Just my Teacher

Chapitre 12

Marion

Deux couettes et puis quoi encore, sérieusement, je vais me ridiculiser comme jamais entre mon bronzage excessif sur le visage et les deux queues de cheval que je dois faire aujourd'hui. Je vais terminer dans le bêtisier de l'année c'est quasiment certain.

La nuit a été longue, je n'ai pas vraiment réussi à dormir, entre Nadia qui bouge toutes les dix secondes et Odile qui parle dans son sommeil, j'ai dû fermer les yeux deux heures à tout casser.

Je ne sais pas vraiment ce que Pierre et Alizée nous ont préparé mais ils sont plutôt sympas et drôles. Bien que la session de traite de vache ait été un peu étrange, tirer sur les trayons c'est affreux, la texture, il faut une force de fou pour en faire sortir quelques gouttes de lait. Pour vous dire, mamie c'est éclater à traire la vache, elle a surtout kiffé l'attention particulière que lui prête Pierre. Il va peut-être falloir leur rappeler qu'ils sont mariés chacun de leur côté.

— Sympa la coiffure

Pourquoi elle ment, j'ai l'air ridicule, j'ai l'impression d'avoir à nouveau quatre ans.

— Ajoute moi une salopette et un lapin, on me donnera à nouveau quatre ans

Comment je vais survivre à cette journée avec cette gueule sérieusement, mamie va en être ravie. A se demander si ce n'est pas elle qui à demander à monsieur Anderson, de me foutre deux couettes pour la journée.

On est descendus pour le petit-déjeuner à neuf heures, je pensais qu'on serait les dernières comme à chaque fois, mais non, les premières, ce jour est à marquer dans le calendrier. Alizée nous prépare un brunch chaque matin, ça va clairement me manquer à mon retour à la maison.

— Tu retournes en enfance

Je vais lui faire avaler son rire de chèvre, qu'il s'occupe de ses cheveux qui valse dans tous les sens avant de me parler coiffure.

— Ça va, vous avez tous bien ris

Ils se foutent ouvertement de ma gueule, pas un pour faire un minimum semblant. Mon regard se lève doucement et croise celui de monsieur Anderson qui vient d'arriver, son sourire en coin à lui je vais lui faire manger le vase la prochaine fois. Je me vengeais gentiment et lui me fait ressembler à une carotte avec des couettes.

— Il mio coniglio, j'aime beaucoup

Tu m'étonnes que tu aimes mamie, si tu pouvais me voir comme ça tous les jours tu crierais un énorme oui.

— Tant mieux

Le brunch c'est passé dans une super bonne humeur comme à chaque fois, on a reçu un petit débrief de la journée qui nous attend. Je ne sais pas si finalement j'aurais préféré visiter le parc national mais il fait beau et chaud donc cela rajoute du positif dans n'importe quelle activité qui puisse nous attendre.

Plus Pierre et Alizée nous racontent un peu ce qu'il va se passer dans notre journée, plus le regard de mamie et monsieur Anderson se cherchent et leurs sourires sont quasiment communs. Je ne sais pas ce qu'il prépare ces deux-là mais je ne suis pas au bout de mes peines j'en suis certaine.

Alizée nous a demandé de monter nous changer de mettre la tenue qui nous a été déposer dans nos chambres pendant que l'on manger. Tous un peu curieux de découvrir notre look pour aujourd'hui, on n'a pas du tout trainé pour se changer. Décidément heureusement que le ridicule ne tue pas. Legging, t-shirt, veste sans manche, bottes. J'ai déjà peur des activités, on se regarde tous avec une incompréhension si grande, on ne sait pas encore ce qui nous attend mais on sait pertinemment que la journée risque d'être très drôle.

On se retrouve tous dehors autour d'un petit enclos de lapin, je sais maintenant pourquoi les deux autres se taper limite une barre à table.

— Marion, tu veux dormir avec les lapins

On aurait dû laisser Julien à Malibu. Il rigolera moins quand on montera à cheval.

— Super drôle

— Deux d'entre vous se portent volontaire pour s'occuper des lapins

Personne ne lève la main, pourtant ce sont que des lapins mais qui sait peut-être que la suite sera encore mieux.

— Mais mademoiselle Cooper va s'en charger

Je jure que si ce n'était pas mon professeur, il aurait déjà la tête dans la lapinière.

— Évidemment

Je me force à sourire à Pierre, pour ne pas le vexer, je sais qu'il veut juste nous apprendre le plus de choses possibles.

— Tu choisie qui tu veux pour t'aider

— Julien

S'il pensait éviter ça s'est mort, il a balancé la blague, il va m'aider ici. Les autres ont continué à marcher, finalement on s'en est super bien sorti, un groupe s'est retrouvé chez les cochons, un autre chez les poules et encore un chez les chevaux. On est bien fiers de nos petits lapins. Je me retrouve assise dans l'enclos pour les sortir petit à petit pendant que Julien commence à nettoyer. Je vois du coin de l'œil que Mamie à un énorme sourire sur le visage, alors si ça lui fait plaisir, j'en suis heureuse.

Je prends le seau qu'il a rempli avec les copeaux pleins d'urines et de foin pour les poser plus loin, et le rempli d'eau pour le retour. Ricardo et Léandre me taquinent à cause de mes couettes et de mon teint carotte. Leur vanne préférée "évite de te faire manger par les lapins" quelqu'un leurs expliquent qu'ils ne sont pas drôles du tout ? Une petite idée me passe par la tête, mes pas se rapprochent d'eux avec mon seau rempli d'eau froide, je m'apprête à leur lancer dessus, l'eau sort, ils ont le réflexe de se baisser et tous se retrouvent sur monsieur Anderson. Il est trempé de la tête au pied. Les deux explosent de rire pendant que je me retrouve plus que gêné de la situation.

— Pourquoi vous vous êtes baisser aussi

Sa main passe sur son visage pour le sécher un peu et enlever les petits bouts de copeau qui avait collé au fond.

— J'avais bien compris que vous ne m'aimiez pas trop

Pour une fois c'est un réel accident.

— C'est eux que je visais, vraiment

Les deux débiles qui sont rouges à force de se retenir.

— Je le sais, je rigolais

Dieu merci, il a vu la scène avant que je lui verse le seau dessus. Il reste encore deux jours et je sens qu'ils vont être longs très longs. Vivement notre retour à Malibu, que mon anniversaire arrive et que l'année se termine.