Chapitre 28

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Tyler

Ce matin, je m'attends à la voir entrer dans la salle de cours. Je ne saurais dire quel sentiment j'éprouve réellement envers elle. Pour autant, je ne souhaite absolument pas que nos ébats soient découverts par qui que ce soit. D'un autre côté, j'aimerais pouvoir le crier sur tous les toits, lui dire exactement ce qu'elle a envie d'entendre. Cependant, je ne suis pas capable de le faire, et je ne le serais très certainement jamais. Mon travail passe avant toute chose, mais si je peux encore faire durer ce petit jeu entre nous, je le ferai. Je veux qu'elle me pardonne, je refuse de rester dans cette situation d'ignorance.

L'année prochaine, il y a très peu de chances que j'aie à nouveau cette classe. Alors oui, je pourrais attendre un peu et finalement avoir l'histoire que je souhaite avec Marion, mais ma réputation prendrait un sale coup. Je vois déjà les affiches avec écrit en gros : « Monsieur Anderson se tape son ancienne étudiante », et c'est hors de question que je vive cette situation.

On arrive sur le dernier cours de l'année, et sur le tout dernier devoir, celui qui va durer plus de 4 heures et qui permettra, oui ou non, de les faire passer au niveau supérieur et de valider leur année. J'espère vraiment qu'elle va venir, qu'elle fera son devoir. Parce que je ne pourrais pas la couvrir, même si je le voulais, je ne pourrais pas mentir dans son dossier sur quelque chose d'aussi important dans son année. Elle a le niveau pour le réussir, il faut juste qu'elle vienne, qu'elle se concentre, et tout se passera très bien. Et si je peux la contempler un petit moment sans qu'elle ne puisse m'insulter ou m'envoyer quelque chose à la figure, je dis bien évidemment un immense OUI. Si elle ne vient pas au repas chez moi, je ne la reverrai certainement plus après aujourd'hui. Enfin, si, si sa vengeance veut que je sois présent au moment-là.

J'ai même fait quelque chose que je ne pensais plus jamais faire, mais je sais qu'elle aime, et puis je cherche à la faire sourire, non ? Alors, faire cours en jeans et polo est l'une des meilleures solutions. Je sors à nouveau de ma zone de confort tout en lui laissant un petit message discret. Même une seconde petite surprise de prévue, sur sa feuille, j'y ai laissé un petit mot sur un post-it : « Souris et ne fais pas la gueule, voilà tu es mieux comme ça. » Je sais qu'elle fera la gueule, donc tout moyen sera bon pour essayer de la faire sourire.

Une année tranquille et paisible, c'est ce que j'avais prévu, c'est ça oui. Elle n'est ni l'une, ni l'autre. Elle est bouleversante, inattendue, mais dieu seul sait à quel point je ne regrette rien. Je voudrais revivre chaque moment passé avec Marion, tous les jours. Étrange, non ? Pour un mec qui préfère sa réputation et son métier plutôt qu'à son coup de cœur.

Cette sonnerie n'a aucun sens, elle agace tout le monde, mais pour autant, personne ne daigne la changer. Quand ils commencent tous à rentrer dans la salle, elle n'est pas dans le lot ; ses amis sont présents, mais pas elle. Je ne crois pas avoir besoin de beaucoup plus pour comprendre le message. J'ai pourtant essayé de l'aider et de lui faire passer un message au repas. Soit elle l'a saisi et s'en fout complètement, soit elle ne l'a pas saisi, dans les deux cas, je ne peux pas faire grand-chose maintenant. Ils sont tous là devant, assis à attendre mon feu vert pour retourner les copies et commencer. Mon top à peine donné, qu'ils ont tous commencé à bosser. Vingt minutes plus tard, on toque. Je n'attends personne, et surtout, tous les profs sont dans les derniers devoirs de l'année.

La porte s'ouvre, à ma grande surprise, Marion. Mes yeux parcourent tout son corps, de ses baskets à sa robe de tailleur, à ses lèvres, jusqu'à ses cheveux coupés en carré avec un brushing.

- J'ai eu petit souci de voiture

- Installe-toi, tu devrais pouvoir le terminer.

- Merci

Just my TeacherDär berättelser lever. Upptäck nu