❁𝟐𝟕

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Ce soir, le Palais National recevait en ce mois de mai 1978 plusieurs hôtes de marque. Les envoyés spéciaux de Jimmy Carter président des États-Unis et de Valéry Giscard d'Estaing président de la République Française, tous accompagnés de leur épouse étaient sur l'ile. Après une visite au Palais sans soucis, rivalisant autrefois avec la splendeur des plus beaux palais européens, Giovan Bolivard, le ministre des Affaires culturelles, était chargé en ce beau matin de mai, de mener nos messieurs diplomates et conseillers au grand Riviera hôtel d'Haiti. Monsieur le président choisit pour cette visite diplomatique de mettre en lumière le patrimoine Haitien. Au soir du 29 mai, c'est à dire demain, au Palais National, un somptueux dîner sera préparé rassemblant un grand nombre de convives. Au premier rang on pourra compter en dehors de nos invités spéciaux, les quatre progénitures de son excellence Ruben Fabre et de madame la première dame Yole Fabre, des grandes têtes politiques de l'île antillaise et les personnalités publiques les plus importantes. De plus, aussitôt le dîner royal aura pris fin, nos commensaux seront conviés à cette série de concerts de musique classique joué par l'orchestre de la garde présidentielle. Autant dire que cette visite de courtoisie tombait à pic ! Au moment même où le Palais National ouvrait ses portes de la cour d'honneur afin que se déroule le dit spectacle.


En ce matin de 29 mai, parmi les grands musiciens qui se préparaient pour offrir une séance musicale prêt à éclore dans toute la magnificence de l'univers exotique Haïtien, l'un d'entre eux en particulier, effectuait d'inlassables allé-retour presque vertigineux même pour Carole, l'une des soubrettes de jour du Palais qui s'épuisait à faire briller quelques sculptures en argent massifs signées et poinçonnées par le sculpteur napolitain Eugenio Avolio. Il passa une main nerveuse dans sa chevelure noire de jais et fléchit plus d'une fois ses épais sourcils brousailleux ! Le jeune musicien fit quelques petites moues en plissant ses lèvres, ce qui n'enlevait rien à ses traits de joli garçon de vingt-et-un an. Il s'arrêta un instant en relâchant un profond soupir et emprunta finalement le chemin donnant voie sur la salle à manger familiale située dans le coin nord-ouest du deuxième étage du Palais. Bien-évidemment, cette pièce avait été totalement réaménagé dû aux caprices de la première dame. Toute une collection d'antiquités fut acquise pour décorer la salle ; incluant un piédestal Sheraton fabriqué dans le Massachusetts entre 1810 et 1815, un ensemble de chaises fabriquées en 1890 environ et un manteau de cheminée en bois sculpté fabriqué à Philadelphie en 1815. Elle avait décidé également que cette salle sera utilisée pour de petits dîners ou repas formels. Piètres routine qui selon elle la donnait l'impression d'être une '' famille du commun'' ; pour cela ,elle avait exigé qu'à ces moments une partie des vieux services de porcelaine sera donc mis en vedette. Sa gourmandise exigea des rideaux sophistiqués constitués de deux teintes des deux bleu les plus rare du monde le bleu cyan et le bleu d'outremer, pour les murs, elle avait opté pour un papier-peint aux motifs basés sur le style Tainos et avait exigé qu'il soit précautionneusement recouvert avec des baffles en bois. Mais bon, ne nous attardons pas plus longtemps sur l'exentricité de la première dame. Les longues jambes du jeune amateur de musique atterrirent jusqu'à la table dressé d'un couvert pour six. Il s'assit en grondant un bonjour antipathique sans se fatiguer d'aborder cet épineux sujet qui pour le système auditif de Yole et Ruben était tout simplement de mauvaise résonance.

- Père avez-vous déjà lu lettre au père de Frantz Kafka  ?

Ruben interrompu la lecture de son journal Le Matin afin de prêter attention à la question de son quatrième enfant .

- Qu'il y a t-il ?

- Avez-vous lu lettre au père de Frantz Kafka? Reprit Christopher d'un air désinvolte.

.𝐎𝐮𝐭𝐬𝐢𝐝𝐞𝐫.Where stories live. Discover now