendant que lui de son côté, laisser ses doigts descendre le long de mon dos, avant de les fourrer dans les poches arrières de mon jeans.
 
Je sursautais légèrement, ne m'attendant vraiment pas à ce genre de choses. Mais je ne le repoussais pas pour autant, préférant me concentrer sur notre baiser langoureux et sur mes doigts s'enroulant autour de ses boucles brunes.
 
Je brisais notre lien à contre cœur, dû au manque d'air. Je reposais mon front contre le sien toujours haletante, mon cœur tambourinait fortement contre ma poitrine et pendant un court instant je crus qu'il allait exploser.
 
Harry fit pression sur mes fesses en souriant espièglement, avant de me rapprocher à nouveau. Il déposa à nouveau ses lèvres sur les miennes, mais cette fois dans un baiser plus chaste.
  
- On devrait peut-être y aller maintenant, avant que tu ne perdes accidentellement tes vêtements. Dit-il en se mordant la lèvre inférieure en souriant, dévoilant ses magnifiques fossettes.
- Accidentellement ? Répétai-je amusé.
- Ouais, ça serait bête quand même. Grimaça-t-il amusé.
 
Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire, il agrandit son sourire avant de venir embrasser ma joue.
 
- Aller en route.
 
Nous montâmes en voiture en même temps, je repris mon carnet après avoir bouclé ma ceinture, pour pouvoir continuer de travailler pendant le voyage. Harry démarra la voiture. Je soupirais lourdement, voyant le lac commençait à s'éloigner, pendant qu'Harry faisait marche arrière.
 
C'était tellement magnifique ici, que je ne voulais plus repartir. On était tellement bien tous les deux ici, on était complètement libre.
 
**
 
Après une bonne heure de route, le panneau de Stafford apparut un peu plus loin sur la route. Je soufflais sentant un boule se former à l'intérieur de mon estomac. Nous n'étions même pas encore arrivés, que déjà j'étais complètement terrifiée.
 
Je savais que j'allais devoir entrer dans une banque bondée de monde et toute seule en plus de ça. J'aurais tellement préféré qu'Harry m'accompagne, cela m'aurait beaucoup plus rassuré. Mais nous ne pouvions pas prendre ce risque.
 
Je déglutis nerveusement lorsque nous passions près du panneau. Nous étions arrivés à Stafford et la pression ne cessait d'augmenter. Je commençais à tapoter nerveusement mes doigts contre ma cuisse.
 
Comment allons-nous faire si jamais nous nous faisions prendre ? Il fallait que je fasse très attention à ce que je faisais. Pourvus que la personne qui tiendrait l'accueil ne regarde pas les infos. J'espérais vraiment que se soit une veille fille, qui ne pense qu'à lire des livres et qui est contre toutes les nouvelles technologies. Ce genre de personne se faisait très rare de nos jours, mais j'espérais du plus profond de mon être, d'avoir la chance de tomber sur l'une d'entre elles.
 
Je sursautais brusquement en mettant ma main sur ma poitrine, lorsque la main du brun se posa sur ma cuisse, en même temps que sa voix rauque retentit dans l'habitacle.
 
- C'était quoi ça ? Demanda-t-il confus.
- Désolée, j'étais complètement ailleurs. M'excusais-je essayant de paraître le plus détendu possible.
- Tu es sûre que ça va ? Questionna-t-il en prenant mon menton entre ses doigts, me forçant à la regarder.
 
Je plongeais mes yeux bleu-gris dans ses grands yeux verts. J'étais tellement loin dans mes réflexions que je n'avais même pas remarqué, que nous nous étions arrêtés. Harry m'observa longuement, avant de caresser mon menton toujours entre ses doigts fins.
 
- Bébé. Reprit-il voulant une réponse.
- Euh ouais, je crois.
- Bien, Fit-il n'insistant pas plus. Tu sais dans qu'elle banque se trouve le dossier ? Continua-t-il.
- Non, mais je suppose que ça doit être une banque importante, qui doit contenir des coffres. Enfin tu vois ce que je veux dire. Expliquai-je monotonement.
- Bouge pas je vais demander à quelqu'un. Dit-il avant t'attraper deux paires de lunettes de soleil et un bonnet. Tiens mets ça pour ne pas qu'on te reconnaisse. Ordonna-t-il en posant le bonnet et une paire de lunettes sur mes jambes.
 
Je ne répondis pas et me contentais d'obéir. Harry attrapa une veste sur le siège arrière et l'enfila rapidement, avant de descendre de la voiture. Je m'enfonçais dans le siège, observant attentivement le brun entrer dans un petit magasin de vêtements. Il se dirigea rapidement vers la caisse ou une jeune blonde était, je la vis hocher la tête et commencer à lui faire des signes, je suppose donc qu'elle lui indiquait le chemin.
 
Je posais mon front sur la paume de ma main, en soupirant lourdement. Je dus me mordre fortement l'intérieur de la joue, pour ne pas craquer et laisser la peur s'emparer de moi. Je devais être plus forte que ça.
 
Je relevais la tête quand j'entendis la portière s'ouvrir, Harry prit place derrière le volant et démarra la voiture. Il me dit que la banque n'est pas très loin, mais j'ai à peine entendu ce qu'il me disait. J'étais trop prise par mes pensées. Il fallait vraiment que je me détente et que j'essaie de positiver les choses. Si je partais là bas en me disant d'avance que je me ferais prendre, j'allais faire tout foirer et vraiment me faire attraper.
 
C'est assez difficile mais il fallait que j'ai l'air détendu, comme si de rien était. Je soupirais intérieurement, me disant que je devais entrer là bas, prendre le dossier et sortir au plus vite sans m'attarder. Et le plus important de tout, ne pas paniquer.
 
Harry gara la voiture juste devant la banque, je déglutis nerveusement alors que j'inspectais attentivement tout le bâtiment. Prenant bien sûr en compte les deux policiers posté devant à fumer leurs cigarettes, pendant leurs pauses respectives.
 
Je soupirais légèrement avant de me tourner vers le brun, qui lui aussi regardait attentivement la banque. Ses sourcils étaient plissés montrant qu'il était concentré, une fois son inspection faite, ses yeux chutèrent sur moi qui étais toujours caché derrière les lunettes de soleil.
 
- Attends que les flics finissent leurs pauses, comme ça après ils iront faire leurs rondes habituelle et par chance ils ne te verront pas. Dit-il calmement.
- Ouais, mais ça n'empêchera pas les autres personnes de me voir. Répliquai-je en m'enfonçant dans le siège les bras croisés sur ma poitrine.
- À toi de te faire discrète. Je soufflais en secouant la tête. Bon qu'est-ce qui t'arrive à la fin ? Demanda-t-il agacé.
- Je suis complètement morte de trouille à l'idée d'entrer là bas, ça te vas ? Répliquai-je en haussant la voix.
- Premièrement tu vas baisser d'un ton. Fit-il sévèrement en me pointant du doigt,Deuxièmement tu sais très bien que tu n'as pas le choix, je ne peux pas y aller à ta place. Et troisièmement je sais que tu flippes mais tu n'en a pas le droit, au point où tu en es, tu n'as plus le droit d'avoir peur. Il faut que tu t'endurcisse un peu, sinon tu vas te bouffer toute cru. Tu n'as pas le choix, il faut que tu t'y fasse ma belle, c'est comme ça maintenant. Finit-il toujours sur un ton sévère.
 
Je le foudroyais du regard, même s'il ne pouvait pas le voir à cause des lunettes. Au lieu de me rassurer, comme il le faisait toujours, il était entrain de m'enfoncer et de me donner des leçons. Bien que la peur se transforma en colère vis-à-vis du brun, elle était toujours là. Mais j'étais beaucoup trop énervé pour y prêter attention.
 
- Ce n'est pas parce que tu es cachée derrière tes lunettes, que je ne sais pas que tu es entrain de m'assassiner du regard. Reprit-il en surélevant un sourcil.
- Je n'en ai rien à foutre.
- Andy vaut mieux que tu commences à te calmer maintenant, n'essaie pas de m'énerver.Répliqua-t-il en regardant vers la banque.
- C'est moi qui devrais être énervée, d'ailleurs je le suis déjà. J'ai peur à l'idée que je puisse me faire attraper et toi au lieu de me réconforter, de me dire que tout va bien se passer, tu me fais la morale. Pestai-je avant de lui tourner le dos.
- Tu crois que je vais passer mon temps à te plaindre ? Tu as tous les mafieux de Londres à tes trousses et tu veux que je continue à te consoler quand ça ne va pas ? Je ne répondis pas, sentant la colère grimper en moi. Il faut que tu te reprennes Andréa, le monde des bisounours c'est fini. Et regarde-moi quand je te parle. Fit-il en posant sa main sur mon bras.
- Ne me touche pas. Grondais-je en claquant fortement sa main.
- Tu me casses les couilles.
- Pas autant que toi tu mes les brises en ce moment. Ripostai-je en me replaçant sur le siège.
 
Il avait réussi à me mettre en colère, alors que c'était la dernière chose dont j'avais besoin. Si seulement il n'était pas aussi imposant, je crois que j'aurais été capable de lui flanquer un bon coup de poing dans le nez. Mais vu la force que j'ai, il n'aurait pas eu bien mal, contrairement à moi.
 
Je soupirais lourdement guettant les deux policiers, qui avaient apparemment fini leurs pauses. Ils se dirigèrent tous les deux vers les grandes portes en verres, avant de disparaître à l'intérieur de la banque.
 
J'abaissais le pare-soleil face à moi, dévoilant le petit miroir. Je retirais le bonnet et les lunettes me regardant, je coiffais légèrement mes cheveux, prenant bien soin de laisser retomber ma frange sur mon front. Je replaçais correctement le bonnet et les lunettes.
 
J'échappais un nouveau soupir avant de prendre mon sac à mes pieds, je sortis ma carte d'identité, comme ça j'éviterais de perdre du temps face au réceptionniste. Je déposais le carnet à la place de mon sac, ne préférant pas prendre le risque de le prendre.
 
Une fois prête j'ouvris la portière côté passager et sortis de la voiture.
 
- Ne traîne pas. Ordonna le brun pendant que je descendis.
- Crétin. Marmonnais-je dans ma barbe.
- Je t'ai entendu !
 
Je m'abaissais afin de l'apercevoir, je lui lançai mon sourire le plus hypocrite accompagné de mon majeur. Je claquai la porte alors qu'il rouspétait. Je secouais la tête avant de me diriger vers la banque.
 
Je montais nonchalamment les deux marches, m'arrêtant devant les grandes portes. J'inspirais un bon coup avant de pousser l'une d'entre elle et pénétrais à l'intérieur. Je jetais un bref coup d'œil autour de moi et me diriger vers l'accueil.
 
Les bras croisés sur ma poitrine j'attendais patiemment mon tour, en jonglant d'une jambe à l'autre. Mes yeux passaient de la personne devant moi à l'horloge accroché derrière la réceptionniste.
 
J'étais d'ailleurs assez contente que ce soit une femme, généralement elles ne prêtaient jamais attention aux clientes, mais par contre elles en prêtaient plus aux clients. Surtout que celle là était le parfait cliché de la blonde aguicheuse et prétentieuse. Exactement le genre de personne qu'il me fallait en ce moment.
 
Je n'étais pas véritablement fan de ce genre de personne, mais si je pouvais la prendre dans mes bras et la remercier de ne me porter aucune attention, je le ferais. Au risque de paraître complètement folle.
 
La dame âgée devant moi en avait enfin fini, elle passa près de moi et je lui lançais un petit sourire quand elle posa ses yeux sur moi. Je roulais des yeux derrières mes lunettes, quand celle-ci haussa un sourcil en me regardant, ne prenant même pas la peine de répondre à mon sourire.
 
Et après ils osent dire que les jeunes ne respecte plus rien et qu'ils sont d'une impolitesse démoralisante, que devront nous dire de ces personnes là alors ?
 
Je n'y prête plus attention et me concentre sur ce que je suis censé faire. Je m'avance vers la réceptionniste osant quand même un sourire, qu'elle me rendit faussement. J'essaie de ne pas me focaliser sur ça, il ne faudrait pas qu'en plus de ça je fasse un scandale dans la banque. Bien que cela me défoulerais un peu, étant donné l'état dans lequel m'avait mit le bouclé.
 
- Bonjour, que puis-je faire pour vous ? Dit-elle de sa voix de crécelle qui me tapait déjà sur le système.
- Bonjour, Fis-je poliment, Est-ce que vous auriez un coffre au nom de Fuller ? Demandais-je essayant de ne pas perdre tout mes moyens.
 
Elle farfouilla dans son ordinateur quelques instants, prenant un air professionnel qui ne lui allait pas du tout. Elle releva ensuite la tête vers moi.
 
- Oui il y a bien un coffre à ce nom.
- Est-ce que je pourrais y avoir accès ?
- Il me faut une pièce d'identité. Répondit-il d'un air supérieur.
 
Toujours en gardant mon calme, je sortis ma carte d'identité que j'avais préparée à l'avance. Je la posais sur le comptoir et aussitôt elle passa dans les mains manucurées de la blonde. Elle l'inspecta dans les moindres détails, je voulus lui dire qu'elle n'était pas fausse mais je préfère me retenir.
 
Elle tapa quelques choses sur son ordinateur, avant de reposer ma carte sur le comptoir. Je m'empressais de la ranger dans mon sac. Elle déposa ensuite une petite clé, comme celle qu'avait le réceptionniste à Londres, quand j'étais allé chercher le dossier de Brent Marshall.
 
- Kristie. Appela la blonde.
 
Une magnifique brune pulpeuse fit apparition derrière le comptoir près de la blonde. À croire qu'ils n'embauchent que des bimbos, pour attirer les clients de la gente masculine. La blonde donna les instructions, avant de lui tendre la petit clé.
 
La dénommé Kristie me lança un sourire chaleureux, beaucoup plus que celui de la blonde, avant de me demander de la suivre. Je lui souris à mon tour avant de lui emboiter le pas. Le bruit de ses talons hauts résonnait dans le hall, faisant se retourner plusieurs personnes.
 
Elle était habillé d'un tailleur bleu marine, avec une chemise blanche déboutonné presque jusqu'à sa poitrine, mais elle était vraiment très belle et paraissait plus vrai que la blonde. Je ne pus m'empêcher de me comparer à elle, avec mon short en jeans et mon débardeur rose fluo, tout ça accompagné d'une paire de converse qui autre fois étaient blanche. J'étais au top du glamour.
 
Nous passâmes plusieurs portes, qu'elle devait déverrouiller à l'aide d'un badge, qui était accroché au bas de sa veste. Nous arrivâmes enfin devant ce que je suppose être la salle des coffres, étant donné que cette fois elle dut taper un code qu'elle connaissait évidemment par cœur.
 
La porte blindée s'ouvrit dévoilant d'immenses rangés de casiers, je continuais de suivre la brune qui savait mieux que moi où elle allait. Elle s'arrêta enfin et regarda la petite clé, elle releva ensuite les yeux et une fois le bon numéro trouvé, elle inséra la clé dans la serrure.
 
Elle en sortit un compartiment métallique, identique à celui de la banque de Londres. Je la suivis alors qu'elle reprit sa marche, vers une table au bout des rangés. Elle déverrouilla le petit coffre et se retourna vers moi en souriant.
 
- Je vous attends dehors, vous arriverez à trouver la sortie ?
- Oui, merci.
- Si vous avez besoin de moi, je suis juste devant la porte.
- Très bien merci.
 
Elle hocha la tête et fit claquer ses talons jusqu'à la sortie. Une fois que j'eu entendu la porte se refermer je m'empressais de retirer mon bonnet et mes lunette. J'ouvris le petit coffre et fis face à une habituelle pochette en carton, sauf que sur celle-ci était écrit le nom de Cole Anderson.
 
Je savais que je ne devais pas m'attarder, mais ma curiosité me poussa à ouvrir la pochette. Je tombais sur une fiche de renseignement exactement comme les autres dossiers. Je jetais un bref coup d'œil sur celle-ci et sur toutes les feuilles, vérifiant s'il y avait vraiment toutes les informations dont j'avais besoins pour coincer ses fils.
 
Je lisais aussi vite que je le pus, sautant parfois des paragraphes, que je considérais inutiles à mes recherches. Je tombais enfin sur deux prénoms que je devinais être les fils de celui-ci, Max et Jared Anderson, ils étaient bien inscrit là.
 
Rassuré je refermais le dossier et le glissais vite dans mon sac. Je verrouillais le petit coffre et repartis, le laissant sur la grande table. Je soufflais et fis demi-tour pour prendre le bonnet et les lunettes que j'avais oublié.
 
J'attrapais le tout et me dirigeai vers la sortie. Je pressais la poignée et ouvris la porte, je sursautais lorsque la brune pulpeuse apparut juste à ce moment. Je posais ma main sur ma poitrine, en même temps qu'elle posa sa main sur son front. Elle me regarda quelques secondes avant de lâcher un petit rire.
 
- J'allais justement venir à votre rencontre, Dit-elle après avoir reprit ses esprits. Avez-vous prit ou ajouté quelques choses à votre coffre ? Parce qu'il faut nous le signaler.
- Non rien. Mentis-je
- Très bien je vais vous raccompagner alors.
 
Elle tourna les talons et commença à marcher, je lui emboîtais le pas en serrant mon sac contre moi. Nous repassâmes les quelques portes, qu'elle déverrouilla à l'aide de son badge. Une fois dans le hall, elle me sourit en me souhaitant une bonne journée, je la remercie poliment et me dirige vers les grandes portes vitrés.
 
Je tirais sur l'une d'entre elle et sortis rapidement la tête baissée, je descendis les deux marches et continuais mon chemin jusqu'à la voiture. Je rentrais de plein fouet contre une personne, j'en fis même tomber les lunettes que je tenais entre mes mains.
 
Je m'abaissais les ramasser en même temps que le jeune homme en costume, que je venais de brutalement bousculer. Il les attrapa avant moi, puis nous nous redressons vite. Je relevais la tête vers lui, qui me lançait un agréable sourire que je lui rendis timidement.
 
- Désolée, Dis-je timidement en récupérant les lunettes qu'il me tendait, Merci.
- Pas de quoi. Sourit-il et je le contourne pour partir mais il me retient par le bras. On ne se serrait pas déjà vu quelques parts ? Demanda-t-il me regardant attentivement.
- Non je ne crois pas. fis-je en retirant mon bras de sa main, j'allais repartir mais il me retient encore.
- Vous êtes sûre ? Insista-t-il ce qui me fit souffler.
- Oui je suis sûre, maintenant pourriez-vous me lâcher je suis pressée.
- Il y a un problème ? Demanda sévèrement la voix du brun derrière moi, avant que son bras enroule ma taille.
- Non aucun. Fit le jeune homme en fronçant les sourcils.
 
Harry m'attira avec lui, toujours son bras enroulé autour de ma taille. Je le repoussais avant d'accélérer le pas vers la voiture. J'ouvris la portière avant de monter à l'intérieur, pendant que le brun fit le tour et monta à son tour.
 
Il démarra sans attendre plus longtemps et quitta la rue. Je posais mon sac à mes pieds et m'enfonçai dans le siège, bien contente que tout cela soit fini.
 
- Qu'es-ce qu'il te voulait ce type ? Demanda froidement le brun.
- Rien. Répondis-je sur le même ton que lui.
 
Il souffla lourdement mais ne répondit pas, il se contenta de continuer sa route et ni lui ni moi ne décrochons un seul mot. J'avais franchement pas l'envie de lui parler maintenant, il fallait d'abord que j'évacue toute la pression que j'ai eu toute à l'heure.
 
Harry Stoppa la voiture et en descendit rapidement, il entra dans une librairie, sûrement pour acheter une enveloppe où je pourrais mettre le dossier. Je récupérais mon carnet, qui était à mes pieds et le remis dans mon sac, avant de sortir le dossier de Cole Anderson. Je l'ouvris et le feuilletais quelques secondes, avant que le brun ne revienne et dépose une enveloppe sur mes genoux.
 
Et toujours sans dire un seul mot, il démarra la voiture pour, je suppose chercher le commissariat le plus proche, afin de nous débarrasser du dossier.
 
**
 
Après que je lui ai demandé, le brun trouva un motel pour passer la nuit. J'en avais vraiment marre de dormir sur le siège de cette voiture, je commençais à avoir des courbatures de partout. Je n'arrivais plus à dormir et j'avais besoin d'un bon lit moelleux, pour rattraper toutes mes heures de sommeil.
 
Une fois la voiture garée sur le parking du motel, j'enfilais le bonnet et plaçai mon sac à main sur mon épaule. Je descendis de la voiture, afin de rejoindre le brun à l'arrière pour prendre mes sacs. Il referma le coffre puis verrouilla la voiture.
 
Je marchais derrière lui, alors qu'il s'avançait vers l'entrée du motel. Nous traversâmes le petit hall, Harry déposa les sacs à terre avant de poser ses coudes sur le comptoir. Il regarda par-dessus celui-ci cherchant quelqu'un.
 
Je me posais près de lui et appuyai sur la sonnette face à lui, très vite un vieil homme sortit d'une porte à droite du comptoir.
 
- Bonsoir c'est pour une chambre. Lança rapidement Harry avant même que l'homme prenne place.
- Je me doute bien que vous ne venez pas pour acheter une piscine. Blagua l'homme.
 
Je lui souris légèrement, alors que le brun lui restait impassible. Je roulais des yeux en secouant la tête, agacé par son attitude. Cet homme essayait juste d'être gentil avec nous, mais Harry n'avait pas l'air de vouloir être un minimum poli envers lui.
 
- Bon, Fit l'homme gêné, avant de regarder sur son registre. Chambre numéro douze.
 
Il sortit une clé portant le chiffre douze et la déposa sur le comptoir. Je m'en emparais alors que le brun sortit son porte feuille, qui était dans la poche arrière de son jeans. Il en sortit quelques billets, juste assez pour payer la chambre.
 
L'homme nous regarda tous les deux quelques insistants, pendant que le brun signait le registre sous un faux nom. Je commençais à devenir inconfortable sous les regards insistant de l'homme. Je m'abaissais ramasser les sacs avant de les mettre sur mon épaule.
 
Harry fit de même et m'emboîtait vite le pas, nous sortîmes de l'accueil afin de rejoindre le bungalow douze un peu plus loin. J'insérais la clé dans la serrure et ouvris la porte. J'allumais la lumière qui se trouvait juste à l'entrée et déposais les sacs par terre.
 
Je soufflais un bon coup avant de me jeter sur le lit, appréciant son confort. Le brun prit place près de moi en lâchant un soupir, je me tournais dos à lui et fermais les yeux. Si je restais encore un moment comme ça, je crois que je finirais par m'endormir.
 
Je sentis le lit bouger puis le bras du brun s'enroula autour de ma taille, j'ouvris directement les yeux et donnai un coup d'épaule le repoussant. Il fit un mouvement de recul, mais ne céda pas pour autant, il m'attira vivement contre son torse et me serra fortement contre lui m'empêchant de m'échapper.
 
Je me débattais contre lui, ce qui le fit doucement rire étant donné que je n'arrivais à rien contre lui. Je soupirais agacé laissant tomber toute tentative pour le fuir, je n'avais vraiment pas la force à ça maintenant.
 
- Tu me casses les pieds. Soufflai-je en mettant ma tête dans mes mains.
- Je le sais. Dit-il en nichant sa tête au creux de mon cou.
 
Je lui donnais un autre coup d'épaule et cette fois il me lâcha en soufflant. Je me retournais pour le voir allongé sur le dos, son bras gauche cachant son visage. Je m'asseye sur le lit, le regard dans le vide me remémorant cette journée qui me paraissait interminable.
 
Je n'avais vraiment pas besoin de me disputer avec Harry, mais il m'avait vachement énervé. D'un côté je sais qu'il avait raison, c'est vrai je devais arrêter d'avoir peur, il fallait que je sois plus forte et résistante.
 
Seulement il aurait pût me le dire d'une autre manière et pas quand je venais de lui annoncer, que j'avais peur de me faire prendre à la banque. Mais heureusement pour nous tout s'était bien passé, personne ne m'avait reconnu et ça me rassurait quelque peu.
 
Je me stoppai directement de frotter mon front, me rappelant d'un détail. Cet homme devant la banque, qui pensait me connaître. Je croyais d'abord que ce n'était juste qu'une tentative de drague à deux balles, lorsque je me rappelais que je ne portais ni mon bonnet, ni mes lunettes. Et Harry ne portais pas sa veste, dévoilant ainsi ses tatouages.
 
Mes yeux s'écarquillèrent me rappelant qu'il ne portait pas non plus sa veste, quand il est rentré dans la librairie, ni même lorsque nous sommes arrivés au motel. Je comprenais maintenant pourquoi ce dernier nous regardait avec insistance, ce n'est que maintenant que je remarquais, qu'il ne regardait pas directement le bouclé. Non, ses yeux étaient rivés sur son bras gauche.
 
- Putain Harry, Fis-je en le bousculant, avant de me lever précipitamment du lit. Dépêche-toi il faut qu'on parte vite. M'exclamai-je en le tirant par le bras.
- Calme toi, qu'est-ce qui t'arrive d'un coup ? Demanda-t-il en m'attrapant par les épaules.
- Ne discute pas et dépêche toi, on doit partir d'ici et vite. Insistai-je paniqué.
- Mais pourquoi ? Demanda-t-il confus.
 
Deux cognements à la porte nous stoppèrent directement, je me retournais vers celle-ci en me reculant contre le corps d'Harry. Mon sang se glaça instantanément lorsque j'entendis une grosse voix, retentir au travers de la porte.
 
- Police, ouvrez cette porte.

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