.𝐎𝐮𝐭𝐬𝐢𝐝𝐞𝐫.

❁𝟗𝟕

Et pendant ce temps, sous ces tonnerres d'applaudissements, à l'autre bout de la deuxième salle ou fourmillaient des jeunes gens masqués ; des lumières scintillaient et reflétaient les masques étincelants des invités qui se mêlaient dans une danse envoûtante. Nicolas, lui était debout derrière son masque de jais et d'argent couvrant la moitié supérieure de son visage. Son chienlit cachait ses yeux et son nez, s'ajoutant au mystère de son déguisement. Son large chapeau à large bord, également en cuir brun, avec une plume d'autruche blanche lui rendait méconnaissable. Il glissait parmi la foule tel un spectre parmi les vivants, son identité dissimulée par l'artifice de son déguisement. Ce soir, il avait laissé ses tenues classiques de jeunes étudiant en droit généraliste et s'était vêtu d'une armure de conquistador espagnol, composée d'une cotte de mailles en métal brillant. Sur son torse, il porte une tunique en velours rouge, brodée de motifs dorés représentant des symboles de pouvoir et de conquête. Autour de sa taille, une large ceinture en cuir maintenait son épée à double tranchant.Ses jambes étaient protégées par des cuissards en métal, et il portait des bottes en cuir noir qui montaient jusqu'à mi-mollet. Ses mains gantées tenaient fermement une lance à la pointe acérée, prête à être utilisée en cas de besoin. Mais ce qui attirait le regard, c'était sa cape noire majestueuse! Elle flottait derrière lui, ajoutant une touche dramatique à son apparence. Il put même remarquer le regard de quelques jeunes filles dissimulé sous leur masque lui faire les yeux doux, où encore Rachelle Scott cherchant quelqu'un ou plutôt lui cherchant désespérément des yeux. Mais impossible de le remarquer ! Il ajusta son chapeau et déambulait progressivement, tandis que sa cape doublée de soie rouge flottait et symbolisait son rôle d'explorateur intrépide ou plus précisément du beau et cruel Nicolas Ovando qui avait ordonné l'exécution de notre princesse Anacaona ! Mais laissons de côté les cendres du passé...

Anaïa, quant à elle, avait ses longs cheveux noirs, lisses comme les eaux calmes d'un lac nocturne, tombant en cascade sur ses épaules et encadrant son visage aux traits délicats. Elle était vêtue d'une robe qui évoquait l'esprit de la princesse Anacaona, avec des franges délicates et des perles qui captaient la lumière, reflétant les couleurs de la terre et du ciel, sans oublier sa ceinture brodée de fleurs. Autour de son cou, un collier de turquoise et d'ambre reposait, symbole de force et de courage; et sur ses plantureux cheveux noires, une couronne tissée de feuilles de palmier et de fleurs tropicales se reposait. Son visage caché derrière un chienlit d'or ne laissait transparaître que ses yeux pétillants.

L'horloge avait sonné vingt-deux heures et comme prevue, notre Nicolas Ovando se rendit vers les degrés en spirale donnant vers l'ouest, sa cape majestueuse ondulant entre les passages qu'il se frayait parmi les invités. Il se mit alors à grimper les marches de ses paires de bottes de conquistador mais s'arrêta à mi-chemin lorsqu'en relevant la tête il aperçu sa princesse Anacaona qui apparut sur la marche de départ. Il eut l'impression de perdre le nord, le sud, l'est et l'ouest ! À chaque fois, des que leurs regards se croisaient par inadvertance, l'impression de la croiser la première fois le submergeait et saccageait chaque nervure de son corps . Il eut un petit sourire timide en coin et déglutit comme s'il fallait qu'il lui refasse la cour. Il ne se ressaisit qu'après de brèves secondes et se rapprocha alors pour lui baiser la main d'une grâce royale en accompagnant son geste d'une révérence digne d'un prince.