❁𝟐𝟗

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Montaigne distingue trois formes de colère . Tout d'abord la colère légère, qui se caractérise par une irritation passagère et superficielle. Il la compare à une étincelle qui s'allume rapidement mais s'éteint tout aussi vite. Ensuite, il y la colère modérée qui est une forme plus intense de cette émotion. Elle se manifeste lorsque nous sommes confrontés à une injustice ou à une offense plus sérieuse. Michel de Montaigne affirme que cette colère modérée peut être justifiée, car elle nous pousse à réagir et à défendre nos droits. Cependant, il met en garde contre le danger de la laisser nous submerger, car cela peut nous conduire à des actes impulsifs et regrettables. Puis finalement, il aborde la colère excessive, qui est la forme la plus destructrice de cette émotion. Il la décrit comme une véritable tempête intérieure, capable de nous aveugler et de nous pousser à commettre des actes violents ; et tel fut le cas de Christopher ce soir-là. À l'instant précis ou les mots de Gustave avaient perturbé son système auditif, il avait eu l'impression de consumer de l'intérieur, tel une rafale d'émotions en psychose . La rage flambait ses pupilles marronnes dilatés et ses lèvres tremblaient. Tous ce qu'il voyait, c'était le renversement de cette table si minutieusement dressé. Au moment même qu'il rabroua l'air afin d'affronter Ruben face à ces nombreux convives, Nicolas eut la chance de le retenir à temps et d'éviter qu'il commette l'irréparrable. 

- Laisse tomber Christopher ! Il n'en vaut pas la peine, viens on s'en va. Partons d'ici. Lui dit-il une main fraternelle posée sur son épaule.

Christopher se laissa dominer par la voix de son meilleur ami qui l'entraîna jusqu'à la sortie. Des minutes plus tard, au volant de la superbe Aston Martin DB6 Volante de Christopher ; Nicolas conduisait en direction de son domicile. La tire flambant neuve dévorait avidement la chaussée sous les coups de volant agiles du jeune érudit en droit. Ils furent comme à l'usuel accueillis par le personnel de service que Nicolas dû éconduire aussitôt. Il conduit son meilleur ami vers ses appartements privés et l'invita à s'asseoir. Les angles de la mâchoire de Christopher était endurci de colère, sa respiration était irrégulière et l'envie de donner vie à sa mésaise ignescente lui titillait les sens.

- Calme-toi Christopher. Cela ne résoudra rien de te laisser emporter dans cet état.

- J'aurais dû m'en douter ! J'aurais dû déchiffrer ses airs cauteleux. J'ai l'air d'un bel abruti n'est-ce-pas ? Dit-il en ayant un sentiment d'abandon et de solitute moral à travers ses grands gestes.

- Mais non Christopher.

- Suis-je un si mauvais fils Nicolas pour qu'il me déteste à ce point ? Pour qu'il refuse que je libère ma passion?

- Bien sûr que non, tu n'es pas mauvais. Simplement, parfois certains parents ont tendance à se transformer en bourreau. C'est ton père, il voudra toujours ce qui est bien pour toi...

- Oh non, non Nicolas, tu te trompes lourdement ! Ce qu'il veut c'est ce qui est bien pour son image ! Il s'en fiche totalement du bonheur des autres tant que le sien n'est pas souillé !

- Tu exagère Christ. Ne te laisse pas submerger par tes bouleversements.

- J'exagère ? J'exagère de dire que mon père ne fait qu'embellir le mal avec de l'éloquence, que derrière toutes ces montagnes de flûtes il n'existe que peu de vertu chez cet homme ? Que derrière ce prestigieux père de famille aux bonnes manières entouré d'une famille parfaite se cache un rustre et un inique ?

- Tu es en colère, ce qui te pousse à sortir des choses monstrueuses. Je pense que tu devrais dormir et ...

Il eut un sourire jaune.

- Tu n'as aucune idée de qui est vraiment cet homme et toute cette famille Nicolas. Sortit-il la rage emprisonnant chaque consonne.

- Repose toi. Ce n'est qu'une bisbille Christopher. Cela va s'arranger.

.𝐎𝐮𝐭𝐬𝐢𝐝𝐞𝐫.Место, где живут истории. Откройте их для себя