.𝐎𝐮𝐭𝐬𝐢𝐝𝐞𝐫.

❁𝟖𝟏

Leur fils disparut de la pièce. Sue-Hélène enveloppa Arthur d'un regard décevant, puis se redressa du fauteuil en guidant ses pas vers leurs appartements. Ving-deux heures, Il était rentré encore bien plus tard qu'hier, qu'avant hier, que le mois dernier ,que l'année dernière. Où passait-il tout ce temps, tout ce petit laps de temps qu'avant il ne réservait que pour elle. Qu'en faisait-il ? Cette question s'empara d'elle et sa tête commença à fermenter, et de la elle en fit des rapprochements, des suppositions, des interprétations comme en doit bien le penser sur un époux qui rentre à l'heure où les étoiles Lucifer décorant la fonte céleste prêtent compagnie à la Panséléne . Et ils ne furent malheureusement pas favorables à Arthur. Il doit en avoir une ou plusieurs ? Combien ? D'ailleurs depuis quand violait-il leur amour? Sa confiance ? Un sentiment plus rageux que la première découverte de son infidélité se glissa dans son cœur et l'appris ce que c'est de souffrir. À cette idée, elle entra dans une fureur; son cœur se comprima. Elle sécha cette larme blessée qui roula au long de sa joue. La silhouette d'Arthur s'insinua dans l'imposante suite parentale et afin d'éviter de croiser son regard, elle s'intéressa aux jalousies fermées dont les rideaux étaient tirés, s'y dirigea vers les volets et écarta les rideaux dont les anneaux grincèrent. De son côté Arthur avait presque les articulations qui s'ossifiaient. Il ressentait malgré lui cette rupture entre eux, cette souillure qu'il avait causé à leur hymen...

- Sue serait-tu disposer à m'accorder quelques minutes ?

- Libre à toi Arthur. Fit-elle sans un regard pour lui

- Regardes-moi Sue...

Elle le fit en enracinant ses yeux dans les siens comme il l'avait sollicité tout en se demandant avec quel courage avait-il livré aux baisers d'une autre, cette bouche qui l'avait juré tant de fois la promesse de ne jamais être touché par d'autres lèvres que les siennes. Arthur lisait le mépris dans ses iris...Il soupira...

- J'étais à Ibo beach...Fit-il en espérant voir se raviver une lueur dans les iris de sa douce.

Ibo beach, source de souvenirs lointains; remembrances du jour qu'elle avait croqué à la pomme ; ce jour où il avait goûté au miel de sa pureté enveloppée dans sa beauté d'Eve, elle s'était livrée, abandonnée à lui et aujourd'hui voir les yeux de son homme lui mentir de la sorte la saignait! Son agitation mentale était au summum de la colère..Elle ne pourrait essayer de décrire ce qui se passait en elle. La jalousie, le mépris, l'indignation se heurtait dans son âme ; c'était un orage d'autant plus furieux dont elle ne pouvait encore laisser sortir tandis qu'Arthur revivait encore l'hardeur avec laquelle Sue-Hélène s'était jetée à son cou et l'avait appuyé sur les lèvres le baisé le plus enragé que jamais femme ait donné à un homme sur les sables de L'Ibo Beach...

- Et alors?  Fit-elle

Il lui tendit un joli petit coffre en bois en forme de bateau. Dedans, du sable et tout une variation diaprés de coquillages blancs, des escargots de mer rose pastel, des pectens ivoires, fauves, des étoiles de mer, des pieds de pelicans éburnéen, grains de café, cauris et plus encore.

- Je t'en ai rapporté tes préférés. Tu pourraient chamarrer tes jolies pendentifs comme t'aime le faire à l'aide de la perceuse. J'ai cherché partout à travers le sable ceux que t'adorent le plus les grain de café et les caurisou du fait qu'ils ont déjà leur trou naturel...

Son cœur se déprava, s'affaiblit et une torpeur emprisonna ses membres, un simple toucher et ces soupçons auraient été ridicules et se seraient évanouies. Il ne put réellement soutenir son regard. Peut-être aura-t-il le courage au moins lui en faire la confidence de ses coucheries sales, peut-être il le regrettait !

- Pose les sur la commode. Fit-elle sèchement.

Il en fit le contraire et se rapprocha plutôt de sa femme. Elle recula. Il lui prit les mains et posa le petit paquebot sur ses paumes...