Chapitre 27

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Tyler

La prochaine fois que ma mère me dit qu'on est invité chez ses amies, je demanderai leur nom de famille. Pourquoi, même quand je veux tout faire pour ne plus la voir, on me la ramène, sérieusement ?

Elle a bu, ça ne nous faut pas un bac plus dix pour le deviner, mais putain, pourquoi cette tenue lui va-t-elle bien, pourquoi ? Cette combinaison lui moule le corps, ses formes, exactement comme il le faut. Et dire, qu'il y a encore un mois, j'avais mes mains qui survolaient toutes les parties de son corps. Je ne peux m'empêcher de la regarder, même si je veux être discret, c'est quasiment impossible, elle est sublime, et elle mérite d'être regardée. Enfin, seulement par moi.

Les mots de Constance n'arrêtent pas de tourner dans ma tête, ajoutés à cela les films que je me fais depuis trois semaines, et vous aurez un assemblage parfait pour finir en dépression. Mon envie de me lever et de l'embrasser est si puissante, putain, je ne peux pas, non, je ne peux pas ; mon travail avant n'importe quelle femme. Et puis, elle n'a pas l'air si attristée par notre "rupture", elle se porte plutôt bien à ce que je vois. Alors peut-être, oui, j'ai été dur dans mes propos, mais apparemment, elle a très vite réussi à tourner la page.

Constance et Myriam ont ramené leurs parts d'apéro, de repas et de dessert, leurs visages resteront à jamais gravés dans ma mémoire, dans un état de décomposition pour les deux. N'importe qui, sous les menaces de ces deux femmes, mangerait tout, même jusqu'à en vomir. Nos regards se sont portés sur Marion et son grand-père. Je ne suis absolument pas le seul à me retenir de rire ; Patrick, lui, ne s'en cache pas et rit pour se moquer d'elles. Plus elles mangent, plus elles ont un visage drôle. Et malgré cela, elle est sublime. Ses lèvres sont merveilleuses, et son sourire est envoûtant.

Et même si elle essaie de se faire discrète, mon regard tombe souvent dans le sien. Si je pouvais me lever et l'embrasser, je le ferais sans même hésiter. Constance, elle, cherche mon regard. Oui, je n'ai pas oublié ma promesse, mais je ne suis pas sûr d'aller parler à Marion ce soir. Elle a bu, n'est pas en état d'avoir une discussion. On ne doit pas être très discrets, et je dirais même qu'elle sent que quelque chose se trame. Un peu plus tard, je me retrouve quasiment seul à table. Ils ont tous disparu avec des Cooper.

- Tu le savais

- Moi savoir, de quoi tu parles mon lapin ?

- Mamie

- Bon, très bien, oui je le savais, c'est même moi qui les suggérés à ta mère

Dans son regard, je ne sais pas si elle a une envie de tuer sa grand-mère ou d'aller se cacher. Elle se doute bien qu'elle est venue me parler et me raconter exactement ce qu'elle avait pu lui dire ces dernières semaines. J'aime la voir aussi embarrassée, ça m'amuse encore plus.

- Tu m'en veux, chérie

Son silence est assez long tout de même. Je me doute qu'elle aurait préféré être au courant que je serais présent, mais pour ma défense, même moi je ne savais pas que ça se passerait chez elle, que je viendrais dîner.

- Non, bien sûr que non, mais tu n'as rien dit, pas vrai ?

Oh, pour ça, je crois bien que c'est mort depuis longtemps. Constance essaie de trouver une réponse, mais pas assez rapidement, je crois. Plus le silence persiste, plus Marion devient rouge d'énervement.

- Mamie

- Bon, si, mais seulement Tyler. Personne d'autre n'est au courant.

Cette annonce, en plus de toute la nourriture qu'elle a été forcée à manger, je peux comprendre son envie d'hurler. Sa petite veine sur l'arcade droite est sortie ; elle ne le sait probablement pas, mais c'est un signe qu'elle est mal à l'aise. Heureusement, que sa mère est arrivée juste à temps, avant qu'on ne se fasse insulter de tous les noms possibles. Enfin, jusqu'à ce qu'elle me demande comment s'en sort Marion dans mon cours. Elle ne sait donc pas que sa fille ne vient plus depuis un mois. En même temps, pourquoi je m'étonne, elle ne sait rien de l'histoire, forcément. Du coin de l'œil, je vois qu'elle se décompose, sachant pertinemment qu'elle risque de se faire démonter et surtout de devoir donner des explications. Je ne veux pas que tout soit divulgué, et puis je ne veux pas non plus qu'elle se fasse démonter. C'est sûrement le moment de lui faire passer un petit message en même temps.

- Oh, elle s'en sort particulièrement bien, et puis je suis certain que le contrôle de lundi, elle le réussira facilement

Si, après ma réponse, elle ne comprend pas que je la veux dans mon cours lundi, je ne peux plus rien faire. Patrick et Myriam ont évidemment parlé des réussites de leurs filles depuis le CP. Et, pour la première fois depuis trois semaines, quand mon regard a de nouveau croisé le sien, elle m'a vraiment souri. Je peux lire sur ses lèvres un "merci". Putain, j'ai encore plus envie de lui bouffer, et pas seulement ses délicieuses lèvres.

Je ne peux m'empêcher de sortir mon téléphone, à peine reposé dans ma poche, que du coin de l'œil, son petit sourire en coin s'affiche tout en restant sérieuse.

"Je suis pardonné ?"

"non" 

Bon, je me disais aussi que ça ne serait pas aussi facile d'obtenir son pardon, mais une étape de franchie, je lui ai décroché un sourire, signe que ça lui fait toujours plaisir de recevoir mes messages. Après tout, c'est à moi de lui donner son prochain défi, non ?Je vais y réfléchir et lui donner un défi qui lui fera plaisir, même si cela veut dire que je prends le risque qu'elle ne soit pas réceptive, ou qu'elle ne me rende pas de défi, voire même qu'elle ne le fasse pas.

"il va falloir bien plus que ça, après les mots que vous avez employés"

Je vais ramer, il n'y a plus aucun doute. Je ne peux que m'en prendre à moi-même avec les paroles violentes qu'elle a reçues en pleine figure. C'est même choquant qu'elle ne m'ait pas bloqué.

"Constance, m'a prévenu que tu voulais te venger. Marion venge-toi autant que tu le voudras, si tu finis par me pardonner"

"si, vous arrivez à me pardonner ce que je compte faire, et bien, on en reparlera"

Elle a recommencé à me vouvoyer, sa vengeance s'annonce explosive. Et je ne m'en cache pas, c'est exactement ce qui me fait peur. Je sais qu'elle a raison, mais j'ai mes limites, et tout dépend des limites de sa vengeance. Je ne suis pas sûr que je pourrais l'accepter. Il y a bien une chose que je n'accepterais jamais : qu'elle couche avec quelqu'un d'autre par vengeance.

***

Just my TeacherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant