𝟕𝟖❁

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Anaïa était en plein cours de littérature générale et elle étudiait lettre au père de Frantz Kafka. Une fois Christopher l'avait expliqué qu'il avait mentionné cette œuvre à Ruben, mais à l'époque elle n'en savait que dalle de cette ouvrage. Et voilà qu'en ce vendredi de ce magnifique mois de décembre; assise face à sa professeur de lettres, elle analysait ce dit texte. Aussitôt, elle avait comprit l'allusion de son frère et elle avait finit par annoter que les lignes de Kafka exprimaient exactement l'ampleur de ses sentiments, de son chagrin, les mots qu'elle aurait souhaiter crier à voix haute. Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas entendu les pas de son paternel qui s'agrafaient au sol jusqu'à pénétré dans la salle. Elle sursauta et se redressa droite comme un pic sur sa chaise en joignant ses jolis petits pieds et ses mains patriciennes sur ses cahiers. L'homme de famille de sa présence autoritaire sollicita quelque chose d'important à Madame Poujole, obtint une réponse satisfaisante puis s'apprêta à se retirer, mais cette dernière éprouva alors le besoin de demander à son élève de lire le texte en sa présence. La jeune fille trembla comme une feuille face au regard draconien de son paters qui soupira d'un air excédé rien qu'en la voyant aussi hésitante et peureuse. Par politesse, il resta. Anaïa fuya ses iris brunes et les porta sur le livre de poche. Elle se donna du courage, en ignorant la moiteur de ses paumes et le stress qui somatisait ses jambes.

- Dépêchez-vous mademoiselle Fabre. L'exigea madame Poujole.

- O...Oui. Répondit-elle en déglutissant.

Le sol se dérobait sous ses pieds, elle était éperdue à ne savoir plus ce qu'elle faisait. Puis, elle relâcha un long soupir et fit appel aux forces de son âme Courage Anaïa. Fais du mieux que tu peux, n'abandonnes pas. Tu te l'es promis à toi-même, à Christopher et même à Nicolas. Elle eut une espèce de fierté intime, d'orgueil juvénile et se donna une posture honorable. Oui, elle voulait des réponses. Elle inspira puis expira bruyamment. Et réussi tout de même à articuler la lettre du mieux qu'elle pouvait...

-T...Très c..cher père, Tu m'as d...demandé ré..cem...ment pour...pourquoi je prétends a..avoir peur de...de toi. Comme d'hab...itude, je...Je n'ai r..rien su te ré..ré..pondre, en par..tie justem..ment à cause de..de la peur que..que tu m'ins..m'inspires, en partie parce que.. que la mo..moti..

- Motivation. L'aida l'enseignante.

- Mot...ivation de cet...cette peur com...p..porte trop de détails pour pou...pouvoir être ex...exposée oralement a..avec une c..certaine co..cohérence.

- Inspirez, un, deux, trois et pourchassez Mademoiselle. Lui dit Madame Poujole.

Ruben soupira et tapotait discrètement pied de son impatience. Elle ravala son sanglot et reprit, en déployant dix fois plus d'effort.

- Et si j'essaie main....tenant de...de te ré..pondre par écrit, ce ne s..sera en...encore que de façon très incom...plète, parce que, même en écri...v..vant, la..la peur et ses..ses consé...séquences ...

- Conséquences. Martela Ruben impatient.

Elle releva les yeux, heureuse qu'il écoutait tout de même, eut une virgule de confiance en elle et poursuit.

- Gênent mes rap..raports avec t..toi et parce que la gr..grandeur du s..sujet outre....outrepasse de beau..beaucoup m...ma mé...mémoire et ma com...préhension. Acheva-t-elle.

- Bien. Madame Poujole passez à mon bureau. Dit Ruben sans aucun regard pour sa fille, pourtant heureuse qu'il l'ait écouté et corrigé tout de même.

.𝐎𝐮𝐭𝐬𝐢𝐝𝐞𝐫.Where stories live. Discover now