.𝐎𝐮𝐭𝐬𝐢𝐝𝐞𝐫.

𝟕𝟒❁

Le bal des officiers se tenaient à travers la salle d'or et d'argent du Palais National dans un décor somptueux et imperial. Robe longue pour ces dames et smocking pour ces messieurs. Les invités de ce bal était la crème de la société haïtienne ainsi que de nombreux civils, diplomates et officiers étrangers. Tout les colonels, lieutenants , caporals , sergents et Marechals, absolument tout officier de l'armée haïtienne portaient leur sapes d'honneur, les vétérans de l'armée étaient muni de leur écharpe et leur fourragère et les jeunes officiers sortant de l'académie militaire devait ouvrir le bal avec de l'opéra haïtien, un joyau inédit et trèsor méconnu de la musique classique haïtienne peu explorée ! À Ouanaminthe encore sur la place publique, des hauts parleurs en diffusaient quelques créations de nos pépites haïtiennes amoureux de cette forme musicale. La magie de la valse de piano qui virevoltait les robes lors des bals empiriques haïtien du dix-neuvième siècle et ceci depuis les doigts féériques de compositeurs de musiques classiques haitiennes tels que Ludovic Lamothe surnommé à l'instar de son idole le grand pianiste Chopin, Notre Chopin noir, de Justin Élie ou Edmond Saint-Ange revint encore cette soirée se mêler au prestige de l'uniforme et en faisait de cet événement national, un gala de première envergure ou tout les invités de marques accompagnés de leur famille apparaissait dans leurs plus beaux atours choisis conformément au dress code de la soirée cravate noire, robe du soir et à partir de vint-trois heures, vingt-quatre feux d'artifice illumineront le ciels. Tout les grands journalistes étaient invités et une masse invasive de paparazzis brandissait déjà leurs appareils photo numériques. Les musiciens présents depuis la magie de leurs instruments avaient ressuscité les vieilles chansons à la sauce musette et variété des années 1950 tels que tango, valse, paso doble, cha cha, slow ou boléro dans le but de faire danser et virevolter n'importe quel vieux, féru de danse ou raide comme un piquet, anti-militariste ou pro-nucléaire, peu importe, et elle ne s'arrêtera qu'après les douze coups de minuit...

Nicolas arriva en effet comme prévue fièrement vêtu dans son uniforme d'officier. Ses parents d'un côté, son frère de l'autre, leur venue fut annoncé en toute grandiloquence et la dite Rachelle Scott se présenta des dizaines de minutes plus tard. Les regards masculins se tournèrent tous vers la beauté renversante de cette dernière. François Pallère siffla discrètement.

- Elle est encore plus magnifique de près.

- Christopher n'aurait jamais dû rater cette soirée. Lança Éric d'un air goguenard prêt à renchérir la blague suivante.Considère-toi chanceux Nicolas.

- Pourquoi ? Demanda-t-il en attendant qu'elle deigne poser ses chaussures sur la première brique.

- Observe par toi-même mon chère. Rajouta François .

Et le jeune Soukar ne put l'empêcher de l'admettre. Elle était belle . Vraiment très belle ; élancée, svelte, tout pour une magnifique griffone. Vue les cous masculins qui se tordaient pour la voir, sa beauté époustouflante n'était pour eux pas de taille aux concurrentes présentes dans la salle. Elle colonisa les premières briques blancs colonial éclairés par la splendeur des lustres en cristal et Nicolas osa imaginer Leizl descendant gracieusement les marches, ce qu'elle serait belle dans une jolie robe mauve pastel et scintillante dans son buste droit dû à ses cours de ballets, se dit-il, un sourire discret qui fut immortalisé par les photographes présents. La Miss Haïti Rachelle Scott en faisait des envieuses et les jeunes hommes célibataires de son âge où en couple se permettaient d'envier la sublime robe sirène drapée et décolletée en velours ivoirs qui lui collait au corps ; le tout, accompagné de bijoux en saphir et en diamant. Une création signée Victor Edelstein. Il s'approcha d'elle et lui baisa galamment la main.

- Mademoiselle Scott. Bienvenue, vous êtes magnifique.

Elle lui afficha un sourire de princesse certifiée.