Chapitre 25

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Tyler

Deux semaines se sont écoulées depuis que j'ai mis fin à cette histoire avec Marion. Je ne l'ai pas revue depuis, elle ne vient plus en cours de français alors que son examen est dans moins de trois semaines. Mais d'un côté, ça m'arrange. Après ce qu'elle a fait, je n'ai pas envie de la recroiser. J'ai peut-être été méchant dans mes propos, mais à aucun moment elle n'avait à mentir de la sorte, et sur un sujet aussi important soit-il.

Dire que je regrette mes propos serait à moitié mentir. Évidemment, j'ai pensé à certains mots, mais d'autres... non. Ce n'était que de la colère extériorisée et pas de la meilleure des façons. J'ai réussi à me détacher d'elle aussi rapidement qu'elle est arrivée dans ma vie. Bon, très bien, peut-être que je me mens à moi-même. Elle me manque, et je m'en veux de lui avoir parlé comme ça. Mais je n'irai pas la voir, que ce soit pour m'excuser ou pour toute autre raison. J'ai choisi mon travail, et si c'était à refaire, je referais exactement la même chose.

Il est neuf heures, ma première heure de cours de la journée va démarrer. Sans surprise, elle n'est pas présente aujourd'hui. Je me demande si elle va bien. Quoi que j'en pense, elle est malade et je ne souhaite pas qu'elle aille mal, bien que je puisse laisser paraître tout le contraire.

- Marion, ne viendra pas

- Vous lui donnerez ses cours alors

- Bien sûr

Évidemment, qu'elle ne viendra pas. Qui voudrait être en face d'un imbécile pareil ? Mes pensées pour Marion disparaissent rapidement, et je peux commencer mon cours. Le problème ? Voir sa chaise vide m'ennuie. Je ne souhaite pas qu'elle gâche son année pour une histoire aussi peu importante que la nôtre. Mes pensées sont ailleurs. Et si son père lui avait fait du mal ? Et si le cancer avait empiré ? Et si je l'avais brisée ? Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer les pires scénarios possibles. J'aurais aimé que ces photos n'arrivent jamais à moi, ou simplement que je ne franchisse pas la limite du prof envers son étudiante.

Mais bien sûr, il a fallu qu'elle soit attirante, intelligente, attentionnée, et j'en passe. Si j'avais eu que des étudiantes moches et méchantes, il n'y aurait pas eu de problème, mais non, Marion était là, toujours avec un sourire qui rendait son visage encore plus beau qu'il ne l'était de base. Au réveil, au coucher, en journée, en toute circonstance, elle est magnifique et tout ce que vous voulez. Putain, pourquoi j'ai merdé comme ça.

- Monsieur Anderson, vous m'entendez ?

Elle me sort de mes pensées d'une rapidité folle. Ils me regardent tous d'un air amusé. Apparemment, je n'avais pas l'air très discret dans mes rêveries.

- Oui, pardon, j'étais ailleurs

- Oh, ne vous inquiétez pas, on avait remarqué

- Je suis à votre écoute, dites-moi

- Le repas chez vous, à la fin de l'année, toujours d'accord ?

- Évidemment, un gage reste un gage

- Vous pensez qu'on pourrait caser une date

- Oui, bien sur

J'avais complètement zappé cette histoire, avec tout ce qui s'est passé depuis ce jour-là. Mon premier gage : les emmener faire cours en dehors de l'université.

- Vendredi 25 juin, à 19 heures ?

- C'est noté, on ramène quelque chose

- Non, je m'occupe de tout

Just my TeacherWhere stories live. Discover now