.𝐎𝐮𝐭𝐬𝐢𝐝𝐞𝐫.

𝟏𝟔❁

Trois jours après...

- Des brunes séduisantes aux courbes affolantes, des créoles au saveurs exquises, des marabouts aux lèvres charnues ...Hmmm. Ce bal de débutant est encore plus intéressant que l'année dernière. Fit François Pallere d'un ton coquin...

Une remarque qui fit sourire Éric et Lauture. Ils collèrent leur lèvre dans le buvant de leur verre en savourant tout autant que leur ami, ces jeunes filles arborant des robes haute couture d'Europe et de la haute joaillerie dans toute leur splendeur, sans oublier leur élégance, charmant le regard flatteur des plus beaux cavaliers de cette soirée. Yolande comme chaque année n'avait pas été de mains légères. Elle avait fait décorer la salle de bal à l'image d'un bal arabe. Elle avait reservé sa Villa privée comme le lieu des préparatifs, des répétitions, des séances photos et des interviews pour les médias et c'était le vendredi, veille du bal, que les débutantes s'étaient réunies pour la première fois. Les séances de maquillage et de coiffure ont commencé dès neuf heures. Puis, les jeunes filles devaient enfiler leur robe de soirée blanche avec des nuances d'ivoire et de rose acceptables. La robe blanche devait comporter des manches courtes et des gants longs blancs, un voile attaché aux cheveux avec trois plumes d'autruche blanches et une traîne que la débutante tenait sur son bras jusqu'à ce qu'elle soit prête à être présentée. Les demoiselles portaient des perles, d'autres préféraient porter des bijoux appartenant à leur famille. Aucune des filles n'était accepté sans gants, car elle est connue depuis plus d'un siècle comme l'un des symboles les plus importants de la féminité de la classe supérieure." Une demoiselle sans gants n'est ainsi pas une vraie débutante " Répétait souvent Yole. Les séances photos, qui se faisaient seule ou en groupe étaient obligatoires. Le vendredi soir, les cavaliers et les pères des jeunes filles ont participé à la répétition de valse avec deux professeurs. Pendant le weekend du social diary, la plupart des jolies ladies et leurs familles résidèrent à la Villa Fabre et ce soir, ce sont les portes du Palais National qui ouvrira ses portes à cette cérémonie de grandes envergures. Cette somptueuse soirée était rediffusée sur toutes les chaînes de télévision locale du pays. Les débutantes étaient dans la majorité issues de familles privilégiées et devait remplir les premières normes de base dont celles de posséder des qualités qui leur sont propres et d'avoir accompli malgré leur jeune âge des exploits comme Jacky Balmir qui avait été élue Miss Haïti l'année dernière, Sophia Salnave qui a été danseuse à l'opéra de Paris où encore Yolande qui de son temps avait été redoutée en tant que grande activiste du féminisme dès ses dix-sept ans lors de ses années du secondaire à l'institution de Sainte Rose de Lima. Nicolas n'arriva qu'après le début de la soirée, le défilé commençait à peine. Jacky remarqua sa présence dès son arrivée et accouru jusqu'à lui devançant toutes les admiratrices fébriles face au charme ravageur du fils du premier ministre.

- Bonsoir Nicolas. Fit-elle en ajustant ses longs gants en cuir de chevreau blanc au-dessus du coude, car en effet, cette année-là , elle y figurait sur la liste en tant que maraine.

Ce dernier eut un fléchissement rapide de ses épais sourcils bruns. Il n'avait pas l'esprit à bavarder avec cette nymphette. Mais comme tout gentleman, il lui répondit en conservant une attitude olympien.

- Bonsoir Jacqueline. Tu passes une excellente soirée ?

- En effet . Répondit-elle

- Je m'en réjouis alors.

- Ne me demandes-tu pas pourquoi ?Dit-elle de manière faussement candide

Il eut un discret soupir.

- Pourquoi?

- Elle était bien ennuyeuse je l'avoue, mais cela, c'était bien avant que tu débarques . Répliqua celle-ci d'une voix aguicheuse.

Il lui sourit courtoisement.