Chapitre 8

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Jour du départ, 21h30

Marion

J'ai supplié ma mère de ne pas signer les papiers, je ne veux pas faire le voyage, premièrement plus de huit heures de route avec le bus sans compter les pauses, ensuite j'ai le mal de voyage dès que je prends quelques choses sur quatre roues trop longtemps et surtout pour aller dans une ferme et visiter un Park naturel. Je sors dans mon jardin c'est exactement la même chose, je ferme les yeux et hop mon imagination peut me faire imaginer des poules, des cochons et je ne sais quels autres animaux de la ferme autour de moi. Non mais sérieusement, je sais pertinemment que les prochains défis vont être catastrophiques et je ne peux même pas dire, j'attends notre retour en ville pour lui donner le sien, c'est à lui, de me défier. Pourquoi j'ai instauré la règle des quarante-huit heures maximums pour les réaliser avant de perdre ? Ce n'est pas la meilleure idée qui m'est parvenu.

Entre maman qui voulait que j'y aille et mamie qui elle voulait se proposer en accompagnement, j'ai touché le fond. Elle est au courant, que je ne suis plus en primaire et donc plus besoin de parents pendant les voyages scolaires. Je ne pars qu'une semaine, ils sont tous en panique à croire que je vais faire du rodéo sur une vache et me prendre pour un cowboy dans un film western.

Je ne savais pas quoi mettre dans ma valise, j'ai pris un peu de tout en me disant que je devrais pouvoir me trouver quelques tenus dans tout le bordel que j'ai pu rentrer là-dedans. Un bus pour quinze étudiants, un professeur et le conducteur c'est très grand, à croire que l'université à de l'argent à jeter par les fenêtres. Mon avantage, je vais pouvoir me mettre loin de tout le monde pour dormir un peu, on ne va pas se le cacher, les autres ne vont pas beaucoup dormir. Mais moi, si je n'ai pas minimum huit heures de sommeil je vais être très irritable. J'aimerais m'éviter la mauvaise humeur pendant la semaine, compliquer je le sais mais pas impossible.

— Médocs pour ton estomac, tu sais pour éviter de nous régurgiter dessus

— Uniquement sur toi

Tu m'étonnes qu'ils aient prévu le coup, l'été dernier on est parti à Santa Barbara en voiture, Julien à terminer avec mon déjeuner sur lui.

— Sur la fiche, précisions de ce petit souci de mal de transport

Ça ne va pas dans la tête, la honte si je le précise.

— Non

— Cooper, je t'adore mais il va falloir prévenir

Oui, merci pour la précision, je le sais, je ne suis pas stupide. Mais la honte de dire ça à son professeur. Sérieusement, toujours pour ma gueule.

— Vous allez pouvoir monter vous installer dans le bus d'ici cinq minutes

— Marion à quelque chose à vous dire

Léandre, je te déteste, je vais te faire la peau et si je dois lâcher mon repas ça sera sur toi.

— Dites-moi

Comment j'explique cela moi maintenant. Je ne sais même pas quoi lui dire.

— Elle a un grand souci de mal de transport

Je n'ai jamais été aussi heureuse que Jules prenne la parole à ma place.

— Normalement, ça devrait le faire

— Elle dit ça à chaque fois, et on termine par le même résultat

— Tu la ferme parfois

Il devrait lui donner encore plus de détails.

— Si jamais, ça ne va pas, vous en parlez soit directement chez moi, soit à notre accompagnant

— Depuis quand ?

— Ça vient tout juste de se décider

La voix je la reconnais très bien, ne me dites pas que c'est elle. Ah non.

— Ah, Constance avec nous, Oui

— Pas contente mon lapin

C'est un cauchemar, je vais me réveiller, s'il vous plait, pas mamie.

— Marion, mamie, Marion

— Monsieur Anderson, super choix

— Vous la connaissez tous et elle sait proposer si gentiment que je ne pouvais pas refuser.

Uniquement pour m'emmerder il a accepté. J'aime mamie d'un amour fou mais elle va m'appeler mon lapin vingt fois à la seconde. Après je ne peux pas enlever le fait qu'elle est très drôle, super aimer par ma classe, c'est la première à faire la fête quand c'est le moment.

— Il mio Coniglio, tu veux que je retourne à la maison ? si ça te dérange, je ne viens pas

Je n'ai pas envie de lui faire de la peine, je sais pertinemment que ce n'est pas d'une mauvaise intention qu'elle veut venir. Et finalement, je vais avoir un peu de stabilité dans ma semaine et ce n'est peut-être pas si mal.

— Bien sûr que non ça ne me dérange pas

— Certaine ?

— Plus que certaine

On a posé nos valises dans la s'aoûte, pris nos sacs pour dans le bus et on est monté s'y installer, ils avaient aménagé l'arrière avec une table et une banquette autour, on va pouvoir facilement tout s'y installer sans même y être serré. Le chauffeur à l'air plutôt cool, il n'y a pas réellement de règle sauf les basiques, ne rien laisser trainer en sortant, ne pas trop hurler. L'avantage d'avoir un bus pour nous, chacun peut s'installer seul, avoir deux sièges et être un peu plus allongé. Mamie n'a absolument pas mis longtemps à trouver sa place, ils sont tous installés à l'arrière autour de la table, je les entends rire, parler, y compris Monsieur Anderson est en train de se décoincer un petit peu.

Mon estomac n'a même pas tenu dix minutes, qu'il est déjà en pagaille. Je ne sais même pas comment je vais pouvoir tenir avec autant d'heure de route.

Je ferme les yeux et essaie de me concentrer sur autre chose pour diminuer le mal au ventre mais rien n'y fait. Dormir va être quasiment impossible, ils insistent pour que je vienne les rejoindre et de toute manière entre avoir mal seule ou aller avec eux et avoir mal. Autant rire en même temps. Malgré les crampes, je me lève tant bien que mal, Léandre se décale un peu, je me retrouve assis en bout, face à moi Anderson. Mamie s'incruste à côté de moi, elle sait très bien ce qui me fait sourire quand je ne suis pas très bien.

— Ils veulent que je raconte à ton professeur, d'où provient ce fameux surnom

Plus gênant sérieux. Je vais finir aussi rouge qu'une tomate c'est certain. Le pire est qu'ils sont tous pour entendre l'histoire alors qu'ils l'ont déjà écouté des centaines de fois. Que voulez-vous mamie à un don pour raconter les histoires avec beaucoup d'enthousiasme. Elle a commencé à la raconter et bien que ça me gêne un petit peu que mon professeur entende l'histoire, j'aime bien l'écouter parler, elle est tellement contente de la raconter à chaque fois. Ils savent tous que je suis très proche de mamie, je n'ai pas besoin de me cacher. Ma tête se dépose délicatement sur son épaule, elle prend ma main et y laisse des petites caresses pour me détendre. Ses lèvres se déposent délicatement sur mon front à la fin de son histoire. Elle a réussi à faire sourire tout le monde en moins de cinq minutes.

— Vous saviez qu'on passait par Las Vegas

Ah, Anderson, à très bien compris où voulait en venir Nadia. Il fait semblant de ne pas entendre mais il va céder.

— On y sera demain matin ; on pourrait y passer la journée ?

Et c'est comme ça que les négociations ont commencé.

S'il refuse, ce sera son prochain défi

Just my TeacherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant